Muguette
n’en finit pas de marcher en long en large, de râler, et ses amies Prune et
Félicie n’arrivent pas à la calmer.
—
Rendez-vous compte, je vais disparaître pendant deux mois ! Deux mois sans
parler, sans rien faire, mais que vais-je devenir ?
—
Tu sais, répondit Prune, nous existons parce que La Plume nous a créées.
—
Tu veux dire que je n’existe pas ? C’est comme la marionnette, tu sais,
Jean-Marc…
—
Un peu oui !
—
C’est à cause de ce mois de Juillet ! Je le savais qu’il n’allait m’apporter
que des malheurs. Il fait beau, il fait chaud, comme dans la chanson de Cloclo,
mais moi Pouf d’un claquement de doigt, fini ! Terminé ! On me coupe
le sifflet ! La plume est cassée ?
—
Mais non bien au contraire !
—
Juillet c’est le mois des vacances, donc tu es en vacances et nous aussi.
—
Et ça ne vous fait rien à vous ? Prune, tu ne sais même pas si Anabelle va
revenir te piquer ton mari, et toi Félicie tu crois que tu vas habiter avec
Angelo ? Et moi, bah mon histoire avec Jasmin, ce n’est pas facile. J’ai trouvé une maison, mais mon chéri
voudrait que je rencontre ses parents, je ne sais même pas pourquoi il a dit
ça. Vous croyez que c’est parce que j’ai mauvais caractère qu’il ne peut plus y
avoir d’histoire ? C’est à cause de moi c’est ça ?
Muguette
se mit à pleurer. Prune et Félicie ne savaient pas quoi dire. Elles avaient appris
la nouvelle en même temps que leur amie, mais elles en avaient pris leur parti.
Elles devaient disparaître parce que La Plume qui les avait fait naître avait
décidé qu’elles devaient se refaire une beauté. Revoir un peu toute leur
histoire, leur créer un vrai cadre de vie. La Plume trouvait qu’elles étaient dissipées
et qu’elle se devait les recadrer pour qu’elles renaissent encore plus belle et
peut-être qu’elles puissent partir plus loin… Et puis, La Plume avait décidé
que cette saison était finie. Qu’il fallait passer à autre chose.
—
Mais je ne veux pas partir moi et je ne veux pas passer à autre chose, je veux
garder Jasmin ! renifla Muguette
—
Et si tu devenais encore plus connue ?
Muguette
releva la tête.
—
Plus connue ? A la télé ?
Prune
et Félicie éclatèrent de rire.
—
Quand même pas non ! Ce serait déjà chouette si nous plaisions à beaucoup beaucoup
de monde. Tu nous vois partir de maison en maison, être découverte au fil des
pages ? dit Félicie.
—
Il ne faut pas rêver avec le caractère que j’ai je ne vais plaire à personne,
maugréa Muguette.
—
Tu n’en sais rien et c’est justement pour ça que la plume veut nous relooker.
—
Et si ça ne me plait pas ? Je ne
veux pas devenir gnan gnan , je veux rester Muguette.
—
Je ne crois pas que tu changeras de caractère, je crois que tu es la préférée
de La Plume.
—
Ah non, ce n’est pas vrai. Vous comptez aussi beaucoup pour La Plume, si vous n’étiez
pas là, je ne serais pas là. Je vous rappelle quand même que l’histoire a
commencé avec Prune. Je suis arrivée après.
—
Et moi encore après, renchérit Félicie.
—
Alors il n’y a rien à faire ? chuchota Muguette. Et si on s’évadait toutes
les trois et que nous faisions notre vie sans La Plume ?
—
Ce ne serait vraiment pas gentil, Muguette, c’est grâce à elle que tu existes.
Il n’y a qu’elle qui te connaît bien.
—
Bah je rigolais. C’est vrai, merci La Plume.
—
Oui merci La Plume, dirent ensemble Prune et Félicie.
—
Et bonjour Juillet. Tes parfums, ton soleil, ta chaleur, ta bonne humeur,
reprit Prune.
—
Et tes départs en vacances sur les routes, et les bouchons, et les enfants qui
râlent dans la voiture, et les aires d’autoroute tellement pleines qu’on ne
peut plus s’y garer…
—
Muguette, tu es impayable, il faut toujours que tu vois le mauvais côté, dit
Félicie.
—
C’est pas moi c’est La Plume qui l’a écrit !
Elles
éclatèrent de rire toutes les trois.
Au revoir
Mes filles et à bientôt.
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