Logorallye
écrit avec des mots proposés. La consigne : Un mot d’un titre de livre
aimé
Sam
était une jeune femme un peu bizarre à ce que racontaient les voisins. Maman
célibataire de 3 enfants, elle habitait dans une immense maison aux
multiples portes. Un grand jardin bordé d’arbres et de fleurs inconnues la
protégeait des intrus et des curieux.
— Ramenez
vos fraises les gamins, c’est l’heure du goûter !
Aussitôt
une fillette et deux garçonnets accoururent aussi échevelés les uns que les
autres.
— Qu’est-ce
qu’on mange ? demanda Tom le plus roux des trois
— Surprise !
— Elle
va encore faire sa mystérieuse murmura Margot, l’aînée aux boucles orange.
— Allez,
maman, dis-le, dis-le, j’ai faim moi ! Tonio était le plus jeune et parsemé de
taches de son.
— Je
suis certaine que c’est un gâteau aux mirabelles !
— Non
au chocolat !
— Moi
je préfère la crème !
— Cessez
vos tribulations, je vous apporte des tartines de confiture tout
simplement et ensuite, soyez sages !
Il
faisait encore chaud dans le jardin. Ils s’assirent tous les trois autour de la
table en bois, sur le banc, passablement abimé. Aussitôt, le chien
Quartz déboula en jappant. Lui aussi savait qu’il aurait sa part de gourmandises.
Sam
installait confitures maison et pain tout frais sorti du four. Elle s’assit près
d’eux et baissa la voix.
— Vous
me promettez de tenir votre langue et de ne pas sauter partout quand vous
connaîtrez la nouvelle ?
Les
trois enfants crachèrent dans l’herbe en jurant qu’ils ne diraient rien. S’ils
mentaient qu’ils aillent en enfer.
— J’ai
un reçu un mail tout à l’heure…
— C’est
quoi un mail ? demanda Tonio
— Laisse
la parler, répliqua Tom, si tu l’interromps tout le temps, demain on y est
encore.
— Un
mail c’est un courrier arrivé par l’ordinateur.
— Tu
ne sais pas ça toi ?
Sam
les fit taire d’un doigt sur la bouche.
— Tonton
Gaby va débarquer.
Les
cris de joie des enfants ne firent aucun doute sur le plaisir qu’ils avaient de
revoir leur oncle. Une bourrasque se leva alors et les feuilles des érables qui
ombraient la table se parsemèrent ici et là sur le bois.
— Le
voilà.
— Tonton
Gaby.
Il
n’avait pas l’habitude d’arriver discrètement. Grimpé sur son cheval ailé, il
fit un tour de jardin emportant au passage ses trois neveux.
— Bonjour
mes petits anges !
Sam
inquiète du bruit que son frère produisait, le fit taire d’un geste.
— T’es
venu tout seul ? demanda Margot.
— Bien
sûr que non.
Un
coup de sifflet et un loup blanc majestueux sortit de derrière la haie.
— Zak
mon beau loup d’amour.
Margot
enfouit sa tête dans la fourrure de l’animal qui se laissa faire et se mit même
sur le dos pour qu’elle lui gratouille le ventre.
— Bonjour
sœurette ! Tu as vu, j’ai fait comme tu m’as dit, je t’ai envoyé un mail pour
annoncer ma venue.
Elle
éclata de rire et remarqua :
— Oui
et tu es arrivé en voiture comme tout le monde.
— Estime-toi
heureuse que je n’aie pas transformé ton jardin en océan bordé d’écume
et…
— Oh
oui, fais-le, ton océan avec les grosses vagues s’exclama Tonio.
— Non,
pas question !
Sam
voulut faire rentrer toute sa petite famille dans la maison, mais Gaby l’enlaça
et lui glissa à l’oreille :
— Tu
sais que vous m’avez manqué toi et tes gosses ?
Il
saisit une marguerite qui se trouvait dans une vasque près de lui et commença à
effeuiller ses pétales :
— Un
peu, beaucoup, passionnément…
— Tu
n’es jamais sérieux Gabriel. Tu m’as amené mon balai ?
— Maman
va faire du balai, maman va faire du balai.
Tonio
ne tenait plus en place.
