Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

lundi 28 mai 2018

Muguette - Félicie - Jasmin


Muguette n’hésita pas à suivre son amie, bousculant à nouveau le pauvre serveur qui allait finir par renverser ses verres.
̶         Ces dames vont revenir quand même ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
̶         Oui, ne vous inquiétez pas, répondit Jasmin.
̶         Tu es bien sûr de toi, répliqua Prune.
̶         Oui, je connais bien Muguette. Elle va réussir à convaincre Félicie de revenir.

Félicie s’était arrêtée devant l’arrêt de bus. C’est là que Muguette la rejoignit.
̶         Laisse-moi Mug, je suis une imbécile !
̶         Je suis d’accord avec toi pour le coup ! Mais pourquoi te prends-tu la tête avec cette histoire de nom ? Tu n’es pas encore mariée que je sache !
̶         Ne me fais pas la morale, tu veux bien ? C’est bien toi qui s’est entiché d’un homme parce qu’il s’appelait Jasmin ? Un nom de fleur comme toi ! Alors tu la mets en veilleuse d’accord ?
̶         Hey, tu me parles sur un autre ton. Je veux simplement te dire que tu viens juste de le rencontrer cet Angelo et tu en es déjà aux noms des enfants. Tu ne trouves pas que tu vas un peu vite ?

Le bus arrivait. Félicie leva la main. Mais Muguette lui baissa d’autorité.
̶         Tu ne vas pas monter dans ce bus, tu reviens à la pizzéria avec nous.
Le chauffeur ouvrit ses portes. Un coup d’œil vers les jeunes femmes. Il referma ses portes.
̶         Ecoute Félicie, tu as paniqué, ça se comprend. Tu es un peu chamboulée en ce moment avec l’histoire de ta sœur…
̶         Parlons-en justement de ma sœur ! C’est elle qui a éclaté de rire en pensant à Félicie Rossi…
̶         Qui va penser à ça franchement ? Et puis comme je te l’ai déjà dit, tu n’es pas obligée de prendre son nom. Et tes enfants, puisque tu te projettes si loin, s’appelleront Rossi.
Félicie regarda son amie et hésita :
̶         Tu crois ?
̶         Mais j’en suis certaine. Allez viens. Les apéros étaient servis. Les autres doivent nous attendre.

̶         Je savais bien qu’elle réussirait à la ramener, dit Jasmin, en voyant revenir les deux jeunes femmes.
Ils ne posèrent aucune question et levèrent leur verre tous ensemble.

̶         Au fait, reprit Muguette après avoir posé son verre. J’ai trouvé une superbe maison.
Le silence se fit autour de la table.
̶         Vous avez perdu vos langues ?
̶         Non, non, répondit Prune, mais pourquoi dis-tu que tu as trouvé une superbe maison. Tu comptes déménager ?
Muguette se tourna vers Jasmin :
̶         Tu ne penses pas que ce serait bien si nous habitions ensemble ?
Jasmin s’étrangla avec sa boisson. Il ne s’attendait pas du tout à ça. Cette femme l’étonnera toujours. Angelo tapa sur l’épaule de son ami :
̶         Bravo mon ami ! Enfin, tu vas t’installer, ce n’est pas trop tôt !
̶         Tu peux parler, tu es toujours célibataire que je sache !
̶         Plus pour longtemps je pense !
Il fit un clin d’œil à Félicie qui rougit. Muguette reprit alors :
̶         Puisque nous sommes tous réunis, pourquoi ne pas en parler. J’ai une belle maison qui est à la vente. Pourquoi ne pas aller la visiter Jasmin ? Depuis le temps que tu me répètes que tu veux emménager…
̶         Je pensais que nous en parlerions tous les deux d’abord.
̶         Mais nous sommes entre amis là. Comme ça nous n’aurons pas besoin d’en reparler ils seront au courant. Vous voulez la voir ?
La jeune femme sortit alors de son sac les photos de la maison qu’elle avait repérée. Félicie essaya discrètement de donner un coup de pied à son amie.
̶         Tu me fais mal Félicie ? Pourquoi tu me fais du pied ?
Elle continua à étaler les photos sur la table, recouvrant au passage les assiettes et les couverts. Angelo s’intéressa aussitôt au bâtiment :
̶         C’est joli dis-moi ! C’est à quel endroit ?
̶         Tu ne crois pas qu’on aurait pu en parler avant rien que nous deux ? l’interrompit Jasmin.
̶         Tu fais toujours des histoires pour rien. Je travaille dans une agence immobilière. J’ai vu passer cette annonce. Elle me plait. J’en parle. Où est le mal ?
̶         Mais Muguette, choisir une maison pour y vivre ensemble n’intéresse pas le monde entier.
̶         Ce n’est pas le monde entier, il s’agit de nos amis, je te rappelle. De plus, Angelo, tu le connais depuis plus longtemps que nous, alors si-il-te-plait, ne fais pas ton rabat-joie ! On est en famille là !
̶         Je refuse de regarder ces photos !
Il se leva brusquement au moment où le serveur apportait les pizzas :
̶         La royale c’est pour qui ?
̶         Pour Madame, persiflât-il, en désignant Muguette. Pour ce qui est de mettre la pagaille elle est royale ! Bon appétit !
Il les abandonna sans un regard.
̶         La 4 fromages c’est pour ?
̶         Il est parti … répondirent en chœur Prune et Félicie.
̶         Ce n’est pas toi qui me disais que j’étais une imbécile tout à l’heure ? reprit Félicie en regardant Muguette, parce que là, tu as dépassé les bornes une fois de plus.
̶         Bon on mange, parce que j’ai faim. Et si on se partageait celle de Jasmin ? demanda Muguette, balayant d’un geste la réflexion de Félicie.
̶         Ils sont vraiment sympas tes amis, murmura Angelo, on ne s’ennuie pas une seconde. Et toi Thomas, on ne t’entend pas ?  Thomas ?
Statufié, l’architecte regardait la jeune femme qui venait d’entrer dans la pizzeria. Prune suivit son regard.
̶         Tu la connais ? 

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