La
plume a décidé d’ouvrir le tiroir où Muguette est enfermée depuis quelque semaines
déjà…
— Ah
quand même ! Regarde comment je suis toute fripée ! qu’as-tu bafouillé pour moi
La Plume ? Où sont Prune, Félicie et Jasmin ?
Je
n’ai pas le temps de réagir que MarieSophe me coupe le sifflet.
— Tu
arrêtes un peu de la ramener ?
— Marie-Sophie ?
Mais, tu es là toi ? Je croyais que c’était mon histoire !
— Je
te signale que nous sommes en confinement, pas plus de cinq personnes ensemble,
alors, tes copines, tu peux t’assoir dessus !
Pour
le coup, je n’en reviens pas, Marie-Sophie semble très remontée, c’est bien la
première fois que je l’entends s’exprimer de cette manière.
— Ohé
La Plume, pourquoi a-t-elle le droit de parler et pas moi ?
Mais
elles vont se taire oui ? Je n’arrive pas à en écrire une ! Marie-Sophie
répond à ma place
— Je
pense que c’est parce que toi tu vas bientôt partir…
— Partir
où ?
— C’est
un secret !
— Et
je ne suis pas au courant ?
— Puisque
c’est un secret !
— Je
m’ennuie dans mon tiroir.
— C’est
la vie ma pauvre chérie ! Tu crois que je suis plus gâtée que toi ? Figure-toi
que La Plume n’arrête pas de me mettre le voisin d’en face dans les pattes.
— Tu
ne vas plus le voir si tu es en confinement. Bien fait pour toi !
— Tu
es franchement de mauvaise humeur, tu ferais mieux de retourner dans ton
tiroir.
— Non,
je suis sortie. J’en profite. Alors quoi de neuf ici ?
— Pas
grand- chose ! J’avais commencé à aller à la salle de sports et pfft, terminé !
— Quoi
terminé ?
— Avec
ce confinement, plus de sport.
— Mais
de quoi me parles-tu ? Tu es dans un tiroir aussi ?
— Mais
non, tu ne comprends rien Muguette. On voit que ça fait un moment que tu n’es
pas sortie de ton trou.
— Oh !
ça va la bêcheuse ! ce n’est pas parce que toi tu te peux te pavaner que tu
dois faire la fière.
— D’accord,
je t’explique ! Il y a un vilain virus très contagieux qui…
— J’aime
pas les virus !
— Celui-là
je te garantis qu’il n’est pas gentil du tout ! Pour ne pas l’attraper, il n’y
a qu’une chose à faire, rester chez soi !
Muguette
est muette, la bouche grande ouverte.
— Ohé ?
Dis quelque chose.
— Que
veux-tu que je te dise, s’il faut rester chez soi !
Je
vais peut-être reprendre en main la situation et écrire un semblant d’histoire,
mais…
— Pourquoi
La Plume me met-elle toujours le voisin d’en face dans les pattes ?
— Tu
n’as qu’à lui poser la question.
Je
n’en sais fichtre rien, il me plait bien le beau gosse, mais je me demande
pourquoi je lui ai trouvé un prénom si banal…
— Et
puis ce prénom Florent, franchement, elle aurait pu trouver mieux !
Qu’est-ce
que je vous disais !
— C’est
vrai quoi ! Toi as droit à Jasmin, Angelo !
— Et
Archibald alors ?
— Ah,
mais tu suis mon histoire ?
— Tu
vois dans mon tiroir, je n’ai pas grand-chose d’autre à faire !
— Archibald
est mon ami, pas mon amant !
— Qui
sait ? Peut-être va-t-il le devenir ?
Ah
non, Archibald est le meilleur pote de Marie-Sophie, pas question d’en changer.
— Charles,
ton grand-père de substitution est bien plus gentil que Louis, le patriarche de
mon histoire.
— Moi
je l’aime bien Grand-Pa !
Allons
bon, voilà qu’arrive Petit Paul.
— Il
faut rester dans ton tiroir bonhomme, ce n’est pas prudent de sortir.
— Pourquoi,
je ne suis pas malade.
— C’est
vrai ça ! Dis donc Marie-Sophie, tu me racontes des blagues là ! Si La Plume n’a
pas envie qu’on attrape le virus, elle ne nous le donnera pas.
— C’est
comme un virus informatique ? Mon papa dit que c’est dangereux, il ne faut pas
ouvrir les messages bizarres, ça détruit tout le disque dur !
— Réfléchis,
si le disque dur de La Plume disparaissait ?
Qu’elle
ne parle pas de malheur Muguette, je vais la faire taire pour de bon. Tu vas
voir !
— Boucle
la Muguette, tu vas nous porter la poisse. Tu es une vraie chipie ! Imagine que
ton histoire s’envole en fumée, tu serais bien tien ! Plus de Muguette, plus de
Jasmin et plus de Petit Paul.
— Moi
je suis dans une autre, alors, je ne risque rien !
Et
toc ! Petit Paul tu as raison !
— Si
je comprends bien, plus personne ne m’aime ? Tout le monde m’oublie ? Mais… c’est
horrible !
Ah
non ne pleure pas Muguette, je vais devoir te consoler, tu me fends le cœur !
Tu sais bien que tu es dans mon cœur, si tu savais d’ailleurs ce qu’il se
prépare… mais chut !
— Ne
pleure pas Mug ! Moi je t’adore !
Petit
Paul, heureusement que tu es là !
— OK,
moi aussi, je t’aime bien !
Marie-Sophie
en rajoute.
— Après
tout, c’est un peu grâce à toi que je suis née.
Ah
bon ? Si Muguette avale ça, j’en reste baba.
— C’est
vrai ?
— Mais
oui ! Tu ne pouvais plus être très présente à cause de… bref, le secret, tu
sais ! Alors, La Plume m’a créée moi ! Mais elles nous aiment toutes les deux.
Même si nous sommes très différentes.
— Et
tu n’as pas de petit garçon avec toi Marie-Sophie ?
Et
paf ! Petit Paul qui en rajoute une couche. Je ne vais pas m’en sortir. C’est
vrai ça, pourquoi il n’y a pas de gamin avec MarieSophe ?
— Non,
et je n’en ai pas envie !
J’ai
ma réponse.
— Quand
même… et tu n’as pas d’amoureux ?
Aie !
— Si
elle en a un, mais elle n’en veut pas !
— C’est
pareil pour toi Muguette avec Jasmin, tu le fais tourner en bourrique comme dit
maman.
Et
vlan ! attrape ça dans les dents Muguette.
— Je
suis sûr que tu vas tomber amoureuse Marie-Sophie, les filles, ça tombe
toujours amoureux.
— D’où
sors-tu ça Petit Paul ? Je suis toute seule et ça va très bien comme ça !
— Qui
parle d’amoureux ici ?
Je
reprends la main, parce que si je les laisse jacasser comme ça, j’en ai pour
cinquante pages.
— Tu
vois je te l’avais prédit que La Plume allait me remettre le beau gosse dans
les pattes.
— C’est
vrai qu’il n’est pas mal ! Comment dis-tu qu’il s’appelle ?
— Touche
pas ! Il est dans mon histoire !
Tiens
donc Marie-Sophie serait-elle jalouse ? Allez hop, tout le monde dans les
tiroirs et les cahiers, vous connaîtrez la suite plus tard.
— Mais…
— Je…
Je
ne veux plus vous entendre jusqu’à nouvel ordre.
— Ça
veut dire quoi nouvel ordre ?
Petit
Paul a toujours le mot de la fin !
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