Petit Paul ne tenait plus
en place. Il partait à l’océan pour le week-end dans une chambre d’hôtes. Il ne
savait pas trop ce que ça voulait dire, mais il avait compris qu’il y aurait le
petit déjeuner et ça c’était top ! Il adorait les viennoiseries et le
chocolat chaud.
Dans la voiture, il
s’était à moitié endormi avec son doudou dans les bras. Même si papa et maman
disaient qu’il devenait grand, il aimerait bien lui rester petit. Il espérait
ne pas s’ennuyer, parce qu’en ce moment Maman Line était un peut fatiguée. Elle
attendait un bébé, ça commençait à se voir, et elle n’avait plus le temps de
s’occuper de lui, elle était souvent fatiguée. Papa Marco lui, il était
toujours pareil, prêt à s’occuper de lui. D’ailleurs, il avait pensé à emmener
un cerf-volant pour jouer avec lui sur la plage. Petit Paul espérait qu’il ne
ferait pas trop froid, sinon Maman Line allait encore dire qu’il allait
attraper froid et qu’il fallait qu’il reste au chaud.
— Nous sommes arrivés
Petit Paul, c’est la maison et regarde il y a quelqu’un qui nous attend.
Petit Paul regarda par la
vitre et n’en crut pas ses yeux. Il cria si fort que Maman lâcha son livre
qu’elle lisait depuis le départ.
— C’est Muguette !
C’est Muguette !
Ses parents se
regardèrent sans comprendre. Qui était Muguette ?
Petit Paul se détacha
tout seul, il avait la permission depuis qu’il avait compris qu’il fallait
qu’il attende que la voiture soit arrêtée.
— Tu m’ouvres papa
s’il-te-plait ?
Une fois dehors, Petit
Paul se rua sur la jeune femme.
— Bonjour Muguette !
Je suis trop content de venir chez toi ? C’est toi la chambre
d’hôtes ?
Pénélope arrivait
derrière sa fille et sourit en voyant le bonheur du petit garçon. Elle salua
Line et Marco qui s’avançaient.
— Je ne comprends pas que
notre fils connaisse … cette dame !
En disant cela, Marco
serrait la main de Pénélope.
— Je vous présente ma
fille qui habite avec moi depuis quelques temps.
— Je t’ai rencontrée au
parc, tu te rappelles ? Tu attends un bébé comme maman, c’est chouette.
Line regardait Muguette
et se présenta à son tour.
— La maman de Petit Paul.
Je suis désolée de l’accueil un peu… bruyant de notre bonhomme mais…
— Ne vous excusez pas,
répondit Pénélope. Bienvenue chez moi, venez, je vais vous faire visiter et
vous pourrez vous installer. Nous avons un peu de soleil, vous deviez pouvoir
en profiter.
Alors que ses parents
suivaient leur hôtesse, Petit Paul attrapait la main de Muguette.
— Tu ne dis rien, tu es
fâchée ?
— Je suis surprise, je ne
m’attendais pas à te voir. Tu as bien grandi dis-moi. Comment vas-tu ?
— Super ! Je suis en
CP maintenant, je suis un petit dans l’école. Avant j’étais un grand à la
maternelle.
Il se colla au ventre de
la jeune femme et demanda :
— Tu sais ce que tu vas
avoir comme bébé ?
— Oui, c’est une petite
fille.
— Moi pareil, je vais
avoir une petite sœur.
— Tu es content ?
— Oui, et tu te rends
compte, elles pourront être copines. Comme ça, je te verrais souvent.
Muguette sourit. Ah, les
enfants et leur logique. Comme elle aimerait redevenir petite et ne pas avoir à
se poser de questions et prendre la vie comme elle venait.
— Arrête d’être triste,
t’as un trait là qui apparaît.
En disant ces mots, il
passa sa main sur la fameuse ride du lion de Muguette qui avait tendance à
réapparaître en ce moment.
— Je ne suis pas triste,
un peu fatiguée.
— Comme ma maman. Et le
papa de ton bébé il est là ?
Comme toujours les
enfants savaient appuyer là où ça fait mal, pensa Muguette.
— Non, il n’est pas là.
— Il travaille ?
— Oui c’est ça.
— Tu dis ça pour me faire
plaisir, mais je sais bien que tu me racontes des histoires. Ton trait n’a pas
disparu. Quand on parle de quelqu’un qu’on aime bien, on a le sourire, c’est
mon papa qui le dit, d’ailleurs c’est vrai quand il parle de maman il a toujours
le sourire en haut des oreilles. Sauf quand elle lui perd ses chaussettes,
parce que tu sais, on a un fantôme dans la machine à laver qui s’amuse à
embêter maman en piquant les chaussettes.
Muguette, un peu étourdie
par ce flot de paroles, saisit le petit garçon par la main pour lui proposer un
goûter.
— Je sais pas si j’ai le
temps. Moi je voudrais bien aller sur la plage faire du cerf-volant avec papa. Tiens,
les voilà mes parents.
Petit Paul se jeta dans
les bras de sa maman et dit :
— Muguette attend une
petite fille comme toi.
— Félicitations, répondit
Line. C’est pour quand ?
— Dans 7 mois.
— Comme moi, c’est
amusant. Et tout se passe bien ? Moi, je me sens un peu fatiguée.
— Elle aussi, elle dit
qu’elle est fatiguée, les interrompit Petit Paul. Dis, on va à la plage faire
du cerf-volant ?
— Tu sais qu’il faut être
un peu fou comme ton papa pour avoir l’idée d’aller sur la plage en décembre
soupira Line, mais il paraît que c’est bon pour le moral.
— Il a raison, l’océan
apaise beaucoup de choses. Je vais vous laisser, passez un bon moment.
— Tu ne viens pas avec
nous ?
— Il faut que j’installe
le sapin dans la salle où tu vas prendre ton petit déjeuner demain.
— Je pourrais
t’aider ?
— Petit Paul, tu peux
bien laisser tranquille madame.
— Appelez-moi Muguette.
— C’est un joli prénom
qui n’est pas courant.
— Vous avez des frères et
sœurs ? Je vous demande ça, parce que mon oncle lors d’un pari stupide a
dû appeler ses enfants d’un prénom de fleurs. Je ne critique pas votre prénom
loin de là, mais mon oncle s’appelle de La Rochefleurie, alors évidemment…
— Tu viens ma
chérie ?
Marco arrivait avec le
cerf-volant et Petit Paul accroché à ses basques.
— Vous connaissez Jasmin
de la Rochefleurie ?
Line se retourna surprise
et Petit Paul éclata de rire :
— C’est drôle Jasmin de
la Rochefleurie hein ? Tu devrais te marier avec lui, ça ferait Muguette
et Jasmin. Muguette de la Rochefleurie ça sonne bien hein maman ? Et puis
comme ça on serait de la même famille, je pourrais te voir souvent. Bon, on va faire du cerf-volant ?
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