Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

dimanche 21 juin 2020

Musique Maestro



Papa en musique

Papa c’est ta fête,
Ne fais pas la tête !
Il n’y a pas de Hic !
Place à l’acoustique,
Vive la musique.

Oui, elle aussi se fête
Le même jour que toi.
Sors donc tes baskets
Et danse la salsa.

Ton harmonica, ton banjo
Tes cymbales et ton piano,
Chante et danse mon papa rigolo,
Ce soir c’est la fête au bistrot.

Musique Maestro,
Oublie les soucis et souris à la vie
Joue allegro et entends les bravos
Qui résonnent jusqu’à minuit.

Demain ce sera fini,
Mais tu resteras
Toi mon papa chéri
Le héros qui dans ses bras me serrera,
Pour la vie, à l’infini.  

© Minibulle 21 juin 2020

samedi 20 juin 2020

Voilà l'été ! Enfin...et ça se passe chez Muguette


C’est écrit sur le calendrier ! C’est l’été !
Muguette appelle aussitôt Félicie, sans penser une seconde qu’il est tôt et que peut-être son amie dort encore.
— Félicie ? Tu as vu c’est l’été !
Un grommellement lui répond.
— Je te réveille ?
— À ton avis !
— Désolée, mais j’étais trop heureuse et j’ai voulu partager ce moment avec toi. C’est la Plume qui m’a demandé de t’appeler. En fait, elle souhaiterait que…
— Tu dis que la Plume t’a demandé ça. C’est plutôt toi qui as eu envie de sortir de ton tiroir.
— Tu n’es pas drôle !
— Toi non plus ! Tu sais que l’été va durer trois mois, nous aurons le temps de le fêter.
— Tu es seule ?
— En voilà une question.
— Dis à Angelo de rappliquer aussi.
— Mais il travaille. Ce n’est pas parce que c’est l’été qu’il va fermer sa boutique.
— Tu as perdu ton sens de l’humour. Avant, tu accourais dès que je t’appelais, maintenant, il faut que tu réfléchisses.
Muguette raccrocha.

Elle se pencha à la fenêtre et respira à fond. Qu’est-ce qu’il y avait de changé depuis hier ? À minuit, le printemps s’était fait la malle et l’été s’est installé. Elle ne s’était rendu compte de rien. Les arbres remués par une légère brise se balançaient devant elle. La veille, elle les avait bien regardés, ils étaient couverts de feuilles de la même façon. Alors ?
La rue était déserte. Le parfum était le même. Pourquoi cette allégresse ? Juste parce qu’elle avait posé les yeux sur le calendrier et qu’elle avait constaté que c’était l’été ?
Elle descendit dans le jardin. Elle était seule. Quand son téléphone vibra dans la poche de son jeans et qu’elle comprit qui l’appelait, elle sourit.
— Bonjour ma chérie ? Déjà réveillée ?
Elle colla l’appareil contre son oreille et murmura à Jasmin de la Rochefleurie.
— Oui et… tu me manques.
— Ah bon ? Et pourquoi donc ?
— C’est l’été !
— Je le sais. J’ai voulu être le premier à te le souhaiter.
— Ce n’est pas ma fête.
— Si celle de la belle saison. Romantique comme tu l’es, je parie que tu as appelé Félicie. Tu as vu quand même qu’il n’est que six heures du matin.
Muguette sourit.
— Tu me connais bien.
— J’essaie. Tu as faim ?
— Oui et, tu sais… j’ai envie de boire mon café sur la terrasse avec un croissant et… toi. Mais tu n’es pas là !
— Ah ?

Elle se retourna. Il était devant elle, un bouquet de fleurs sauvages comme elle les aimait.
— Angelo a été formidable pour me dégoter ces fleurs rien que pour toi.
Elle entendit alors des bruits de portière. Surprise, elle découvrit ses amis qui débarquaient les uns après les autres.
Félicie en tête avec un air malicieux, suivie de près par Angelo qui bouscula en riant Jasmin. Elle amenait un panier dont dépassaient une pastèque, des melons, des pêches, des brugnons et des abricots. Tous les fruits de saison qu’adorait Muguette. Prune et Thomas, eux, portaient deux thermos et des poches de viennoiseries.
Muguette affichait un sourire radieux. Ses yeux brillaient. Elle ne pipait mot.

