Fred s’amusait franchement à la table des deux jeunes femmes. La
rouquine semblait avoir complètement craqué sur lui :
- Vous êtes marié ?
Mélusine ne reconnaissait pas son amie. L’enterrement de vie de jeune
fille virait au cauchemar, rien ne se déroulait comme prévu.
- Non. Fred dévorait la jeune femme des yeux.
Le coup de foudre, ça existe alors, se demandait Mélusine.
Nicolas revenait avec les trois cocktails. Vraiment un bel homme, se
dit la jeune femme. Celui-ci impassible posait les verres sur la table. Fred
lui jeta un coup d’œil amusé et le remercia.
- Vous n’êtes donc pas médecin ?
Fred surpris, interrogea du regard son ami. C’était la fille du café,
quelle coïncidence !
- Si, mais ce serait trop long à vous expliquer.
- J’ai tout mon temps apparemment, Viviane est occupée. Elle désignait
son amie qui semblait subjuguée par Fred.
- Viviane ? Nicolas regarda son ami et grâce à leurs années de
complicité, il comprit aussitôt le jeu de Fred. Ses yeux se posèrent alors sur
Mélusine.
- Un enterrement de vie de jeune fille qui ne se passe pas comme vous
le souhaitiez apparemment ?
Mélusine soupira et balaya la salle de la main :
- J’ai tout installé, j’ai tout prévu, je voulais que ce mariage soit
une réussite.
- Qui te dit qu’il ne le sera pas ? demanda Viviane en riant, mais,
vous vous connaissez ? Dis donc toi, je t’ai connue plus amusante, c’est
ma soirée non ? A mon mariage ! Elle leva son verre.
Quand les deux hommes repartirent, bien après le départ des deux jeunes
femmes, Nicolas entoura les épaules de son ami et murmura :
- Sacré farceur, va !
C’était le grand jour. Les deux jours précédents, Mélusine n’avait pas
cessé de courir à droite et à gauche, elle voulait un mariage parfait pour son
amie. Elle la contemplait dans la psyché, elles avaient choisi la robe
ensemble, un satin de soie couleur champagne. Elle ajustait la tenue, quand
elle glissa à l’oreille de son amie :
- Pas de regret, tu es certaine ?
- Toi, tu penses encore à cette soirée…
- Hum !
- Tout va bien, je t’assure, et puis c’était un enterrement de vie de
jeune fille pas vrai ? sourit malicieusement Viviane. Prête ? Toi
aussi tu es magnifique, merci, merci du fond du cœur pour tout ce que tu as
fait.
Mélusine haussa les épaules, attrapa la traîne de la robe, embrassa son
amie et la poussa vers la porte.
Viviane n’avait pas de famille. Orpheline très tôt, sa famille se résumait
à Mélusine. Aussi, elles montèrent toutes les deux dans la voiture décorée et
se dirigèrent vers la mairie.
- Mes parents seront là, glissa Mélusine, et du côté de ton chéri ?
Tu n’as pas voulu me dire …
- Ses parents, frère et sœur, cousins cousines et son témoin.
Elles arrivèrent devant la mairie. Un petit groupe attendait qui
applaudit à l’arrivée de la voiture. Mélusine descendit de la voiture pour
ouvrir la portière de son amie.
- Et maintenant, lui glissa à l’oreille Mélusine, je ne gère plus rien,
tu as voulu que ce soit ainsi. Viviane sourit et sortit de la voiture sous les applaudissements.
Mélusine chercha des yeux l’heureux élu qui aurait dû être là pour l’accueillir.
Nicolas s’approcha alors et saisit la main de la future mariée :
- C’est à moi que reviens l’honneur de t’emmener. Viviane lui sourit. Mélusine sans mot dire, arrangea
la robe de son amie sous les applaudissements. Un homme attendait en haut des
marches. Mélusine vacilla. C’était Fred.
Quand la jeune femme entra dans le café, le courant d’air surprit l’homme
attablé devant son café.
- Je m’appelle Mélusine et je suis organisatrice de mariage.
- Nicolas, je suis médecin.
Ils éclatèrent de rire.
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