— Oui
et Agnès.
— Je
n’aime pas Agnès ! Elle me fait peur.
— Pourtant,
j’ai besoin d’elle pour grimper sur mon engin.
— Et
puis d’abord pourquoi tu l’as appelé Agnès alors que c’est un chat ?
— Pour
te faire parler mon bonhomme.
Gabriel
aimait bien taquiner l’aîné de ses neveux. Mais Sam reprenait, nerveuse.
— Alors,
ce plumeau ?
Son
frère leva les bras et un balai de paille qui avait fière allure descendit du
ciel.
— Si
les voisins voient ça, je te garantis que je n’aurais plus ma place aux
réunions de parents d’élèves, murmura Sam.
— C’est
un tueur celui-là, c’est le meilleur. Avec lui, tu pourras tout faire,
lui promit Gabriel.
— Vas-y
maman, l’encouragea Margot les yeux brillants.
Sam
s’installa aussitôt par terre en position du lotus pour se concentrer et
faire le vide autour d’elle, ce qui fit rire son frère.
— Pas
besoin de tout ça, Sam, Grimpe sur ton balai. Il sait faire. Et toi aussi. Tu
es une sorcière, ne l’oublies pas.
— Je
n’ai pas pratiqué depuis la naissance des enfants.
— Et
alors ? C’est comme le vélo ça ne s’oublie pas. Allez grimpe. Je te suis avec
les enfants sur le dos de Zak.
Les
gamins ne se le firent pas répéter deux fois et s’installèrent bien calés sur
le loup. Leur oncle enfourcha son cheval et s’éleva dans les airs.
— On
va voler aussi ? demanda Margot
— Alors
Zak, tu acceptes de voler ?
Le
loup aussitôt à la grande joie des gosses s’éleva et leurs cris d’enthousiasme
retentirent dans le jardin.
— On
va où ?
— Alors
Sam, c’est toi qui décides ?
Elle
enfourcha son balai, et sans dire un mot, monta dans les airs. Agnès les
regardait de ses grands yeux verts.
Elle
n’était pas très rassurée et son véhicule attendait ses ordres. Son frère riait
aux éclats, et étendit la main. Une musique digne d’une valse de Johann
Strauss s’éleva. Sam, bien droite se laissait emmener par la mélodie. Elle
passait et repassait au-dessus des pins. Elle ne songeait même plus aux voisins
qui pourraient l’apercevoir dans le ciel. Elle s’envolait Gabriel et les
enfants dans son sillage. Elle riait aux éclats et cria alors qu’ils étaient
tous bien éloignés de leur maison :
— Voulez-vous
connaître la destination ou je vous la dévoile quand on y sera ?
— Je
sais où tu vas, murmura son frère qui s’était rapproché dangereusement d’elle.
— Tu
m’as fait peur !
— Je
sais qu’il t’attend !
— De
qui tu parles, je ne comprends pas !
— Ne
serait-ce pas au royaume d’Algernon que tu nous emmènes ?
— Tu
vas droit dans le mur là Gabriel, fais attention. Et surveille les
enfants, moi je dois me concentrer sur mon balai.
— Tu
ne veux rien me dire sœurette ?
Pour
toute réponse, elle accéléra, sa chevelure rousse flottant derrière elle. Ses
enfants, cramponnés sur Zak étaient ravis de l’aubaine. Leur maman était
magique, elle ne ressemblait à aucune de leurs copains, et ne respectait aucun code.
En connaissez-vous beaucoup des mères qui emmèneraient leurs progénitures dans
le ciel sur le dos d’un loup ? Évidemment, comme toujours, ils ne pourront rien
raconter de leur journée de mercredi ou de vacances. Tom, à l’avant,
s’imaginait comme le Prince Ali sur son tapis volant. Il saluait une
foule inventée qui l’applaudissait à tout rompre. Margot, sa crinière décoiffée
par un vent malicieux, ne désirait qu’une chose : avoir les mêmes
pouvoirs que Sam. Sa maman lui avait dit qu’elle devait encore attendre. Elle
n’avait que 6 ans. C’est à 7, que ses dons pourraient se développer.
Impatiente, elle en rêvait de son anniversaire.
