Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

samedi 29 septembre 2018

Muguette est radieuse




Une semaine est passée depuis l’annonce fracassante de la grossesse de Muguette. Celle-ci installée au bureau de son agence sirotait un café en attendant son client qui se faisait attendre. Quand les clochettes de la porte retentirent, la jeune femme leva la tête. Surprise, elle se leva pour accueillir son ami Bob.
— Toi ici ? Que me vaut l’honneur de ta visite aussi matinale ?
Ils s’embrassèrent amicalement.
— Je ne peux pas rester longtemps, j’ai la voiture garée en double file. Je voulais te prévenir que ta copine, tu sais, celle que tu nous as fait embarquer, la blonde ravageuse, tu te rappelles ?
— Anabelle ? Comment pourrais-je l’oublier celle-là ? Qu’est ce qu’elle a encore fait ? Elle travaille dans le coin ?
— Tu ne crois pas si bien dire.  Je viens de la croiser avec le mari de ton amie.  Tu m’offres un café ?
— Je croyais que tu n’avais pas le temps, maugréa Muguette, tout en lui préparant son breuvage.
— Bah, pour toi tu sais bien que j’ai toujours le temps.
— Alors raconte, ils étaient ensemble ?
— Oui, enfin, ensemble, je ne peux pas l’affirmer. Je pencherais plutôt pour une réunion de travail, ils n’étaient pas seuls.
— Ah ça promet ça. Prune va encore se faire des nœuds au cerveau.
— Je la comprends quand même, la blonde, elle n’est pas moche.
— Tu venais uniquement pour ça ?
Il respira un bon coup et souffla.
— Je suis amoureux et je crois que c’est la bonne cette fois.
Muguette sourit.
— Je suis heureuse pour toi. Je la connais ?
— Je ne crois pas. Il y a un truc qui m’embête quand même …
Devant le silence de son ami, Muguette s’impatienta :
— Alors quoi ? Dépêche -toi, j’ai un client qui ne va pas tarder à arriver et…
— T’inquiète le client c’est moi !
— Pardon ?
— J’ai eu peur que tu ne veuilles pas me recevoir, tiens regarde la voilà. Je vais te la présenter.
Muguette se leva pour accueillir l’amie de Bob.
— Marlène voici Muguette.
Elles se serrèrent la main, toutes deux en réprimant un sourire. L’une pour le prénom de fleur de la jolie brune, l’autre pour l’association d’idée qu’elle fit aussitôt dans sa tête, Bob Marley et la chanson « Could you be loved » lui vint subitement sur les lèvres.
— En quoi puis-je vous aider ?
Muguette redevenait la professionnelle qu’elle adorait être.
— Bob et moi aimerions une grande maison avec au moins quatre chambres. Je suis la maman de 3 enfants, vous comprenez. Je suis veuve.
Muguette regarda son ami.
— Tu m’avais caché ton amour des enfants dis-donc petit cachottier. Je vais regarder ce que j’ai rentré comme biens. Vous avez quel budget ?
Pendant qu’elle faisait défiler ses pages sur son ordinateur, Marlène éluda la question.
— Vous vous connaissez depuis longtemps ?
— Avec Bob ?
Muguette leva la tête et regarda son pote.
— Pas mal de temps oui !
Elle reprit ses recherches.
— Alors vous saviez qu’il ne pouvait pas avoir d’enfants alors ! Du coup, 3 mioches d’un coup sans les avoir eu petits c’est top pour lui. Qu’en pensez-vous ?
— Mais t’es pas obligé de tout raconter comme ça Marlène !
— Elle est ton amie, elle savait.
Muguette lâcha son écran des yeux et fixa la jeune femme.
— Non, je n’étais pas au courant.
Bob, énervé, se leva brusquement en entraînant sa compagne avec lui.
— Nous reviendrons Muguette. Ce n’est pas urgent de toute façon. Je t’appellerai.
Il poussa Marlène hors de l’agence laissant Muguette un sourire radieux sur les lèvres.

Prune était au téléphone avec un client quand Anabelle poussa la porte accompagnée du maire de la commune. Elles se toisèrent du regard. Thomas sortait de son bureau au même moment. Il serra la main de l’Elu municipal et les invita à s’installer confortablement. Avant de refermer la porte, il fit un clin d’œil à sa femme en lui faisant signe de ne pas s’inquiéter. Précaution inutile, Prune était folle de rage. Elle ne les lâcherait dont jamais cette « Pouf ».

