Line ne décolérait pas.
Elle avait fulminé dans la voiture tout le long du retour. Le week-end à la
chambre d’hôtes chez Pénélope s’était bien passé jusqu’à ce qu’elle apprenne
que le bébé de Muguette était de Jasmin. C’est Pénélope qui avait vendu la mèche
sans le faire exprès. Line avait alors regardé la jeune femme sans rien
ajouter. Depuis, elle était furieuse après son cousin germain qu’elle adorait
depuis leur plus tendre enfance. Très proches, très complices, elle ne
comprenait pas qu’il ne lui ait rien raconté. Aussi, c’est avec détermination
qu’elle s’était rendue sur son lieu de travail et avait demandé à lui parler.
D’habitude, il fallait prendre rendez-vous pour rencontrer le chef, mais par
chance, Jasmin passait dans le hall d’accueil quand il aperçut sa cousine.
— Line ? Qu’est-ce
que tu fais là ? Un problème dans ta déclaration ?
Il la prit dans ses bras
et l’invita à le suivre dans son bureau.
— Quelle surprise, ça
faisait longtemps, tu me manquais !
— Ah oui ? Tu en es certain ?
Le ton de sa cousine
l’alerta aussitôt.
— Un problème avec ta
grossesse ? Je suis désolé si je n’ai pas été très présent mais…
— Tu comptais me
l’annoncer quand que tu allais être papa ?
Il encaissa le coup.
— Comment sais-tu ?
— Figure-toi que j’ai
rencontré ton amoureuse ! Muguette n’est-ce pas ?
— Assieds-toi et
raconte-moi comment va-t-elle.
— Tu as un certain culot
quand même ! Tu n’as qu’à lui demander toi-même !
— Elle ne veut plus me
voir.
— Pourquoi ?
Qu’est-ce que tu as bien pu lui dire pour qu’elle soit fâchée contre toi ?
— Que je ne pouvais pas
avoir d’enfants.
— Ah tu ne vas pas
recommencer avec cette histoire Jasmin. Louis, t’a fichu cette idée dans la
tête et tu le crois toujours. Tu es idiot doublé d’un imbécile. Voilà ce que tu
es. Tu vas passer à côté de ta vie.
— Tu appelles toujours
grand-père Louis, ça m’agace.
— Pourquoi ? C’est
son prénom, et il n’a rien de l’idée que je me fais d’un grand-père.
— Tu sais que Muguette
l’a giflé ?
— Elle a bien fait. J’en
meurs d’envie depuis longtemps mais l’occasion ne s’est jamais présentée.
Alors, tu vas me faire le plaisir de l’appeler et de t’excuser et de vivre ta
vie. D’accord cousin ?
— Ce n’est pas si simple
Line.
— Quand on est amoureux,
c’est simple comme bonjour, alors appelle.
— Attends, il y a quelque
chose que tu ne sais pas.
— Quoi encore ? Tu
ne vas pas m’annoncer une autre grossesse quelque part quand même ?
— Tu ne crois pas si bien
dire.
Elle le dévisagea sans
comprendre.
— Te rappelles-tu de
Viviane ?
— Vaguement, elle était
amie avec toi et…
— Angelo Rossi, tu te
souviens de lui ?
— Oui, le bel italien. Tu
as toujours de ses nouvelles ?
— Figure-toi qu’il est le
compagnon de la meilleure amie de Muguette. Alors, oui, j’ai de ses nouvelles.
Il est fleuriste pas loin d’ici.
— Donc, Viviane ?
— Je l’ai revue par
hasard, elle est nommée professeur des écoles ici.
— Ne me dis pas que tu
tombé amoureux d’elle ?
— Elle est mariée et a
deux enfants, des jumeaux.
— Je ne vois pas …
Line ouvrit de grands
yeux.
— Non ?
Jasmin hocha la tête.
— Un garçon et une fille,
Jasmin et Fleur.
Line éclata de rire.
— Mon pauvre ami, tu es
gâté ! Mais tu es certain qu’ils sont tes enfants ?
— Oui, Viviane me l’a
confirmé. Elle veut même si je le souhaite que je fasse un test pour en être
convaincu.
— Donc tu n’es pas
stérile, voilà une bonne nouvelle. Tu vas pouvoir retourner voir Muguette et
élever TON enfant.
— Tu me vois arriver la
bouche en cœur et lui dire que finalement, je reconnais qu’elle est bien
enceinte de moi ? Je vais me faire jeter.
— Elle aurait bien
raison. Tu n’as plus qu’à ramer pour la convaincre que tu l’aimes toujours et…
— Comment lui dire que je
suis déjà papa de deux enfants ? Elle va tout de suite penser que c’est
pour ça que je reviens la voir, parce que j’ai enfin la preuve que je peux en
avoir.
— Et Viviane, son mari
est au courant ?
— Bien sûr, ils se sont
mariés qu’elle avait déjà les jumeaux. Ils ont vingt ans.
— Ah oui quand
même !
— Il les a adoptés ?
— Oui, ils portent son
nom.
— Tu n’as pas intérêt à
annoncer ça à Louis.
— Les enfants savent
qu’ils ont été adoptés ?
— Oui Viviane a tout
raconté, mais ils ne savent pas que je suis leur père.
— Ils ne cherchent pas à
le retrouver ?
— Apparemment non !
— Et toi, tu n’as pas
envie de les rencontrer ?
— Je les ai vus. Ils me
ressemblent, surtout lui.
— Donc, tu appelles
Muguette et tu t’expliques et tu t’excuses. J’avoue que tu me stupéfies…
Tu te retrouves papa de deux grands enfants et ça ne te fait ni chaud ni froid.
Je me demande si tu as vraiment un cœur là !
Elle pointa son doigt sur
le torse de son cousin.
— Oui, Oui, je vais le
faire et je vais tout raconter. Tu ne changeras jamais toi !
En disant cela, il lui
ébouriffa les cheveux affectueusement et soupira.
— Si j’ai un cœur qui bat…
Je ne sais plus trop où j’en suis mais je vais tout faire pour récupérer la
femme que j’aime, je te le promets.
— Bon courage mon vieux,
je te félicite si tu réussis. En tout cas, heureusement que nous sommes allés à
cette chambre d’hôtes, sinon jamais tu ne m’aurais parlé. Bon, tu m’invites à
déjeuner, je meurs de faim ?
— Bien sûr, et comment va
mon filleul préféré ?
— Petit Paul va très bien
et il adore Muguette.
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