Soudain,
un hurlement retentit. Zak fit un demi-tour à vive allure manquant de
faire chavirer les deux gamins sur son dos. En effet, Tonio, le plus jeune,
curieux de nature s’était penché un peu plus qu’il ne faudrait, et il
dégringolait à une vitesse vertigineuse.
Gabriel
lança son cheval pour rattraper le garçonnet qui allait finir par s’écraser au
sol si personne ne réagissait. C’est le loup qui fut le plus rapide et le happa
par le fond de sa culotte.
— Arrête
tu me fais des chatouilles, riait Tonio, qui avait l’air d’apprécier l’aventure
qu’il venait de vivre. J’ai des frissons par tout.
Un
château apparaissait au loin, Sam, Gabriel et les enfants assagis regardaient
avec émerveillement le paysage magnifique.
— Voilà,
nous sommes arrivés.
Des
petites fées volaient à leur rencontre et les saluaient avec déférence. Ce
n’était pas tous les jours qu’ils accueillaient la future reine des sorcières.
Gabriel
fit un clin d’œil à sa sœur :
— J’avais
raison. Regarde, les portes s’ouvrent déjà. Tu es attendue. Le roi Algernon t’a
entendue. Mais tu ne vas pas te présenter comme ça devant lui quand même ?
— Pourquoi,
je ne suis pas assez belle ?
En
un tour de main, il la revêtit d’une magnifique robe couleur d’ambre et
ses enfants, surtout Margot, s’exclamèrent devant sa beauté.
— Oh,
maman, tu es une vraie princesse !
Tom
et Tonio en restèrent muets d’admiration.
— Tonio ?
Tom ? Vous n’allez pas ouvrir ?
Les
deux garçons se regardèrent abasourdis et chuchotèrent ensemble.
— T’as
rêvé la même chose que moi ?
— Je
vois que vous n’êtes pas pressés de m’accueillir les enfants, j’en suis tout
attristé.
Leur
oncle Gaby faisait son apparition, portant pour chaque garçon un sac de billes.
— Vous
ne lui dites pas bonjour ?
Sam
leur faisait les gros yeux. Margot s’approcha timidement.
— Et
moi je n’ai rien ?
— Bien
sûr que si ma poupette, tu penses bien que je n’ai pas oublié ma nièce chérie.
Sam
l’interrogea.
— Qu’as-tu
encore fait à mes fils. Ils sont complètement dans les vapes, regarde-les ?
— Promis
je n’ai rien fait. Et comme tu me l’as demandé, je suis fidèle au poste,
à l’heure.
Tom
et Tonio s’approchèrent de lui et lui chuchotèrent à l’oreille :
— Il
est où Zak ?
Gabriel
leur fit les gros yeux.
— Je
le savais que tu n’avais pas pensé à moi. Tu n’y penses jamais !
Margot
pleurait à chaudes larmes devant son oncle éberlué.
— Mais
si regarde, je t’ai apporté… un balai.
— Ah
non Gabriel, je t’avais interdit de…
— C’est
le ballet de tout à l’heure, s’exclamèrent en même temps les deux frères.
— Mais
de quoi parlez-vous ? demanda soupçonneuse Sam
— Il
est pour moi c’est vrai tonton ? Je peux l’essayer ?
— Cette
nuit ma chérie, pas quand il fait jour. Quelqu’un pourrait te voir.
Sam
était furieuse.
— Cesse
immédiatement de leur raconter n’importe quoi. Margot ne tentera rien du tout
cette nuit, où je te fais avaler ton acte de naissance.
— Tu
me mettras le requiem de Mozart à mon enterrement, j’adore cette œuvre !
— Chiche !
Et tu ne l’emporteras pas au paradis, crois-moi.
— Mais
tu sais bien que les sorciers ne meurent pas, murmura Tom.
Sam
haussa les épaules.
— Alors
ce goûter les enfants ? Avez-vous soif ?
— Tu
n’es pas drôle maman, et pourquoi Tonton, tu es entré par la porte et tu nous
as apporté des billes ?
— Demande
à ta mère Tom. Il semblerait que je dois paraître comme tout le monde.
— Mais
tu n’es pas comme tout le monde, je le sais.
— Bon
assez entendu de bêtise, répliqua Gabriel.