Jasmin entra dans l’agence immobilière. Aussitôt Muguette se leva et se jeta dans ses bras.
— Quel accueil !
Ils s’embrassèrent passionnément puis Jasmin la regardant en souriant lui murmura à l’oreille qu’il avait une surprise pour elle.
 — C’est quoi ?
— Si je te le dis ce ne sera plus une surprise. Tu as terminé ? Je peux t’enlever ?
Elle hocha la tête.

— Tu m’emmène où ?
Il ne répondit pas et posa sa main sur son genou.
— Patience !
Détendue, la jeune femme regardait défiler le paysage. Soudain, une bâtisse apparut et Jasmin s’engagea dans l’allée. Qu’elle ne fut pas sa surprise de voir surgir Félicie et Angelo de la maison. Muguette attendit à peine que la voiture se soit arrêtée pour sauter au bas du véhicule.
— Waouh ! C’est chez vous ?
Félicie embrassa son amie puis Jasmin.
— Bienvenue chez Angelo.
Le jeune homme la reprit en souriant.
— Bienvenue chez nous Félicie. Cette maison est à toi aussi, je te l’ai dit.
— C’est superbe !
Angelo se tourna vers Jasmin pour le serrer dans ses bras.
— Je suis content de te revoir ici, ça fait un bail dis donc.
— Je venais ici gamin, ma chérie !
Il saisit la main de Muguette et lui montra au loin les vignes et une autre grande bâtisse.
— Regarde, c’est chez moi là-bas ! Combien de fois l’avons-nous fait en vélo cette route, hein Angelo !
Muguette fut impressionnée par le panorama qui s’offrait à elle.
— C’est immense ! Et la maison, on dirait presqu’un château !
— Je loge dans l’aile droite. C’est là que nous dormirons ce week-end quand nous irons faire la connaissance de ma famille.
— Voyez-vous ça, dans l’aile droite !
Muguette se détourna et regarda son amie.
— Tu me fais visiter ?
— Avec plaisir !
Elles abandonnèrent leurs hommes et entrèrent dans la maison en bavardant. Restés seuls, ils restèrent silencieux un moment tout en contemplant les vignobles qui s’étendaient à perte de vue.
— Je ne suis pas rassuré de présenter Muguette.
Angelo envoya une bourrade à son ami et sourit.
— Il est certain qu’elle ne va pas se laisser faire par le patriarche.
— J’espère que tout se passera bien. Je suis fou de cette femme, je ne peux pas vivre sans elle.
— Alors tu sais ce qu’il te reste à faire mon vieux !
— Je ne sais pas comment expliquer que je veux quitter la maison et avoir la mienne.
— Rappelle-moi ton âge Jasmin ?
— Oh ça va !
Les deux jeunes femmes revenaient portant un plateau avec des boissons et des amuse-gueules.
— Vous vous chamaillez les hommes ? demanda en riant Muguette
— Pas du tout, répondit Jasmin.
Il saisit le plateau des mains de sa compagne et l’installa sur la table de jardin. La terrasse surplombait le paysage et partout où le regard se posait, on apercevait les vignes. Il ouvrit la bouteille de champagne et commença à remplir les flûtes quand Muguette stoppa son geste.
— Pas pour moi. Je prendrais bien un jus de fruit.
— Tu n’aimes pas le champagne ? demanda Jasmin surpris.
— Si, mais là il est un peu tôt pour moi.
Félicie lui versa ce qu’elle désirait et ils trinquèrent tous ensemble. Angelo heureux de les voir réunis demanda qu’on porte un toast.
— Je suis ravi de vous voir ici.
— Tu aimes ma surprise Muguette ?
Jasmin la regardait en souriant.
— J’adore ! De plus…
Elle interrogea Félicie du regard qui souriait puis se tourna vers son homme le cœur battant la chamade. Pourtant, elle aurait préféré être seule avec lui pour annoncer la bonne nouvelle mais l’ambiance aidant elle se lança.
— Je porte un toast… à notre bébé. Tu vas être papa mon chéri !
Jasmin lâcha son verre pour la saisir dans ses bras. Angelo applaudit et Félicie fit un clin d’œil à son amie.
— Qu’est-ce que je suis heureux !
Son regard se brouilla. Il essuya alors une larme discrètement. Angelo le serra dans ses bras
— Tu vois que c’était des bêtises ! lui murmura-t-il à l’oreille.