— On t’aime Muguette !
Ses amis rassemblés autour d’elle l’embrassaient, installaient une nappe rouge sur la table de la terrasse. Un joyeux brouhaha retentissait dans le jardin. Pénélope de la fenêtre de sa chambre contemplait tout ce petit monde avec bonheur, ravie pour sa fille.
— À toi Mug ! Et vive l’été !
Jasmin la serra contre lui.


— Alors, heureuse ?
— Merci La Plume… j’ai vraiment pensé que tu m’oubliais.
— Jamais ! J’ai fait venir tous ceux qui étaient là depuis le début.
— Oui et pas de problèmes à l’horizon. Tu as été géniale, la Plume.
— Bon… ça ne va pas durer, tu le sais… Ta vie n’est pas un long fleuve tranquille, tu en es bien consciente. 
— Bien sûr… mais nous serons toutes les deux. Tu ne me lâcheras pas hein La Plume ?
— Et toi tu guideras ma main ?


© Minibulle 20 juin 2020

samedi 13 juin 2020

Tu t'appelles Mélancolie, Marie-Sophie



Je me sentais bien mélancolique. Rien ne s’était passé comme prévu chez Clovis. Tout d’abord, il a fallu que Gabriel nous fasse remarquer que nous étions quatre et que nous n’avions pas réservé. Est-ce que là où nous allions, les règles sanitaires allaient être respectées ?
Mélusine et Archibald ont éclaté de rire et Archi a dit :
— Vous n’êtes jamais allé manger chez lui ? Vous ne savez pas comment est son restau ?
Rien que le vouvoiement entre eux et le ton employé m’a hérissé le poil. Gabriel a aussitôt mis les choses au clair en leur demandant de le tutoyer. Mélusine a calmé le jeu et a accepté. J’avais la gorge sèche et qu’une envie, rentrer chez moi.
Une fois chez Clovis, celui-ci ne m’a pas reconnu ou a fait semblant en m’accueillant d’un :
— Qui est donc cette nouvelle amie que tu nous amènes Archibald ?
J’ai rougi jusqu’aux oreilles. Et il a continué.
— Mais ? C’est toi MarieSophe ?  
Il s’est alors approché de moi et m’a embrassée en me chuchotant à l’oreille que j’étais jolie comme un cœur.
Nous avons pu nous installer sans être trop près les uns des autres, il y avait peu de monde, distanciation physique oblige. Le gel hydroalcoolique nous attendait devant la porte. Gabriel a été le premier à se laver les mains et quand je l’ai vu faire, je suis restée sidérée. Evidemment Archibald n’a pas résisté et a murmuré assez fort pour que nous entendions tous :
— Tu ne vas opérer personne, ça va, tu es bien désinfecté là !
Mélusine lui a filé un coup de coude pour le faire taire. Gabriel n’a pas bronché.

Impossible de faire une partie de tarot, toujours à cause de ce satané virus. Donc, une fois le repas avalé, nous sommes repartis. Archibald a proposé de me ramener. Mélusine a bien essayé de lui dire que Gabriel habitait en face et qu’il pouvait le faire. Archibald n’a rien voulu comprendre et moi je ne reconnaissais pas mon meilleur ami. Pour couronner le tout, Gabriel est une star dans notre village et le peu de clients qui était au bar, est venu le saluer et lui demander comment ça se déroulait à l’hôpital. Soirée géniale ! Bref, entre le boulanger connu comme le loup blanc et mon voisin d’en face, pas moyen de passer un repas tranquille.
Une fois devant ma maison, Gabriel nous a remerciés et est reparti chez lui. Mélusine et Archibald ont suivi et moi, comme une imbécile, je suis restée toute seule. J’ai regardé par la fenêtre de ma chambre la lumière s’allumer. Je n’ai pas osé l’appeler. J’ai jeté un coup d’œil pour voir si Charles était là. Rien ne filtrait. Je me suis donc couchée, déçue et malheureuse. Je ne savais pas si c’était la conduite de mon meilleur ami qui m’avait fait le plus de peine ou le fait que je n’ai pas pu passer un moment en tête à tête avec Gabriel.

Ce matin, je suis devant la glace. Je tiens mes deux élastiques dans les mains et me demande si je natte mes cheveux ou pas. Vu comme s’est déroulée la soirée, je préfère les refaire. Je redeviens Marie-Sophie, la vraie.
Mais que s’est-il donc passé hier ? Je regarde dans la salle de bains, la robe que je devais mettre la veille et me dis que j’ai bien fait de rester en jeans.
Avec tout ça, je n’ai plus de pain. Je vais aller à la boulangerie et s’il n’y a personne, je vais lui parler à Archi. Il faudra bien qu’il m’explique quelle mouche l’a piqué.