Il
leva les bras et le ciel s’obscurcit.
— Nous
n’allons pas attendre la nuit pour essayer ton balai, ma chérie. Tu vas avoir
sept ans, voyons voir si tu as hérité des pouvoirs de notre famille. Je t’ai
apporté ce joli foulard pour envelopper tes cheveux. Allez grimpe.
— Je
t’adore tonton, je suis trop contente.
— Tu
m’agaces Gabriel, je ne t’ai pas demandé de venir ici pour ça.
— Ah
oui et c’était pour quoi alors ? Une partie de cartes, un café et des petits
gâteaux ? Tu vaux mieux que ça Sam.
Il
brandit à nouveau les bras pour qu’un vent léger se lève. Il invita sa
nièce à grimper sur le manche.
— Ne
t’inquiète pas, il est le meilleur et a fait ses preuves. Tu ne risques rien et
arrête Sam de faire POC POC POC sur la table avec tes doigts, tu
m’exaspères.
Sam
bouscula sa chaise, soupira, et empoigna le balai. Elle l’enfourcha et aida sa
fille à grimper derrière elle.
— Fais
attention, le vent peut être violent. Ce serait dommage que ce foulard soit déchiré,
ajouta-t-elle pour son frère, certaine que l’écharpe devait être aussi magique.
— Et
nous et nous ?
Le
loup blanc apparut alors.
— Je
le savais bien que je n’avais pas rêvé !
Gabriel
sourit à ses neveux, Sam soupira et lui cria qu’il ne changerait jamais, tout
en s’élevant dans les airs comme un vulgaire petit papier. Zak
s’allongea pour que les garçons puissent s’assoir sur son dos.
— Allez
go !
Le
cheval ailé apparut alors et Gabriel s’envola à son tour.
— C’est
comme dans mon rêve, murmura Tonio à l’oreille de son frère.
— Oui,
mais Margot était avec nous, pas sur le balai.
— Oh
regarde, on passe au-dessus des champs de lavande ! Que ça sent bon !
Gabriel
en profita pour en cueillir trois bouquets, qu’il offrit à sa sœur, à sa nièce
et aux garçons.
— On
ne va pas mourir hein maman ?
Margot
n’était pas rassurée. Sam éclata de rire.
— Ne
t’inquiète pas ma chérie, si ton oncle t’a fait cadeau de ce balai, c’est qu’il
est fiable. Tu peux lui faire confiance, il n’est pas inconstant
Gabriel, bien au contraire, il sait ce qu’il fait.
— On
va où ? Jusqu’au château d’Algernon ? cria Tonio
Gabriel
éclata de rire devant l’air furibond de sa sœur.
— Qu’est-ce
que tu leur as mis dans la tête ? Demain, c’est jeudi, ils ont classe.
Pas question de faire la fête et de manquer un jour.
— Quelle
tristesse, ta vie, sœurette ! Alors que tu pourrais être la reine de toutes
les merveilles que le prince détient, non, toi, tu penses à l’école de
tes gosses. Regarde-les, ne sont-ils pas plus heureux ?
— Ce
n’est pas ce que je voulais pour eux, tu le sais.
— Pourtant
leur père est un prince, il faudra bien qu’ils l’apprennent un jour. Tu as déjà
bien de la chance qu’Algernon t’en laisse la garde sans trop se mêler de tes
affaires.
— Oh,
mais, il s’en occupe de loin crois-moi. Je ne manque de rien. Jusqu’à cet
oiseau-roi Simorgh qui vient me rendre visite régulièrement.
— Comment
est-ce possible ?
— Je
n’en sais rien, mais c’est ainsi.
— Mais,
Simorgh ne se déplace rien que pour te dire bonjour ? Je ne peux pas le
croire.
— Il
vaut mieux ça que ses fantômes, tu es d’accord !
Margot
qui n’avait rien perdu de la conversation demanda :
— Je
peux essayer ? Tu penses que je suis capable de conduire le balai toute seule ?
— Allez
go, ma nièce ! Voyons ça !
