Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

dimanche 24 mars 2019

Oser prendre le temps



Le soleil pointe son nez
J’ai envie de partager.
C’est ça le printemps
L’envie de sourire tout le temps.
Un rire, un sourire,
Les fleurs qui vont s’ouvrir.
J’adore ce temps
Qui sent le printemps.
L’herbe coupée
Me chatouille le nez.
Son parfum m’enivre
Merci la vie, je me sens revivre.
Prendre le temps,
Se poser un instant.
Rêver, respirer,
C’est ça la vie… Oser.


vendredi 22 mars 2019

Lecture et Mr Minibulle




Mr Minibulle n’aime pas lire, sauf les bandes dessinées du Chat et les biographies des coureurs cyclistes. Il me dit que les sportifs il les connait, il peut donc s’imaginer leur histoire. Pour le reste, il se dit sans imagination.
C’est déjà pas mal. Mais devant ma pile de bouquins et ma bibliothèque, il est à la limite du malaise :
—Tout ça ?
C’est lui qui m’a rajouté des étagères pour que mes livres soient bien rangés. Mais devant l’ampleur que prend ma bibliothèque qui s’étend de plus en plus, il hoche la tête et me dit qu’il ne pourra pas pousser les murs. Il pense bien au grenier mais c’est assez compliqué pour y aller…
Je ne vous raconte même pas quand il revient de la boîte aux lettres et qu’il ramène un paquet avec un livre à l’intérieur. Il est aussi curieux que moi pour le découvrir mais ce n’est pas pour la même raison. C’est le nombre de pages qui l’intéresse et souvent ébahi il me dit :
— Moi, il me faudrait des années pour arriver à lire ça !

Lorsque nous sommes allés à une séance de dédicaces et que nous avons rencontré l’auteure (qui va se reconnaître d’ailleurs ainsi que sa fille), il a participé à la conversation. Parce que Mr Minibulle ne lit peut-être pas, mais il accompagne sa Minibulle aux salons des livres et s’intéresse quand même avec plaisir au travail des auteurs.
— Vous avez lu le livre Monsieur ?
Mon homme ne se démonte pas et rit.
— Non, je ne lis pas, j’ai des lunettes avec des verres en bois. Mais j’ai lu la chronique.
Rires de part et d’autre.
— Ah quand même, vous faites ça ! C’est déjà bien.
Nouveaux sourires et la conversation s’installe. Tant et si bien qu’au moment de se quitter, nous nous disons que la prochaine fois nous pourrions prendre un verre. Je ne sais plus comment l’idée est venue, mais Mr Minibulle a relevé le pari de lire le livre et de donner son avis. J’en suis restée baba ! Je me suis même dit « Tu parles, il fait le fanfaron, mais jamais il ne va tenir sa promesse, surtout qu’il avait quand même dit qu’on pouvait se revoir même s’il n’avait pas lu le livre ».
Rentrés tous les deux à la maison, je laisse traîner le livre sur mon bureau et finalement le glisse sur sa table de nuit.

Que vois-je ? Mr Minibulle qui lit ?
Mais oui avec tout un rituel chez lui. Il ne faut aucun bruit. Si par malheur, je fais du bruit moi en tournant mes pages, je le dérange et il me dit qu’il va perdre la sienne.
— Tu en es où ?
— Page 2
J’éclate de rire. Il est vexé. Je n’ose pas lui donner un marque-page !
J’ai lu le livre, je le connais. Mais lui, même si je suis à côté en train d’en lire un autre, ça ne le dérange pas de le commenter et de me dire toutes les 5 minutes :
— Et tu as lu ça ?
— Oui mon chéri, tu sais je l’ai chroniqué.
2 minutes plus tard :
— Trop drôle, tu as lu la réplique ?
Et c’est comme ça tout un chapitre. Puis d’un coup, je le vois qui revient en arrière, qui tourne les pages, il est perdu.
— Attends de qui on parle là ? Il n’y a plus Nina …
— Tu sais, il y a d’autres héros dans un livre.
— C’est qui Sullivan ?
— Lis, tu vas comprendre.
— J’ai dû louper un truc.
—Mais non, ça s’appelle un nouveau chapitre.
Vexé, il ronchonne :
— Quand même, je sais ce que c’est qu’un chapitre.
Je me tais et le laisse continuer sa lecture… dans le silence. 
— Tu t’arrêtes de lire ?
— J’ai fini le chapitre.
— Tu en es où ?
— Au deuxième !
— Mais tu ne veux pas continuer un peu ?
— Un chapitre à la fois, sinon je m’embrouille.

