Petit
Paul a chaud, trop chaud. Il regarde par la fenêtre et aperçoit le jardin d’en
face.
Tiens,
des nouveaux voisins. Il est curieux Petit Paul. Il se penche un peu plus et se
fait disputer par son papa qui le voit de la terrasse.
—
Combien de fois Petit Paul devrais-je te dire de ne pas te pencher par la
fenêtre !
—
Mais il y a les barreaux je ne peux pas tomber !
—
Descends tout de suite !
Petit
Paul obéit en râlant. Il descend et sort dans le jardin.
— Je voulais juste voir les nouveaux voisins.
Il y a une balançoire, tu as vu ?
— Non, je ne m’occupe pas des voisins, moi.
— Il y a une balançoire je te dis !
Papa
haussa les épaules et ne répondit pas. Il continua à faire ses comptes. Il
était assis sur la terrasse face à son ordinateur. Petit Paul l’abandonna et
s’approcha de la haie voisine. La balançoire grinçait. Il y avait quelqu’un
dessus. Il était trop petit pour voir, même sur la pointe des pieds. Il
soupira. Il jeta un œil vers la fenêtre de sa chambre. De là-haut il y verrait
nickel. Tant pis, il allait remonter dans sa chambre quand la clochette du
portillon retentit. Papa se leva aussitôt.
—
Bonjour, je suis votre nouveau voisin Francesco, et je voulais me présenter
ainsi que ma petite fille Pilou.
Papa
serra la main du nouveau venu et se tourna vers son petit garçon.
—
Petit Paul, viens faire connaissance avec ta nouvelle petite copine.
Le
petit garçon regarda la petite brunette aux yeux bleus qui baissa la tête
aussitôt avec un sourire en coin. Francesco
reprit en regardant le petit garçon :
—
Veux-tu venir faire de la balançoire avec Pilou ?
—
C’est gentil ! Vas-y mon bonhomme, tu en meurs d’envie.
Petit
Paul suivit Pilou et Francesco à la maison voisine. Les deux enfants se
regardaient muets tous les deux. C’est Pilou la première qui grimpa sur la
balançoire.
—
Je sais en faire toute seule, regarde.
En
effet, Petit Paul surpris ouvrit de grands yeux. Pilou se balançait de plus en
plus haut, alors que pas un adulte ne l’avait aidée à démarrer. Lui, il fallait
que Papa ou Maman le démarre, comme il disait, sinon, il n’arrivait pas à
démarrer. Admiratif, il ne lâchait pas la petite du regard.
—
T’as vu, je sais même m’arrêter toute seule.
Elle
freina des deux pieds sur le sol et sauta en bas de la balançoire sans se
casser la figure.
—
Regarde, je sais aussi en faire debout.
Agile
comme un singe, elle sauta des deux pieds sur la planche, attrapa la corde et commença
à fléchir les genoux d’avant en arrière. Elle riait toute seule parce que le
vent lui soulevait sa robe.
—
Tu veux en faire ?
Elle
lui tendait la planche pour qu’il vienne s’asseoir mais le petit garçon hésita.
Perdu dans ses pensées, il ne s’était
même pas rendu compte qu’elle était descendue.
—
Tu veux que je te pousse ?
Petit
Paul avait perdu sa langue. Il n’osait pas dire qu’il ne savait pas trop en
faire de la balançoire, mais comment se sortir de ce guêpier sans passer pour
un nul aux yeux de sa nouvelle petite copine. C’est Francesco qui le sortit
sans le savoir de cette situation gênante.
—
Je vous ai apporté le goûter. Tu aimes les jus de fruit Petit Paul ?
—
Oui merci, je veux bien !
—
Papa, il ne sait pas faire de la balançoire, mais moi je sais !
—
C’est pas vrai, je sais en faire ! rétorqua vexé Petit Paul
—
Alors pourquoi tu ne veux pas monter …
—
Je n’ai plus envie, je vais rentrer chez moi !
—
Mais attends, cria Pilou.
Mais
Petit Paul tourna les talons et repartit chez lui. Son papa le regarda rentrer
en trainant les pieds signe chez lui qu’il était perturbé.
—
Déjà ?
—
Hum !
Il
s’assit par terre au bord de la terrasse et joua avec des cailloux qu’il
ramassait et jetait au fur et à mesure. Son papa vint le rejoindre.
—
Qu’est-ce qu’il se passe ?
—
La fille elle sait faire de la balançoire.
—
Toi aussi non ?
—
Je ne sais pas démarrer tout seul.
—
Elle si ?
—
Oui, c’est nul !
—
Pourquoi c’est nul ?
—
Je vais passer pour quoi si je ne sais pas me lancer tout seul hein ?
—
Ce n’est pas très grave Petit Paul.
—
Oui n’empêche que si j’avais une balançoire ici je pourrais m’apprendre.
Papa
éclata de rire.
—
C’est donc ça ! En fait, tu es en train de me dire que tu voudrais une
balançoire. Que la nouvelle petite voisine sache en faire n’est pas le
problème.
Petit
Paul regarda son papa et sourit.
—
Il n’y a pas de place ici mon bonhomme !
—
C’est le même jardin qu’à côté et elle, elle en a une.
Papa
soupira.
—
Tu sais bien que ta maman…
—
Qu’est-ce qu’elle a encore faire Maman ?
Elle
arrivait tout sourire avec le plateau du goûter. Décidément, les parents
étaient tous pareils.
—
Les nouveaux voisins ont une balançoire dans leur jardin, dit Petit Paul plein
d’espoir.
—
Oui et alors ? lui répondit sa maman
— Ben…
—
Papa t’a dit qu’on allait … reprit sa maman.
—
Avoir une balançoire ? C’est vrai ?
Maman
regarda Papa et dit :
—
Y réfléchir !
—
Vrai de vrai ?
Petit
Paul se mit à sauter et à courir partout en riant.
—
Je vous aime plus que toute ma vie… Alors vous avez réfléchi ? On y va
l’acheter ?
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