Lilie
et Mimie, deux petites fées de printemps, papotaient assises sur leur branche
de cerisier. L’une s’étirait gracieusement et l’autre lissait ses ailes encore
emperlées de rosée.
—
Tu as vu il est parti !
—
Oui... et c’est Elle qui m’a réveillée.
—
La belle Dame avec ses cheveux d’or.
Les
deux fées regardent autour d’elles émerveillées. Dame Printemps est arrivée.
Elle a salué Messire Hiver qui s’en est allé, enveloppé dans son long manteau.
Elle s’est tournée ensuite vers Dame Nature et de sa voie cristalline elle a
murmuré :
—
Allons-y doucement comme chaque printemps.
Toutes
deux défilent alors dans les jardins où les arbres en fleurs pour certains,
en bourgeons pour d’autres, s’inclinent gracieusement.
—
Je me sens un peu fragile, murmure le cerisier
Une
pluie de pétales s’abat alors sur lui et il se sent d’un coup ragaillardi.
Dame Printemps le salua en le remerciant pour les bons fruits qu’il allait
prodiguer dans quelques mois.
—
J’ai peur pour mes fleurs, soupire l’abricotier.
Dame
Nature murmure alors à l’oreille de Dame Printemps qu’en effet, le mois de
février ayant été un peu chaud, l’arbre est en avance et craint pour ses
fruits.
—
Faites ce qu’il faut pour lui, je vous fais confiance, fut la réponse de Dame
printemps qui caressa de ses longues mains fines l’abricotier dont les branches
se redressèrent d’un coup.
Lilie
et Mimie voletaient autour d’elles ne perdant aucune miette de ce qui se
disaient. Dame Printemps s’arrêta et éclata de son rire en cascade.
—
Vous êtes bien curieuses, n’avez-vous donc rien à faire ? Ne deviez-vous
pas surveiller les jonquilles, les tulipes, les jacinthes, et tous les bulbes
qui sont encore sous terre ?
Les
deux petites fées rougirent en même temps. Leurs ailes frémirent et s’inclinant
sans dire un mot elles filèrent dans les jardins. Une poussière d’or se
répandit alors sur les fleurs déjà ouvertes et sur les terres prêtes à donner.
Un
doux parfum monta alors des pelouses où les pâquerettes et les boutons d’or
s’épanouissaient. Les volets des maisons claquèrent et les sourires apparurent
sur les visages. Elles entendirent :
—
Hum, ça sent le printemps !
—
Le temps a changé.
—
Vous avez vu les fleurs comme elles sont belles !
—
Il va falloir que je tonde la pelouse, elle a poussé d’un coup !
—
Je vais au marché, il va peut-être y avoir des fraises.
Les
fées riaient sous cape. C’était quand même un peu tôt pour ces jolis fruits
rouges au goût inimitable. « Laissez donc le temps faire son œuvre »
pensaient-elles !
Dame
Nature et Dame Printemps les rejoignirent et vinrent s’asseoir auprès d’elles.
—
Ils sont très impatients comme toujours !
—
Quand comprendront-ils qu’il ne sert à rien de vouloir changer le
temps ? Ils courent sans cesse dans
tous les sens, ne regardant plus ce qu’il se passe autour d’eux.
Dame
Printemps se tourna alors vers Messire Soleil qui tardait un peu à venir la
rejoindre. Ses rayons étaient faibles encore, mais il avait une belle couleur.
—
Je compte sur vous Messire. Dispensez votre chaleur et vos rayons comme il se
doit. Ne commencez pas à vous énerver, vous savez que ça ne vous vaut rien. Les
dégâts sont désastreux ensuite. Dame
Nature a énormément de travail pour réparer vos éclats. Laissez vos rayons briller pour Dame Été qui
est faite pour ça.
Il
s’inclina promettant tout ce qu’elle voulait. Il aimait bien Dame Printemps.
C’était toujours elle qui venait le sortir de sa léthargie. Messire Hiver cette
année l’avait un peu trop accaparé, il devait se ressourcer. Avec la belle
Dame, il savait ce qui l’attendait.
Elle
s’inclina alors sur les deux petites fées qui la regardaient toujours
émerveillées. Elles n’attendaient que ça :
—
Allez donc réveiller vos amies, allez, et qu’elles parfument Dame Nature qui
adore ça, n’est-ce-pas chère amie ?
—
Merci Dame Printemps, vous me connaissez si bien. Installez vous à votre aise,
je suis heureuse de vous accueillir.
Vous êtes ici chez vous.
c'est toujours un plaisir de lire tes histoires ! <3
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