dimanche 23 septembre 2018

Rencontre en automne de Muguette et Petit Paul




Muguette tourne en rond. Petit Paul n’est pas rassuré.
Ils ne se connaissent pas. Pourtant, ils ont une chose en commun. Ils ont été créés tous les deux par La Plume.
C’est aujourd’hui l’automne et La Plume a imaginé leur rencontre.
Dans un parc ? Sur un banc ? Ils ont tous les deux un caractère bien trempé. L’un a cinq ans et l’autre trente-cinq. Lui, il pose des questions à son papa. Elle, elle ne s’en pose pas de questions, elle affirme. Alors…

— Brr il ne fait pas chaud, si j’avais pensé à me couvrir davantage aussi !
— Pourquoi tu parles toute seule ?
Muguette se retourne et ne voit personne.
— J’ai bien entendu parler quand même, je deviens folle, maugréa-t-elle.
— Non, je suis là. Baisse les yeux, tu me verras. Je suis plus petit que toi.
Un petit garçon la fixait. Chapeau sur la tête, les bras dans le dos, il ne baissait pas les yeux.
— Tu parles toute seule, je t’ai entendu. Tu disais que tu avais froid. Tu sais, c’est normal, l’été est fini. Regarde, j’ai un chapeau.
Muguette regarde ce petit bout d’homme qui ne la lâche pas des yeux.
— Tu as perdu tes parents ?
— D’abord on dit bonjour, mon papa m’a dit que c’était la première chose à dire quand on parlait avec quelqu’un.
— Il n’a pas dit aussi de ne pas parler à des inconnus ? siffla Muguette
— T’es en colère ?
Elle soupira.
— Non, bien sûr que non, je ne suis pas fâchée. Bon, reprenons alors. Bonjour ! Mais je te signale quand même que c’est toi le premier qui m’a parlé et qui ne m’a pas dit bonjour.
— C’est pas vrai, tu disais que tu avais froid.
— Je ne te parlais pas à toi !
— Alors pourquoi tu parles toute seule ?
Muguette soupira. C’était bien sa chance de tomber sur un petit bavard comme ça. Elle le regarda mieux. Qu’est-ce qu’il était mignon ! Inconsciemment, elle posa sa main sur son ventre toujours aussi plat.
— Comment tu t’appelles ?
Le petit garçon l’interpellait à nouveau. Il marchait près d’elle dans le parc. Sans s’en rendre compte elle avait calqué son pas sur le sien.
— Et toi ?
— J’ai demandé en premier.
Muguette sourit, elle se revoyait petite avec…
— Alors tu t’appelles comment ?
— Muguette.
— C’est pas ta fête alors ! Le muguet c’est pas en automne. C’est joli, j’aime bien.
— Et toi alors ? Tu veux bien me le dire ?
— Petit Paul. Enfin, Paul ! Mais papa et maman m’appellent toujours Petit Paul.
— C’est joli Petit Paul et ça te va très bien.  
— Tu as des enfants ?
Surprise par la question, Muguette resta muette. Petit Paul éclata de rire.
— Tu sais plus si tu as des enfants ? T’es drôle quand même !
Elle rit avec lui. Il gambada plus loin et s’assit sur un banc et lui fit signe de s’approcher. Assise près du bambin, il se pencha alors à son oreille :
— Si on fait pas de bruit, on va voir les écureuils. C’est la saison des noix et des noisettes, ils adorent venir les piquer dans les arbres.
Ils restèrent silencieux quand effectivement, une bestiole rousse à la queue touffue dégringola artistiquement du noyer en face d’eux. Il tenait sa gourmandise entre ses pattes. Petit Paul chuchota à l’oreille de sa nouvelle amie :
— Regarde, il n’a même pas peur.
— Tu aimes bien la nature et les animaux à ce que je vois. Tu viens souvent ici ?
— Oui, j’ai la permission quand j’ai été sage. Ma maison est là-bas, regarde. Papa est sur la terrasse, il me surveille. Et toi, tu habites loin ?
— Rue des Mimosas. Tu sais où c’est ?
— Je crois que l’école où je vais est par là.  Dis tu aimes bien l’automne ?
— Elle est ma saison préférée après le printemps.
— Le printemps, c’est quand il y a les chocolats ?
Muguette sourit.
— C’est ça oui ! Alors en automne, il y a quoi ?
— Les feuilles qui tombent.
Petit Paul exhala un profond soupir.
— Et puis il y a l’école.
— Tu n’aimes pas l’école ?
— Si, mais je préfère rester à la maison. J’ai deux copines tu sais. Pilou et Millie. Et toi tu as des copains ?
Muguette sourit à nouveau devant ce petit bonhomme qui ne la lâchait pas du regard.
— J’ai un amoureux.
— Il s’appelle comment ?
— Jasmin.
— C’est chouette, Muguette et Jasmin, c’est rigolo quand même. Il sent bon Jasmin ?
Il ne la laissa pas répondre et enchaîna :
— Parce que c’est parfumé le jasmin, j’en ai dans mon jardin. Maman, elle aime bien le respirer. Alors ?
Muguette pensa à son homme.
— Oui, j’aime bien aussi.
— Le jasmin ou ton jasmin ?
Petit Paul lui fit un clin d’œil.
— Il n’est plus fleuri maintenant, c’est le tour des dahlias.
— Dis donc tu en connais des choses.
— Oui je parle beaucoup avec mon papa. Tu sais faire les vendanges ?
Muguette pensa aux vignes de la famille de Jasmin. Elle était invitée le week-end prochain, elle ne pourrait pas y couper là …
— Non pas encore… Tu sais, Jasmin a beaucoup de vignes et son grand-père m’a invitée pour aller les voir.
— Moi aussi j’ai un grand-père et une grand-mère aussi. Dis, tu pourras me raconter comment on fait les vendanges ?
— Heu… Je ne sais pas si on va se revoir mon bonhomme.
— Je suis sûr que si. Tu n’habites pas loin et puis il faudra bien que tu viennes ici pour promener ton bébé.
Muguette écarquilla les yeux.
— Je le sais que tu attends un bébé tu sais pourquoi ?
Muguette fit signe que non.
— Parce que tu as fait comme ma maman. Elle aussi attend un bébé et elle pose toujours sa main sur son ventre comme ça.
Petit Paul joignit alors le geste à la parole. Muguette demanda :
— Tu vas avoir un petit frère ou une petite sœur alors ?
— Il parait que oui. J’aimerais bien une petite sœur.
Il planta ses grands yeux dans ceux de Muguette et ajouta :
— J’aimerais bien aussi qu’elle te ressemble.