Le pire, c’est que Mr Minibulle quand il reprend son livre doit relire les pages précédentes parce qu’il ne se rappelle plus des personnages. Je salue l’effort qu’il fournit. Lui qui a beaucoup de mal à retenir les prénoms …

Mr Minibulle relit toutes mes chroniques. A chaque fois, il me dit :
— Ah là tu as aimé !
— Ta chronique donne envie de lire le livre.
Mais quand il lit Muguette :
— Je suis perdu avec tous tes personnages.
Ou bien, il éclate de rire devant les facéties de Muguette et me demande où je trouve toute cette imagination.
— Oh la faute, tu as vu ce que tu as écris ?
Là, il me vexe, et il le sait, le bougre. Le pire c’est quand il me dit qu’il ne comprend pas ma phrase. Là je suis très agacée. Quand je pense qu’il a accepté de me relire tout Muguette…Il arrive même à m’embrouiller quand il me raconte l’histoire.
Mais je l’aime Mr Minibulle. Je fais bien du vélo, il peut lire un peu.
Taquine, j’ai envie de lui changer sa page. Parce qu’il a mis un marque-page même s’il n’en est qu’au début…

mercredi 20 mars 2019

Dame Printemps s'installe



Lilie et Mimie, deux petites fées de printemps, papotaient assises sur leur branche de cerisier. L’une s’étirait gracieusement et l’autre lissait ses ailes encore emperlées de rosée.
— Tu as vu il est parti !
— Oui... et c’est Elle qui m’a réveillée.
— La belle Dame avec ses cheveux d’or.
Les deux fées regardent autour d’elles émerveillées. Dame Printemps est arrivée. Elle a salué Messire Hiver qui s’en est allé, enveloppé dans son long manteau. Elle s’est tournée ensuite vers Dame Nature et de sa voie cristalline elle a murmuré :
— Allons-y doucement comme chaque printemps.
Toutes deux défilent alors dans les jardins où les arbres en fleurs pour certains, en bourgeons pour d’autres, s’inclinent gracieusement.
— Je me sens un peu fragile, murmure le cerisier
Une pluie de pétales s’abat alors sur lui et il se sent d’un coup ragaillardi. Dame Printemps le salua en le remerciant pour les bons fruits qu’il allait prodiguer dans quelques mois.
— J’ai peur pour mes fleurs, soupire l’abricotier.
Dame Nature murmure alors à l’oreille de Dame Printemps qu’en effet, le mois de février ayant été un peu chaud, l’arbre est en avance et craint pour ses fruits.
— Faites ce qu’il faut pour lui, je vous fais confiance, fut la réponse de Dame printemps qui caressa de ses longues mains fines l’abricotier dont les branches se redressèrent d’un coup.
Lilie et Mimie voletaient autour d’elles ne perdant aucune miette de ce qui se disaient. Dame Printemps s’arrêta et éclata de son rire en cascade.
— Vous êtes bien curieuses, n’avez-vous donc rien à faire ? Ne deviez-vous pas surveiller les jonquilles, les tulipes, les jacinthes, et tous les bulbes qui sont encore sous terre ?
Les deux petites fées rougirent en même temps. Leurs ailes frémirent et s’inclinant sans dire un mot elles filèrent dans les jardins. Une poussière d’or se répandit alors sur les fleurs déjà ouvertes et sur les terres prêtes à donner.
Un doux parfum monta alors des pelouses où les pâquerettes et les boutons d’or s’épanouissaient. Les volets des maisons claquèrent et les sourires apparurent sur les visages. Elles entendirent :
— Hum, ça sent le printemps !
— Le temps a changé.
— Vous avez vu les fleurs comme elles sont belles !
— Il va falloir que je tonde la pelouse, elle a poussé d’un coup !
— Je vais au marché, il va peut-être y avoir des fraises.
Les fées riaient sous cape. C’était quand même un peu tôt pour ces jolis fruits rouges au goût inimitable. « Laissez donc le temps faire son œuvre » pensaient-elles !
Dame Nature et Dame Printemps les rejoignirent et vinrent s’asseoir auprès d’elles.
— Ils sont très impatients comme toujours !
— Quand comprendront-ils qu’il ne sert à rien de vouloir changer le temps ?  Ils courent sans cesse dans tous les sens, ne regardant plus ce qu’il se passe autour d’eux.
Dame Printemps se tourna alors vers Messire Soleil qui tardait un peu à venir la rejoindre. Ses rayons étaient faibles encore, mais il avait une belle couleur.
— Je compte sur vous Messire. Dispensez votre chaleur et vos rayons comme il se doit. Ne commencez pas à vous énerver, vous savez que ça ne vous vaut rien. Les dégâts sont désastreux ensuite.  Dame Nature a énormément de travail pour réparer vos éclats.  Laissez vos rayons briller pour Dame Été qui est faite pour ça.
Il s’inclina promettant tout ce qu’elle voulait. Il aimait bien Dame Printemps. C’était toujours elle qui venait le sortir de sa léthargie. Messire Hiver cette année l’avait un peu trop accaparé, il devait se ressourcer. Avec la belle Dame, il savait ce qui l’attendait.
Elle s’inclina alors sur les deux petites fées qui la regardaient toujours émerveillées. Elles n’attendaient que ça :
— Allez donc réveiller vos amies, allez, et qu’elles parfument Dame Nature qui adore ça, n’est-ce-pas chère amie ?
— Merci Dame Printemps, vous me connaissez si bien. Installez vous à votre aise, je suis heureuse de vous accueillir.  Vous êtes ici chez vous.

