Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

jeudi 31 août 2017

L'écureuil du jardin



Le noyer du jardin crie « au voleur ! »
Le noisetier râle à qui mieux mieux, il se fait piller régulièrement.
- Il faut faire quelque chose, dit le noyer.
- C’est chaque année la même chose, se plaint le noisetier.

Le « voleur » c’est Panpan l’écureuil.
Les peupliers, les bouleaux et les pins sont ravis, eux, de le sentir voler de branches en branches et de feuilles en feuilles. Ils retiennent leur souffle quand il se rattrape de justesse et ils respirent d’aise quand la queue en panache, il se pose pour grignoter une noix. Les coques tombent alors sur l’herbe en dessous.

« Au voleur » gémit le noyer.
Panpan éclate de rire, dégringole le long du tronc et court se cacher sur la réserve de bois. Les joues gonflées de son larcin, il regarde de tous côtés et planque parmi les bûches sa réserve pour l’hiver. Puis il détale à toute vitesse et escalade encore son arbre préféré qui ne peut que gémir à nouveau.  S’il le pouvait le noyer hausserait les épaules : ce chenapan l’exaspère en lui piquant ses fruits dont il est si fier. Il aimerait bien au moins une fois, entendre des félicitations pour la récolte qui pourrait rendre heureux l’homme qui le soigne et le regarde avec amour pointer vers le ciel ses branches magnifiques. Au contraire, c’est Panpan qui a droit à sa joie pour ses escalades, ses sauts et ses courses folles. L’homme aime même trouver des coques vides un peu partout semées au gré des envies de ce petit animal. A n’y rien comprendre.

Son compère le noisetier, résigné depuis longtemps, se laisse faire. « Il est tellement mignon cet écureuil roux ! ». Jamais il n’osera avouer qu’il guette son arrivée tous les jours car l’accident est si vite arrivé. La route n’est pas loin et Panpan ne se méfie que de l’homme à pieds, il n’y connaît rien en bolide qui roule à fond sur les routes de campagne.

mercredi 30 août 2017

Le phare solitaire


Toi le phare solitaire
Entouré de ta mer
Tu veilles
Entre ciel et terre
Nuages et coucher de soleil.

Toi le phare solitaire
Les vagues te léchant les flancs
Te tiennent compagnie et tu souris.
Mais si elles deviennent colère
Tu rugis et le bruit devient assourdissant.

Alors de plus belle tu veilles,
Et pour les bateaux perdus
Ta lumière devient merveille.



dimanche 20 août 2017

Pour Joe

5 Novembre 1938 – 20 Août 1980

Ça fait longtemps que t’es parti maintenant,
Ça ne va pas changer le monde, mais Si tu n’existais pas, je fredonnerais quoi moi ?

Peut-être te ballades-tu Aux Champs-Elysées et que les Bip Bip te font sourire, mais tes chansons me manquent.

Dans Les yeux d’Emilie il y a des larmes et Au café des 3 colombes Le p’tit pain au chocolat se lamente.

Tu crois qu’Il faut naître à Monaco et pas dans La luzerne pour se faire Siffler sur la colline ?

Tu es parti Joe, La vie se chante toujours sur un air de Vade Retro et tu as dû l’atteindre l’Amérique depuis le temps.

Aujourd’hui, c’est l’Eté Indien, ça fait 37 ans que tu es parti. Les Dalton, Billy le Bordelais, La bande à Bonnot, Ils sont tous là, L’équipe à Jojo qu’ils disent, et ils te le chantent.

Salut Joe.