vendredi 14 septembre 2018

Muguette se pose des questions



— Mais je ne suis pas enceinte, ce n’est pas possible !
— Je suis certaine que si !
Muguette se leva et bouscula sa chaise comme elle en avait l’habitude manquant de renverser le serveur.
— Il y a une pharmacie là-bas, je vais aller chercher un test de grossesse.
Abandonnant ses amies, elle partit au pas de charge vers l’officine. Prune et Félicie restées seules la suivirent des yeux.
— Tu crois qu’elle va être contente ? demanda Prune
— Va savoir ! Apparemment, elle ne s’y attendait pas.
— Quand même, c’est tout Muguette de penser qu’elle est ménopausée parce qu’elle n’a pas eu ses règles.
— Tu sais avec elle, il faut s’attendre à tout. J’avoue que là, elle a fait fort.
— Elle ne prend pas la pilule ?
Félicie éclata de rire.
— Muguette m’a toujours dit que ce n’était pas la peine parce qu’elle n’avait pas d’homme dans sa vie et que de toute façon, ses ovules étaient comme elle, ils ne tenaient pas en place. Elle a même ajouté qu’ils ne pourraient jamais rencontrer un spermatozoïde.
— La preuve !
— Tiens la voilà !
En effet, la jeune femme revenait vers elles à grandes enjambées. Elle les apostropha :
— Vous savez où sont les toilettes ?
— Ecoute Muguette, tempéra Prune, tu ne préfères pas faire ça chez toi au calme et découvrir la nouvelle dans un lieu sympathique plutôt que dans des toilettes de bar ?
Muguette se laissa tomber sur la chaise.
— Vous croyez ? Je n’ai pas l’habitude de ces choses-là.
— J’en suis certaine, viens chez moi si tu veux, Thomas est absent et Fred avec Pétunia. Nous serons tranquilles.
Elles se levèrent de concert et réglèrent leur consommation au serveur qui passait.

