Petit Paul est à la jardinerie
avec son papa et sa maman. Il adore ça car il a le droit de rester devant les
vitrines des petits animaux pendant qu’eux, les adultes, ils achètent des « trucs »
pour le jardin.
Aujourd’hui il n’est pas le seul à
avoir eu cette idée. Une petite fille est, elle aussi, scotchée à la vitrine
des petits lapins. Petit Paul est
fasciné par la blondinette qui tient son doudou, un lapin blanc. En plus, elle
parle. Trop doucement. Il va devoir s’approcher sans se faire remarquer et ça ce
n’est pas trop son fort. Ce qu’il entend le laisse perplexe.
— Tu vois Panpan, ce petit lapin
vient te voir. Il croit que tu es un vrai !
En effet, un lapinou blanc s’approchait
de la vitre et de son museau essayait de toucher celui de la peluche.
— Mais il ne sait pas que tu es
une peluche. Regarde, il veut te faire un bisou.
— Tu racontes n’importe quoi !
La petite fille sursauta et regarda
de ses grands yeux noirs ce petit garçon qui l’interpellait.
— T’es qui toi ?
demande-t-elle
— Petit Paul !
— Drôle de nom ! Pourquoi tu
t’appelles Petit Paul, quand tu seras grand, tu seras toujours Petit Paul ?
C’est nul !
Il fronce les sourcils Petit Paul.
Il n’avait pas pensé à ça.
— Et toi tu t’appelles comment ?
— Millie.
Petit Paul ne peut rien répliquer.
Ce prénom lui plait, et la petite fille aussi. Il voudrait bien trouver quelque
chose à dire mais il reste muet.
— Bah c’est pas grave, Petit Paul,
c’est bien aussi. Quand tu seras grand, on
t’appellera Grand Paul.
Son éclat de rire énerve un peu
Petit Paul.
— T’as encore un doudou ? Moi
je m’appelle peut-être Petit Paul mais je n’ai plus de doudou. C’est nul un doudou qu’on traîne partout.
Millie rougit. Papa et Maman lui
avaient dit de le laisser dans la voiture mais elle avait refusé et Maman avait
cédé. Elle le regrettait à présent, si elle avait su.
Petit Paul fier d’avoir réussi à
lui clouer le bec s’approcha.
— Fais voir ce lapin ?
— Il s’appelle Panpan.
Petit Paul n’avoua pas qu’il en
avait un aussi de lapin, mais bleu. Il faisait le malin, mais il était resté
dans la voiture sur son siège.
— Alors fais voir comment il fait
des câlins …
— Regarde !
Millie colla alors sa peluche
contre la vitrine et un petit lapin s’approcha à nouveau. Museau contre museau,
c’était fascinant à regarder. Les deux enfants s’accroupirent côte à côte et contemplèrent
en silence ce spectacle.
— Petit Paul tu viens ?
A regret, il se leva et quitta sa
petite copine.
— Dis Papa, c’est vraiment mon
prénom Petit Paul ?
— En voilà une question !
Non, je te rassure, ton prénom est Paul. Pourquoi tu me demandes ça ?
— Je me disais que quand je serais
grand, ce serait nul de m’appeler Petit Paul, tu es d’accord ?
Papa éclata de rire.
— En effet… Je n’avais pas pensé à
ça.
Il se baissa et lui chuchota à l’oreille :
— Avec Maman, nous pouvons encore
t’appeler Petit Paul ? Je crois que ta maman aurait mal au cœur de voir
son petit garçon devenir grand d’un coup…
— D’accord… Mais, quand il y a du
monde tu m’appelles Paul hein ?
Papa hocha la tête surpris.
Arrivé à la caisse, il chercha des
yeux la blondinette. Un peu déçu de ne pas la trouver, il traîna les pieds en suivant
ses parents sur le parking puis grimpa dans la voiture. Il retrouva alors son
doudou qu’il prit tout contre lui. Une petite tête blonde se colla au carreau :
— Je le savais que tu avais un
doudou Petit Paul. Il est très joli, c’est
le même que le mien mais en bleu.
Papa sourit et adressa un clin d’œil
à son fils dans le rétroviseur. Il dit un peu fort :
— Paul, tu es bien attaché ?
— Pourquoi tu l’appelles Paul ?
murmura Maman
— T’inquiète c’est une histoire d’hommes !
Petit Paul sourit à son papa et
regarda Millie grimper dans la voiture garée à côté de la sienne. Trop fort son
Papa !
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