Charles me salue. Il est dans son jardin, il arrose ses fleurs. Il s’approche de moi et demande :
— Alors ta soirée ?
Surprise, je ne sais pas quoi répondre.
— Ne fais pas ta timide, j’ai bien vu que tu partais avec tes amis et Gabriel. Mais si tu veux un bon conseil, essaie d’oublier un peu Archibald. Deux coqs dans une basse-cour, ça ne vaut rien.
— Tu es bête ! Archibald est mon pôte.
— Je sais ce que je dis. Je parie que ta soirée ne s’est pas passée comme tu le souhaitais.
— Évidemment, nous n’avons pas pu jouer au tarot.
— Quelle idée ! Clovis vient juste de rouvrir, il ne va pas se mettre la police municipale sur le dos. Tu aurais pu y penser. Vous êtes donc allés chez lui ? Gabriel est connu ici, il aurait sans doute préféré t’emmener ailleurs.
Je ne réponds pas. Charles n’est pas idiot.
— Qui a eu l’idée ?
— Quelle importance ? Je te laisse, je dois aller chercher du pain, je n’ai pas avalé de petit déjeuner et j’ai faim.
Il m’attrape la main, la retient quelques secondes :
— N’oublie pas, deux coqs dans la basse-cour, c’est impossible.
Je hausse les épaules et prends la direction de la boulangerie.

Il n’y a qu’un client. Parfait ! Je vais pouvoir dire ce que je pense à mon ami. Mais je reste pétrifiée sur le trottoir d’en face. C’est Gabriel qui est dans là. J’aimerais être une petite souris et me faufiler pour écouter ce qu’ils se racontent.

— Viens, MarieSophe !
Je sursaute prise en flagrant délit de curiosité par Mélusine.
— Je t’offre un café et un croissant si tu veux.

Installée avec elle devant un guéridon joliment nappé dans son arrière-boutique, je savoure la viennoiserie et le breuvage chaud. La bouche pleine, je ne peux m’empêcher de remarquer :
— Tu as vu que Gabriel était chez Archibald ?
— Hum !
Je bois à petites gorgées ma boisson. À ce moment-là, la clochette tinte. Mélusine se lève et aperçoit le client qui déboule. Elle va à sa rencontre et moi je reconnais aussitôt la voix qui s’adresse à elle.
— Il ne manque pas de toupet celui-là ! Jamais, je ne le laisserai me prendre Marie-Sophie. Il a fallu que cet imbécile débarque chez elle hier pour que je comprenne que j’étais amoureux d’elle depuis des années. Quel idiot !
Heureusement, Mélusine a une petite fenêtre que je peux enjamber facilement pour m’enfuir. Je saute sur le trottoir et me trouve alors face à Gabriel qui tient sa baguette à la main.

© Minibulle 13 juin 2020

mercredi 10 juin 2020

Premier rendez-vous




Je ne cesse de me regarder dans mon miroir. De dos, de face, je souris, je dénoue mes cheveux, je les rattache, je m’approche de la glace pour traquer les imperfections. Mes taches de rousseur se voient davantage à cause du soleil. Il paraît que c’est sexy et que ça fait craquer les hommes. Bof !
Mélusine assise sur mon lit me fixe.
— Tu arrêtes de te mettre la tête à l’envers ? Tu vas avoir ton premier rendez-vous avec Gabriel, ce n’est pas la mer à boire quand même !
— Il y a tellement longtemps que ça ne m’est pas arrivé que je ne sais pas comment m’habiller. À ton avis, je garde mes lunettes ou je porte mes lentilles pour qu’il voie mieux mes yeux ? J’attache mes cheveux ou je joue à la vamp ? Je mets un chapeau et mets mes boucles d’oreilles en…
— Ah non, tu n’es pas en mode plage et tu as quand même la trentaine MarieSophe. Il est temps que tu grandisses un peu et que tu défasses tes nattes.
— Oh ça va !
— J’ai compris ! soupire mon amie, je vais m’occuper de toi. Viens t’assoir à côté de moi. Je vais te maquiller.
— Je ne veux pas ressembler à une poupée.
— Fais-moi confiance MarieSophe.