Arrivée chez Prune, Muguette restée muette pendant le trajet demanda :
— Vous regardez avec moi le résultat hein ?
— Tu vois que finalement c’était une bonne idée d’être à la maison.
Muguette s’enferma dans les toilettes avec son test. Elle défit délicatement l’emballage et lut la notice.

— Je suis toute excitée, ce serait une super nouvelle.
— Tu sais Prune, moi aussi je pense que ce serait une bonne nouvelle. Malheureusement, je ne sais pas si Muguette est prête.
Celle-ci sortit des toilettes, son test à la main.
— Il faut attendre…
— Oui mais pas longtemps !
Les trois amies lurent le résultat en même temps.
— Félicitations ma belle, tu es enceinte.
Prune la serra dans ses bras.
— Tu seras une formidable maman, Mug ! C’est une très bonne nouvelle.
Félicie, à son tour la prit dans ses bras.
Muguette les regarda, puis se passa la main sur son ventre. Elle ne comprit pas pourquoi les larmes lui vinrent aux yeux. Elle ne sut pas expliquer cette soudaine allégresse qui lui donnait envie d’éclater de rire , de chanter et de sauter partout. D’une toute petite voix, elle murmura :
— Je vais faire un petit ? Moi ?
— Oui toi, répondit Félicie, tu seras merveilleuse.
— Tu vas devoir aller voir le médecin pour faire la déclaration. Tu penses être enceinte depuis combien de temps ?
Muguette réfléchit :
— Deux mois peut-être, je ne sais pas trop.
— Tu vas l’annoncer à Jasmin ? demanda Félicie
Muguette ne répondit pas. Elle se revoyait le soir où Annabelle avait débarqué chez Prune et Thomas. Elle avait fait intervenir deux de ses potes Bob et Nathan. Ils avaient été ravis de lui rendre ce service. Ils avaient bien rigolé puis Nathan ancien alcoolique les avait abandonnés. Restés tous les deux, ils avaient bien picolé pour fêter cette blague. Elle se rappelait s’être réveillée avec un mal de crâne effroyable dans son lit… avec Bob. Impossible de se rappeler ce qu’ils avaient fait tous les deux. Ni l’un ni l’autre n’en avaient reparlé, et Muguette n’y pensait plus. Bob était son presque frère, elle n’imaginait même pas qu’ils aient pu coucher ensemble.
— Muguette, tu es avec nous ?
Ses amies la regardaient un peu inquiètes. Elle qui quelques instants auparavant était tout sourire, était maintenant au bord des larmes.
— Qu’est-ce qu’il se passe Mug ? lui demanda Félicie s’asseyant près d’elle et entourant ses épaules.
— Tu n’es pas obligée de le dire tout de suite à Jasmin tu sais, dit Prune. Si c’est ça qui t’inquiète. Tu peux attendre ce que va te dire le médecin. Il pourra certainement prévoir la date de ton accouchement.
— C’est fiable ça ? demanda Muguette.
— Le toubib va te demander la date de tes dernières règles et à partir de là il va faire ses calculs et tu sauras oui, à quelle date naîtra ton bébé. Peut-être même vas-tu faire rapidement une échographie et tu sauras si c’est une petite fille ou un petit gars, c’est merveilleux.
Prune souriait et lui caressait la main.
— Rassure-toi tout va bien se passer. C’est merveilleux d’attendre un bébé.
— Vous me promettez de ne rien dire ? De ne pas me juger ? De ne pas rire ?
— Mais …
— Promettez-le moi !
Ses deux amies en riant levèrent la main droite et dirent en chœur :
— Promis, on ne dira rien !
— Promis ?
— Promis ! Mais tu nous fais peur là, reprit Félicie. Tu sais bien que tu peux nous faire confiance quand même !
— Je ne sais même pas si Jasmin est le père.


