Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

mercredi 20 mars 2019

Dame Printemps s'installe



Lilie et Mimie, deux petites fées de printemps, papotaient assises sur leur branche de cerisier. L’une s’étirait gracieusement et l’autre lissait ses ailes encore emperlées de rosée.
— Tu as vu il est parti !
— Oui... et c’est Elle qui m’a réveillée.
— La belle Dame avec ses cheveux d’or.
Les deux fées regardent autour d’elles émerveillées. Dame Printemps est arrivée. Elle a salué Messire Hiver qui s’en est allé, enveloppé dans son long manteau. Elle s’est tournée ensuite vers Dame Nature et de sa voie cristalline elle a murmuré :
— Allons-y doucement comme chaque printemps.
Toutes deux défilent alors dans les jardins où les arbres en fleurs pour certains, en bourgeons pour d’autres, s’inclinent gracieusement.
— Je me sens un peu fragile, murmure le cerisier
Une pluie de pétales s’abat alors sur lui et il se sent d’un coup ragaillardi. Dame Printemps le salua en le remerciant pour les bons fruits qu’il allait prodiguer dans quelques mois.
— J’ai peur pour mes fleurs, soupire l’abricotier.
Dame Nature murmure alors à l’oreille de Dame Printemps qu’en effet, le mois de février ayant été un peu chaud, l’arbre est en avance et craint pour ses fruits.
— Faites ce qu’il faut pour lui, je vous fais confiance, fut la réponse de Dame printemps qui caressa de ses longues mains fines l’abricotier dont les branches se redressèrent d’un coup.
Lilie et Mimie voletaient autour d’elles ne perdant aucune miette de ce qui se disaient. Dame Printemps s’arrêta et éclata de son rire en cascade.
— Vous êtes bien curieuses, n’avez-vous donc rien à faire ? Ne deviez-vous pas surveiller les jonquilles, les tulipes, les jacinthes, et tous les bulbes qui sont encore sous terre ?
Les deux petites fées rougirent en même temps. Leurs ailes frémirent et s’inclinant sans dire un mot elles filèrent dans les jardins. Une poussière d’or se répandit alors sur les fleurs déjà ouvertes et sur les terres prêtes à donner.
Un doux parfum monta alors des pelouses où les pâquerettes et les boutons d’or s’épanouissaient. Les volets des maisons claquèrent et les sourires apparurent sur les visages. Elles entendirent :
— Hum, ça sent le printemps !
— Le temps a changé.
— Vous avez vu les fleurs comme elles sont belles !
— Il va falloir que je tonde la pelouse, elle a poussé d’un coup !
— Je vais au marché, il va peut-être y avoir des fraises.
Les fées riaient sous cape. C’était quand même un peu tôt pour ces jolis fruits rouges au goût inimitable. « Laissez donc le temps faire son œuvre » pensaient-elles !
Dame Nature et Dame Printemps les rejoignirent et vinrent s’asseoir auprès d’elles.
— Ils sont très impatients comme toujours !
— Quand comprendront-ils qu’il ne sert à rien de vouloir changer le temps ?  Ils courent sans cesse dans tous les sens, ne regardant plus ce qu’il se passe autour d’eux.
Dame Printemps se tourna alors vers Messire Soleil qui tardait un peu à venir la rejoindre. Ses rayons étaient faibles encore, mais il avait une belle couleur.
— Je compte sur vous Messire. Dispensez votre chaleur et vos rayons comme il se doit. Ne commencez pas à vous énerver, vous savez que ça ne vous vaut rien. Les dégâts sont désastreux ensuite.  Dame Nature a énormément de travail pour réparer vos éclats.  Laissez vos rayons briller pour Dame Été qui est faite pour ça.
Il s’inclina promettant tout ce qu’elle voulait. Il aimait bien Dame Printemps. C’était toujours elle qui venait le sortir de sa léthargie. Messire Hiver cette année l’avait un peu trop accaparé, il devait se ressourcer. Avec la belle Dame, il savait ce qui l’attendait.
Elle s’inclina alors sur les deux petites fées qui la regardaient toujours émerveillées. Elles n’attendaient que ça :
— Allez donc réveiller vos amies, allez, et qu’elles parfument Dame Nature qui adore ça, n’est-ce-pas chère amie ?
— Merci Dame Printemps, vous me connaissez si bien. Installez vous à votre aise, je suis heureuse de vous accueillir.  Vous êtes ici chez vous.

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