vendredi 1 mars 2019

Mars a disparu


— Ohé du bateau, je t’attends, tu es très en retard !
— Pas du tout nous sommes que le 29 du mois, je ne suis pas en retard, c’est toi qui es en avance !
— Réveille-toi Mars, tu sais bien que je n’ai que 28 jours moi !
— Ah c’est encore toi Février, le petit, le pitchoun, le gringalet, celui qui n’a que 28 jours… et quand il se force un peu mais juste un peu, tous les 4 ans hein faut pas pousser mémé dans les orties quand même, 29 !  Désolé je ne suis pas prêt ! Repasse plus tard !
— Bon, tu vas te réveiller oui ! Arrive et en vitesse ! Moi je suis déjà parti, et il n’y a pas de mois en place, ça promet une belle pagaille !
— Si, il y a toi !
— Moi ?
— Ah tu vois bien qu’il y a un mois en place !
— Arrête, tu n’es pas drôle et tu m’embrouilles ! Moi, je te dis qu’il n’y a pas de mois…
— Ah tu l’as dit, tu l’as dit, désolé !
Mars se tordait de rire devant Février tout rouge, tout ébouriffé, qui dansait un pied sur l’autre, se tordant les mains.
— Mais viens, je te dis. Il faut absolument qu’il y ait un mois en place. Déjà que je leur ai fait la surprise à tous ces humains qui n’y comprenaient rien…
— Quelle surprise ?
— Plein de soleil, je leur ai donné plein de soleil, même qu’ils faisaient tous bronzette sur les plages et…
— Quoi ? Mais tu as fait n’importe quoi. Février n’est pas le mois des maillots et des châteaux de sable, Juillet va te mettre une de ces rouste !
— Juillet n’est pas encore là, il n’en saura rien, mais toi tu dois arriver, c’est ton tour. Tu imagines un jour sans mois ?
— Sans toi ? Oh, je pense qu’ils s’en remettront…
— Arrête Mars tu…
— Tu vois bien tu me dis d’arrêter, donc je reste au lit. Laisse-moi prendre le temps de…
— Rien du tout, lève-toi et vite. Tu dois préparer tes giboulées comme tu en as le secret, tu dois faire fleurir les arbres, tu dois…
— Mais que vois-je ? Avec ton soleil à la Six quatre deux, mes arbres sont déjà tout en bourgeon. Mais qu’as-tu fait là Février ?  Tu as raison, je dois arranger ça très vite et réparer tes erreurs. Quelle catastrophe !
— Ce n’est pas une catastrophe, ils étaient heureux, si tu avais vu ça !
— Et la neige sur mes montagnes ? Mon Dieu, Mon Dieu, elle va disparaître bien trop vite !
— Mais non ne t’inquiète pas il en reste encore, les skieurs en ont bien profité avec le soleil.
— Mes abricotiers ? Oh pourvu que… Il faut prévenir Avril de ne pas faire de gelée, sinon…
— Tu connais Avril, il n’en fait qu’à sa tête. Mais toi, tu n’as qu’à faire du soleil aussi, comme ça les bourgeons de tes arbres ne gèleront pas !
— Bon laisse-moi agir à ma guise, c’est mon mois et je fais comme je veux ! Allez file, tu as fait assez de bêtises comme ça, je vais devoir réparer…
Et mars s’installa enfin…