mardi 11 septembre 2018

Petit Paul a repris l'école



Petit Paul a repris l’école. Il a eu la belle surprise de découvrir dans sa classe, Pilou et Millie. Du coup, il s’est senti moins seul dans sa nouvelle école. Spontanément, les deux fillettes sont venues vers lui. Il était assez fier qu’elles le reconnaissent.
La journée s’est déroulée normalement, mais une fois rentré chez lui, Petit Paul est monté dans sa chambre et s’est plongé dans un livre…
Surpris, ses parents ont attendu patiemment qu’il redescende ne serait-ce que pour prendre un goûter. Papa, comme toujours s’est dévoué pour aller bavarder avec lui.
Allongé à même le sol, le petit garçon tournait les pages. Papa sentait bien qu’il cherchait quelque chose. Il s’assit sur son lit et attendit.
Après un soupir, Petit Paul referma son livre et regarda son père.
— Dis papa, tu es bien marié avec maman ?
Surpris par la question à laquelle il ne s’attendait pas du tout, son père éclata de rire :
— C’est une question que ta maîtresse t’a posée ?
— Non non mais je me demandais…
Petit Paul devint rouge comme une pivoine et commença à triturer son doudou signe chez lui de grande contrariété. Papa soupira et se laissa glisser sur le sol près de son petit garçon.
— Vas-y je t’écoute, bonhomme, qu’est-ce-qui te tracasse ?
— Ben… Pilou parlait avec Millie, tu sais qui c’est hein ?
— Oui, je crois me rappeler que Pilou est notre nouvelle voisine avec la balançoire et Millie la petite fille rencontrée à la jardinerie.
— Alors, Pilou ses parents sont mariés, mais pas Millie.
— Oui et …
— Pilou expliquait à Millie comment il fallait que ses parents fassent pour qu’ils se marient.
Papa ouvrit de grands yeux. Un brin nostalgique, il se rappela qu’à l’âge de son petit garçon, il passait son temps à jouer aux billes, et même à trappe-trappe, voir à cache-cache dans la cour… Il n’osa pas interrompre son fils, sachant qu’il risquait de le braquer et il fallait bien l’avouer, il était curieux de savoir ce que Pilou avait bien pu raconter pour que Petit Paul soit ainsi perturbé.
— Tu ne me demandes pas ce qu’elle a dit ?
— Si bien sûr ! Alors que faut-il faire pour que les parents se marient ?
— Tu te moques !
— Pas du tout, je t’écoute !
C’est le moment que choisit Maman pour entrer à son tour dans la chambre. Sans un mot, elle s’assit elle aussi à côté de son fils et attendit.
— Tu as fait comment Maman pour que Papa se marie avec toi ?
Elle regarda son mari qui haussa les épaules et sourit. Mais Petit Paul n’attendit pas la réponse et reprit :
— Pilou a dit qu’il fallait être gentil et poli. Tu es gentil et poli toi Papa, c’est pour ça que Maman a bien voulu se marier avec toi ?
— Heu…
— Mais Millie, son papa ne veut pas se marier avec sa maman, tu crois que c’est parce qu’elle n’est pas gentille et polie ?
— Heu…
— Millie, elle, elle l’aimerait bien que son papa dise oui, comme ça, elle dit qu’elle pourrait aller chez sa MaLou et son PaLou, parce que pendant qu’ils se marieraient elle pourrait jouer avec ses grands-parents. Moi, j’aimerais bien que vous vous remariiez comme ça, moi aussi, je pourrais aller chez grand-père et grand-mère, ça fait longtemps que je ne les ai pas vus ! Ben, vous répondez rien ?
Papa et Maman avaient bien du mal à garder leur sérieux.
— Pourquoi vous riez ? Vous avez pas le droit de rire, je ne raconterai plus rien, si vous rigolez tout le temps !
— Ecoute bonhomme, ta maman et moi nous sommes mariés parce qu’on s’aimait tout simplement. Oui, ta maman est gentille avec moi tout comme moi je suis gentil avec elle. Etre poli, ça veut dire… Respecter l’autre, ne pas lui dire de méchanceté, et…
— Dire merci, bonjour, s’il-te-plait, l’interrompit Petit Paul
— Tu as raison, lui dire le matin bonjour, lui dire merci quand elle te donne quelque chose, et s’il-te-plait quand tu lui demandes quelque chose.
Petit Paul sourit et tout en faisant un clin d’œil à sa maman dit :
— Tu le fais pas toujours hein ? Quand tu arrives le matin et que tu prends ton café sans parler et que tu bougonnes « comme un ours » … C’est Maman qui le dit.
— Je ne suis pas trop bien réveillé. Mais tu as raison, je ferai plus attention.
— Tu étais plus gentil alors avant pour que Maman ait dit oui ?
Papa regarda sa femme et se dit qu’il s’était encore embarqué dans une drôle d’histoire qui allait lui éclater à la figure. Mais Petit Paul reprit :
— Et moi quand vous vous êtes mariés, j’étais chez Grand-Père et Grand-Mère ?