Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

dimanche 1 mars 2020

Les résolutions de Marie-Sophie en Mars



Première résolution du mois de mars, reprendre le sport.
Foi de Marie-Sophie, je vais m’inscrire à la salle et je vais y aller toute seule, même si Archibald me serine que je ne tiendrais pas la route.
C’est vrai quoi ! Pourquoi est-ce toujours janvier qui est le mois des bonnes résolutions ? Moi, j’ai décidé que c’était Mars. Pourquoi ? Parce qu’il annonce le printemps. Aujourd’hui, je regarde par la fenêtre et ce n’est pas du tout l'atmosphère de cette saison. Charles me dirait qu’il va y avoir les giboulées. Ces anciens, ces seniors qui savent tout sur la lune, les dictons, m’agacent parfois… parce qu’ils ont raison !
Allez go, j’y cours ! J’ai enfilé un pantalon fitness noir avec des bandes rouges, un tee-shirt et je monte dans ma voiture.
Il y a du monde sur le parking, ça veut dire que je ne vais pas être toute seule dans la salle. Tant mieux, je vais me fondre dans la masse. Je bipe ma carte… enfin j’essaie, car elle refuse ! ça commence bien, je vais devoir appeler quelqu’un ! Je la présente dans tous les sens, ouf, ça marche et le tourniquet me permet d’entrer.
Premier panneau que j’aperçois, mars, faites-vous plaisir ! Évidemment, le syndrome du maillot de bain se profile à l’horizon, il va falloir éliminer toutes les accumulations de galettes, de chocolats, et j’en passe.
Je rejoins le côté cardio. Quand vous n’avez jamais fait de vélo elliptique, la première fois, ça fait bizarre. Pas facile de garder l’équilibre, de marcher tout en faisant balancer ses bras en rythme. Je n’ose pas imaginer ce que pensent les autres… Finalement, j’arrive à m’adapter. J'en repère un normal de vélo, ils appellent ça un vélo fixe. Une fois les vingt premières minutes passées avec la période de récupération (récupérer quoi ? Son souffle ? Moi ça va, je n’ai rien à récupérer. J’entends déjà Archibald, « c’est que tu n’as pas forcé ma vieille ! ») je m’y réfugie. Là, je sais que je vais pouvoir pédaler, je connais.
J’ai la musique sur les oreilles. J’ai essayé pour m’amuser de trouver des chansons avec le mois de mars. Bruno Mars est le premier et ensuite les eaux de mars de Georges Moustaki, tu parles d’un rythme pour faire du sport. Je réfléchis à mes prochaines résolutions pour ce mois qui démarre. Il n’a pas Pâques, c’est en avril, pas de chocolats, chic ! Fin d'hiver le 19 !  Pourquoi ne pas écouter le titre de Michel Fugain qui dit ne perds pas ton temps, vive la vie et vive le vent ! Tout en pédalant, je tape sur mon téléphone, « chanson sur le printemps » et apparait celle de Hugues Auffray, "quand le printemps revient". J’imagine aussi qu’il va bientôt falloir que je range mes pulls pour ressortir mes tenues plus légères de la belle saison. Pourvu qu’elles m’aillent encore. Du coup, je m'active. Je repense au syndrome du maillot de bain. Celui-là, il est bien planqué au fond de mes placards, tellement bien que je ne sais plus où je l’ai mis.
Mais pourquoi la publicité sur la barre chocolatée « Mars et ça repart » me saute aux yeux ? C’est malin, j’ai faim, j’ai envie de sucré. Dans le distributeur, j’imagine qu’il n’y a pas « ça ». Évidemment que non, je vais avoir droit à toutes celles bourrées de protéines, sans rien d'ajouté, celles qui dopent l’organisme, elles sont énergétiques. Stop ! pédale, Marie-Sophie. Je regarde l’heure, j’en ai encore pour un bon quart d’heure.
— Vous faites du sport ? Je ne vous ai jamais vue ici. La prochaine fois, nous pourrions y partir ensemble si nos horaires correspondent.
Je ne tourne même pas la tête, je sais que c’est lui, mon voisin. Pour le coup, il devient plus proche en pédalant à côté de moi. Déjà que j’ai chaud, je suis certaine d’être rouge comme une pivoine, alors là, je vire au rouge brique.
— Vous devriez baisser un peu votre selle, vous allez vous faire mal.
De quoi il se mêle ! Je le sais bien que ce vélo n’est pas à ma taille, mais je n’ai pas compris comment le régler. Est-ce ma faute si l’utilisateur d’avant mesurait 1m90 ? Évidemment que je me déhanche dans tous les sens pour garder mes pédales. Je me disais que ça ferait plus vrai, ceux qui sont derrière moi pourraient penser que je suis en danseuse. Faux, ils voient juste que mon engin n'est pas adapté. Et dire que je me faisais mon film : Moi devant, tous les autres derrière moi et personne qui me dépasse. Atterris Marie-Sophie, tu es en salle, pas sur un vélodrome !
— Je vous aide ?
Il a posé sa main sur la mienne. Déjà que j’étais rouge, mais là, je prends feu.
— Non ! J’ai terminé.
Je descends en quatrième vitesse manquant me casser la figure, mes pieds ne touchaient pas le sol. Le fil de mes écouteurs se prend dans le guidon, je crois que je vais m’arracher l’oreille. C’est à cet instant que je pense que si je pouvais m’envoler sur Mars et disparaître de sa vue, je serais bien heureuse. Au lieu de ça, j’essaie de rester digne et en le regardant dans les yeux je dis d’un seul trait parce que je suis branchée mars :
— Quelle farce, tu me prends vraiment pour une garce ?
Et je me sauve le plantant sur son vélo bien réglé à sa taille !

© Minibulle 1er mars 2020

2 commentaires:

  1. Coucou Isabelle ! Jai tout simplement adoré et je pense que cela promet des moments très très chauds ���� Continue de plus belle.

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    1. Merci Agnès, oui Marie-Sophie va continuer à nous faire rire.

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