Elle s’installe en face de moi et m’empêche de regarder la transformation. J’ai le cœur qui bat et j’ai la trouille.
Gabriel s’est déplacé personnellement pour m’inviter. Le confinement est terminé. Nous pouvons enfin essayer de reprendre une vie normale tout en restant prudents. Avec un ami médecin, je ne risque pas de l’oublier.
Mélusine était repartie chez elle et avait à nouveau embarqué ses affaires. Ma maison m’a semblé subitement bien vide et silencieuse. Mais, dès que j’ai eu le rendez-vous fixé, je l’ai appelée et elle a rappliqué illico.
Soudain, j’entends ma sonnette.
— Il n’est pas déjà là quand même !
— Ne bouge pas, je regarde par la vitre.
Mélusine se penche et aperçoit Archibald.
— C’est Archi !
Je ne sais pas pourquoi je me sens aussitôt mal à l’aise et c’est bien la première fois. Mélusine qui ne s’est rendu compte de rien, ouvre la fenêtre et l’interpelle :
— Entre Archi, nous sommes dans la chambre de MarieSophe.
Il a l’habitude de ma maison. Il entre et je l’entends grimper l’escalier à vive allure. Son silence quand il m’aperçoit me fait éclater de rire.
— Allo ? Je suis si moche que ça ?
Mélusine se retourne vers lui et affiche un sourire narquois.
— Alors, elle n’est pas belle notre MarieSophe ?
Devant le mutisme de notre ami, elle me regarde, fronce les sourcils, mais ne dit rien. Je suis agacée.
— Laisse Mélusine, ce n’est pas la peine. Tu vois dans quel état tu l’as mis ?
Je me lève et passe devant le miroir. Je ne me reconnais pas. Les cheveux détachés et ondulés, les yeux légèrement maquillés et la bouche rosée, je suis une autre Marie-Sophie. J’affiche maintenant mes trente ans. Je ne suis plus une gamine et je ne trouve rien à dire.
C’est Mélusine qui sauve la situation en riant :
— Bon les amis, il va falloir que tu dépêches pour t’habiller. Tu sais quoi mettre ?
— Attends, tu ne vois pas qu’Archibald n’a toujours pas dit un mot ?
Enfin, il retrouve sa langue, me sourit et bafouille :
— Tu es… magnifique.
Je n’ai jamais entendu mon pote me dire ça et surtout de cette voix-là.
— Vous sortez ?
— Elle, elle sort, rit Mélusine. Son voisin d’en face l’a invitée.
— Ah… je pensais que vous alliez faire la fête toutes les deux et que je pourrais me joindre à vous. Mais ce n’est pas grave.
— Je suis seule moi, nous pouvons y aller ensemble.
Elle lui fait un clin d’œil. Archibald s’est repris et affiche un beau sourire.
— Bien sûr, tu es d’accord pour chez Clovis ?
— Va pour Clovis ! Je range mes affaires et je suis prête. Marie-Sophie, fais-nous voir ta tenue ?
Je n’ose pas. Je ne me reconnais toujours pas. Comment vais-je être à l’aise pour un premier rendez-vous si je ne suis pas moi-même ! Alors, j’efface tout le maquillage que mon amie a pris tant de plaisir à faire et remets mon jeans et mon tee-shirt. Quand la sonnette de l’entrée retentit à nouveau, je suis prête et sors comme un pantin de sa boîte.
Mélusine est très surprise et Archibald sourit. Je passe devant eux, dévale l’escalier et ouvre la porte en grand. Gabriel est en jeans aussi et chemise blanche. Qu’il est beau ! J’en perds tous mes moyens.
Archibald et Mélusine sont derrière moi. Avec aplomb, je dis :
— Si nous allions tous ensemble chez Clovis ? Je suis certaine qu’ensuite nous pourrions jouer au tarot. Tu connais ?
Je ne le laisse pas répondre et commence à lui expliquer les règles. Ses yeux passent au-dessus de ma tête. Je me retourne et vois le regard d’Archibald. Les deux hommes se toisent. Archibald, le premier s’approche pour lui serrer la main.
— Allez c’est parti ! Un repas chez Clovis !
Pendant que Gabriel fait demi-tour, mon ami m’attrape par l’épaule.
— Tu es drôlement mignonne avec tes cheveux détachés MarieSophe.
Mince, j’ai oublié de refaire mes nattes.