samedi 5 août 2017

Le château de sable

Ils en faisaient des allers et retours, pelle et seau à la main, bob sur la tête, pour piocher de l’eau. Accroupis face à face et très concentrés sur leur tâche, ils mouillaient le sable, remplissaient leur seau, le retournaient et tapaient avec leur pelle dessus afin de démouler une merveille de pâté.
Éclats de rire, course dans le sable, cris de joie quand les vagues les éclaboussaient et quand le seau se renversait et arrivait vide devant moi.
Je prenais forme peu à peu, ils étaient fiers de leur œuvre et très heureux. Debout devant elle, ils jaugeaient leur construction : Il faudrait rajouter une tour ici, un chemin là, rechercher des coquillages pour la décoration et repartir au galop vers l’océan chercher de l’eau.
Ils y passaient des heures à creuser avec leurs mains, se mettre dans le trou, vérifier que l’eau arrivait peu à peu, et que je ne risquais rien, car ils espéraient toujours me retrouver le lendemain matin.
Ils ont tout essayé : mettre un petit drapeau en haut de mes tours pour me retrouver ou me reconnaître, me construire très loin de cette eau qui leur grignotait toujours du terrain, faire un énorme trou autour de moi afin que je sois protégé. Rien n’y a fait.
J’ai essayé pourtant de résister. Je savais que le lendemain, mes bâtisseurs arriveraient en courant pour voir si je les attendais, mais petit à petit, les vagues venaient me lécher les pieds et je sentais alors mes fondations fondre, s’effriter, et je m’écroulais désespéré.

Un jour, mes deux compères ont mis tout leur cœur à me construire, je ressentais leur rage dans leurs coups de pelles assénés sur leur seau.  J’étais magnifique avec mes tours, mes créneaux et mes coquillages qui formaient un joli chemin pour arriver au pont levis et je sentais que cette fois j’allais résister. J’avais compris que la marée était plus basse que d’habitude et par chance ils avaient décidé de me construire plus haut sur la plage. 
Quand ils m’ont quitté ce soir-là avec un dernier regard, j’ai eu envie de leur faire un clin d’œil et de leur dire que je les attendrais et déjà j’étais heureux à l’idée d’entendre leurs cris de joie le lendemain. Mais les châteaux de sable ne font pas de clin d’œil et je suis resté bien droit sur mon sable, bien décidé à résister coûte que coûte.
Le soleil s’est couché, et j’ai pu admirer cette merveille car j’étais toujours debout, je ne m’étais pas écroulé comme les soirs précédents. Les derniers promeneurs me contournaient et murmuraient entre eux en me regardant, j’étais fier. L’eau n’était pas arrivée jusqu’à moi, il était temps je crois mais cette fois-ci le ciel était avec moi. Je me préparais à passer ma première nuit sur la plage et à me laisser bercer par le bruit incessant des vagues. J’étais heureux.

Le soleil s’est levé, j’ai cligné des yeux, me suis regardé. J’étais toujours debout rien n’avait bougé. Ravi, j’ai attendu.
Ils ne sont jamais venus, les vacances étaient terminées.


vendredi 4 août 2017

C'est au mois d'Août

Août !
Quatre lettres pour te définir, c’est peu et beaucoup à la fois !

A h quand même !
O hé me voilà !
U n  joli mois
T out bronzé on est !

J’oubliais le chapeau … Sur la tête pour se protéger du soleil pardi !

Quatre lettres rien que pour toi.
- Je suis triste…
- Pourquoi ?
- Je suis le mois juste avant la rentrée…
- En voilà une idée, il ne faut surtout pas y penser, le mois qui te suit, je m’en occupe après, toi tu es Août, alors je parle de toi.
- Vas-y, comment tu me trouves ?
- Chaud, ça fait du bien !
- Oui, mais pas partout !
- Tu arrêtes de faire le rabat joie ? Août, par définition, il fait beau, chaud et… orageux, oui je sais, avec ce 15 dont on dit toujours qu’après, ça sent la rentrée…
- Ah tu vois, toi aussi, tu en parles !
- Mais je ne suis pas d’accord ! Oui c’est vrai les journées raccourcissent mais on profite toujours autant des belles soirées, ça sent toujours aussi bon l’herbe coupée, le foin, et on peut s’enivrer de melons, pastèques, tomates, courgettes, nectarines et pêches !
- Tu me fais rire, on dirait que tu fais ton marché …
- Eh, c’est grâce à ton mois qu’on peut les manger, pendant l’année ce n’est pas pareil. Pense à tous ceux qui t’ont attendu toute l’année, il y en a quand même beaucoup qui t’aiment, ceux sont les aoûtiens ! Moi, je t’aime.  Et les chansons ? Paris au mois d’août ça te parle ? Et tu sais bien que c’est au mois d’août qu’on fait les fous !
 - Merci
- Ah quand même !