Gabriel
enlaça Sam. Elle atterrit en croupe sur le dos du cheval, qui ne sembla pas être
gêné par ce poids supplémentaire. Margot se retrouva solitaire sur son engin de
paille. Pas très rassurée, elle ne savait quoi faire. Son oncle pour l’encourager
lui cria :
— Si
tu n’es pas une sorcière, tu vas dégringoler.
— Tais-toi
donc ! souffla Sam
Mais
Margot, bien droite sur son véhicule extraordinaire tenait la route. Elle se
sentit immédiatement remplie d’une ivresse folle et hurla :
— Comment
faire pour aller plus vite ?
— Dis-lui
tout simplement, lui conseilla Sam.
Margot
se pencha alors comme pour lui parler à l’oreille. Aussitôt, le balai répondit
à ses ordres déclenchant ses cris de joie ainsi que ceux de ses frères, très
fiers de Margot. Ensemble, ils survolèrent les paysages qui défilaient
sous eux. Ils osèrent même s’enfiler dans la forêt, affolant au passage les cigales
qui s’étaient tues en raison de la nuit tombée plus tôt que d’habitude.
Gabriel murmura à l’oreille de sa sœur :
— Ta
fille va être une grande sorcière. C’était évident, avec les parents qu’elle a.
Mais pourquoi ne te laisses-tu pas aimer par Algernon ? Je ne comprends
pas ton choix.
— Je
veux pour mes enfants une vie normale, comme prendre le bus tous les
matins au lieu d’un balai pour aller à l’école, ils sont mes souhaits, les miens
à moi seule et je les assume.
— Ne
crains-tu pas qu’ils te le reprochent un jour ?
— Nous
habitons loin du village, dans une grande maison entourée d’une magnifique vallée.
Ils ont tout ce qu’ils désirent grâce au Prince. Je ne vois pas ce qui
ferait barrage à leur bonheur.
— Justement,
ils ne connaissent pas leur père, et ils sont sorciers. Je serais étonné que ta
fille ne veuille pas vivre comme une enchanteresse.
— Les
garçons sont encore jeunes, nous n’avons aucune idée de leurs dons.
— Tu
crois qu’ils vont se contenter de végéter dans un faubourg avec une mère
sorcière qui ne se sert pas de ses pouvoirs ?
— Je
ne vis pas dans un faubourg, et ils me donnent beaucoup d’amour. Végéter
comme tu y vas, nous ne sommes pas malheureux que je sache !
— Maintenant,
mais plus tard ?
— Tu
m’agaces Gaby. Allez rentrons. Je pense que Margot a fait ses preuves.
Sam
en véritable sorcière qu’elle était n’eut qu’un geste à faire pour que toute sa
petite famille se retrouve dans l’antichambre de leur maison.
— Mais…
on est où ? Comment t’as fait maman ?
— Ferme
la porte Margot. Et toi Gabriel, fais-en sorte que le jour revienne.
Il
ne pipa mot et s’exécuta.
— C’était
super mamounette chérie.
Les
trois enfants l’entourèrent pour l’embrasser.
— Maintenant,
vous savez ce que j’ai dit : vous ne devez parler de ce qui vient de se
passer à personne. Demain, vous irez à l’école normalement. Si la maîtresse vous pose des questions sur
ce que vous avez fait de votre mercredi, vous raconterez comme vos camarades,
que vous êtes allés faire de la danse ou du foot.
— Par
tous les saints du paradis, Sam, tu divagues complètement. Tiens voilà
Agnès. Bonjour mon chat. Toi, tu es en quête de caresses, hein, mon
brave !
La
bestiole ronronnait à qui mieux mieux et se frottait contre Gabriel.
— J’aime
bien ton chat finalement, dit Tonio.
— Tiens,
je croyais que tu en avais peur ?
— Oui,
mais il a de la chance d’avoir autant de liberté. À lui, on ne lui dit
pas de raconter des mensonges.
Gabriel
contempla sa sœur.
— Ah
magnifique, que vais-je faire maintenant ? Les enfants, êtes-vous
malheureux avec moi ?
Ils
secouèrent négativement la tête. Sam regarda son frère et murmura :
— Tu
crois que je fais le mauvais choix ? Mais que vont-ils devenir si je les
amène chez Algernon ?
— Moi
j’aimerais bien être un samouraï, hurla Tonio.