© Minibulle, 9 juin 2020


samedi 6 juin 2020

Conversation prise au vol



Conversation prise au vol…
— Bonjour, bienvenue dans mon univers.
— Merci pour l’invitation.
— Vous me connaissez un peu sans doute, vous aimez ?
— J’écris aussi.
— Si vous êtes intéressée, je pourrais vous donner mon avis.
— Bien sûr, j’ai un fils qui ne jure que par vos écrits.
— Je ne l’ai jamais fait, pourquoi pas.
— Peut-être connaissez-vous Bidule. Elle écrit aussi. Mais vous dites que vous aimez mes histoires, vous voyez qui est mon héroïne ?
— Je l’ai rencontrée sur plusieurs groupes.
— Vous parlez de qui ?
— Je vous ai écrit quelques lignes pour me présenter. Si vous avez le temps…
— Bien sûr. Mais revenons à mon héroïne…
— Oui, je la connais, mais vous savez je suis débordée, je ne dors pas beaucoup.
— Ne parlez-vous pas de Bidule ?
— J’ai compté les lignes que je vous aie envoyées, plus de cinquante quand même.
— Quelle belle prose.  Je veux bien lire votre livre. Êtes-vous pressée ? Parce que moi, je fonctionne au feeling.
— Vous aussi, vous devez être débordée. Vous en faites des choses. Même clown dans une association, je n’en reviens pas.
— Vous parliez de mon héroïne tout à l’heure, la connaissez-vous ? Et je ne suis pas clown dans une association, mais dans la vie de tous les jours, hélas ! Savez-vous que j’ai un grand projet ?
— Non pas de date précise. Oui je la connais. Je marche aussi au feeling.
— Vous parlez de Bidule ?
— « Trop bien » dit mon fils. Bravo pour votre projet.
— Vous préférez me l’envoyer par courrier ?
— Vous devez porter chance.
— Je comprendrais parfaitement que vous choisissiez de me le faire parvenir par mail.
— J’attends votre avis concernant mon livre. Vous êtes la première.
— Pourrais-je avoir une dédicace ?
— Pas du tout. Bidule ? Je ne l’ai vue qu’en photo.
— Non, je vous parle de mon héroïne.
— Bien sûr avec plaisir, vous me donnez votre adresse et je vous l’envoie, dédicacé !
— Merci de votre confiance.
— Quel drôle de dialogue.
— Oui, ça vaudrait une histoire.
— Au fait j’ai commencé aussi un autre roman.
— J’aime bien capter les petites histoires comme ça au vol. Je vous préviens quand j’aurais reçu votre livre.
— Merci pour tout.

Les SMS qui se croisent, ça donne toujours un air complètement dingue, un truc un peu déjanté, mais en fait, on se comprend quand même. Merci à l’amie qui va se reconnaître, mais chut ! c’est entre nous !

© Minibulle 6 juin 2020

mardi 2 juin 2020

Blandine dans sa cuisine


Blandine, dans sa cuisine joue à la cabotine, du haut de ses bottines. Elle appelle sa copine Mélusine et Bécassine sa voisine, pour qu’elles ramènent leur trombine.
— Que ça fleure ton chez toi, disent-elles en se pourléchant les babines. Tu as fait des pralines ?
— Que nenni, répondit la coquine d’une voix enfantine. Je n’ai ici que des mandarines.
— Tu parles comme dans une comptine, remarque Bécassine.
Sa voisine la fascine.

Du haut de la mezzanine, une chouette clandestine se dandine. Ce n’est pas ses copines qui auraient à leur cantine de la nougatine. Même la chienne Crapaudine, aime la cuisine divine de Blandine.
— Regarde, ça dégouline, rit Mélusine, la citadine. Le sol, elle examine. Tu vas perdre toutes les vitamines, dit la diablotine.
Blandine, d’une serviette marine, essuie la tâche extra-fine. Ni vu ni connu, de la tête, elle opine.
— Attrape donc la mandoline que je râpe mes clémentines et lis ton magazine Mélusine. Bientôt, nous goûterons entre copines.

© Minibulle 2 juin 2020

lundi 1 juin 2020

Histoire sans lendemain en juin


Bonjour monsieur le mois de juin !
Pas besoin de tambourin
Ni de calepin,
Plutôt un bulletin
Météo, câlin.

Juin et sa couleur carmin,
L’arrivée des citadins,
Son soleil déjà coquin
Qui fait brunir tous les copains.

Peut-être demain,
Tu prendras ma main,
Nous installerons un festin
Avec du pain et du raisin.

Pour nous, pas de lendemain !

Comme des gamins,
Nous courrons prendre un bain
Et ton air mutin,
Fera oublier que demain,
Je prendrai le train.

Tu m’attendras en vain,
Que croyais-tu enfin ?
Rappelle-toi mon rire cristallin
Que tu joueras au clavecin,
Peut-être en juin,
Prochain…

© Minibulle 1er juin 2020