Muguette n’était pas contente, Jasmin
avait oublié son anniversaire.
̶ Ce n’est pas compliqué quand même, avec le
prénom que j’ai « MUGUETTE » ça ne te rappelle pas le 1er
mai ?
̶
Désolé j’ai zappé.
̶ Bravo tu es nul ! Tu m’invites au
restaurant. Je suis toute contente et toi… Tu oublies MON anniversaire !
En plus à cause de toi, je n’ai pas pu être avec Félicie qui allait chez Prune.
D’ailleurs elle ne m’a rien raconté et ne m’a même pas appelée.
̶
Tu peux aussi vivre sans Félicie non ?
̶
Dis-donc toi, Félicie est mon amie depuis
bien plus longtemps que toi alors si j’ai envie de voir ma copine tu n’as rien
à dire.
Il soupira. C’était un rude parcours du
combattant que de vivre avec Muguette. Enfin vivre, il fallait le dire vite. Depuis
qu’ils étaient ensemble, il n’avait dormi chez elle qu’une fois et encore c’est
parce qu’il avait un peu trop bu et ne voulait pas risquer de se faire arrêter
pour un taux d’alcoolémie élevé. Elle refusait qu’il laisse ne serait-ce que sa
brosse à dents. Elle tenait trop à son indépendance Muguette.
̶
Excuse-moi ma chérie, je voulais juste…
̶
Ma chérie ? C’est bien la première
fois que tu m’appelles comme ça, ! Tu as quelque chose à me demander ?
Ses yeux noirs le fixaient.
̶
Alors ?
̶
Bien vu Muguette, mes parents aimeraient
te rencontrer.
̶
Comment tu me parles … Bien vu Muguette…
̶
Ecoute tu es insupportable. Désolé d’avoir
oublié ton anniversaire. Désolé de t’avoir appelé ma chérie, et désolé que mes
parents veuillent te rencontrer. Tu as raison, c’est idiot. Je ne vois pas pourquoi
d’ailleurs je te les présenterai, nous ne sommes rien l’un pour l’autre n’est-ce-pas ?
Nous ne vivons même pas ensemble.
Il saisit sa veste, ouvrit la porte, et
comme souvent, il quitta la jeune femme. Elle n’essaya même pas de le retenir.
Une fois de plus, il s’assit dans sa voiture et se demanda pour la millième
fois pourquoi il était amoureux de cette femme qui était infernale.
Et comme toujours, elle sortit de chez
elle, et vint le retrouver. Elle s’accouda à la portière et lui sourit, il
baissa la vitre :
̶
Je suis désolée.
̶
Muguette… Je ne sais pas si je vais
pouvoir continuer comme ça, tu es…
̶
Jasmin je t’ai dit que j’étais désolée.
D’ordinaire, il jetait l’éponge et sortait
de son véhicule et la prenait dans ses bras. Mais ce jour-là, il n’en fut rien.
Il remonta la vitre, démarra et disparut au coin de la rue. Muguette resta
plantée au milieu de la rue statufiée.
La sonnerie de son portable la sortit de sa
léthargie.
̶
Bonjour Mug ! J’en ai des choses à te
raconter, tu as cinq minutes ?
̶
Même plus si tu veux.
Elle rentra chez elle et s’assit sur son
canapé.
̶
Raconte, je t’écoute !
̶
Tu dis que Prune est ta jumelle et
que son père est son vrai père ? C’est une histoire de fous dis donc !
̶
Et tu ne sais pas tout ! J’ai revu l’homme
de la boutique que tu as pris pour un SDF. Tu te rappelles ?
̶
Ah oui le beau gosse tombé de son escabeau.
̶
Il s’appelle Angelo et il est italien. Il
a un bouvier bernois superbe.
̶
Je n’aime pas les gros chiens.
̶
Tant mieux ! Comme ça quand il
viendra avec, c’est moi toute seule qui le caresserai. Tu sais quel nom il a ?
Sultan. C’est beau non ?
Le ton enjoué et la joie qui vibrait dans
la voix de son amie l’alerta :
̶
Hey, il te plait le bel Angelo ? Ou
le chien peut-être ?
̶
Tu es bête !
̶
Alors alors… Angelo et Félicie ?
̶
Hum…
̶
Tu es amoureuse toi ?
̶
Il est arrivé au bon moment je crois !
̶
Tu veux dire au moment où tu retrouves ta jumelle ?
̶
Je lui ai raconté.
̶
Non ! Mais tu le connais à peine.
̶
Le coup de foudre ça existe tu sais.
̶
Ah ben ça alors !
̶
Tu n’es pas contente pour moi ?
̶
Bien sûr que si ma Félie …Du coup ton
histoire avec Prune ça passe au second plan ?
̶
Je ne veux pas y penser.
̶
Quand même c’est ta jumelle !
̶
Elle ne m’a même pas appelée.
̶
Il faut qu’elle digère l’histoire aussi tu
ne crois pas ?
̶
Sans doute ! Dis… Tu ne veux pas
rencontrer Angelo ? On pourrait se faire un restau tous les quatre avec
Jasmin ?
̶
Hum ! Jasmin…
̶
Quoi ? Vous vous êtes encore disputés ?
Muguette, tu exagères. Il va finir par se lasser à force.
̶
Je crois que c’est fait.
̶
Il revient toujours.
̶
Oui mais là, il est parti en colère. Il a
oublié mon anniversaire
Félicie éclata de rire.
̶
Le 1er mai ? Il a oublié ?
Ah il a fait fort le bougre !
̶
Oui hein !
̶
C’est vrai que pour un Directeur des Impôts
très à cheval sur les dates limite de paiement, il aurait pu s’en rappeler.
̶
Arrête de rire ce n’est pas drôle !
̶
Rappelle-le allez ! J’aimerais bien
qu’on se fasse un repas tous les quatre.
̶
Et Prune ?
̶
Quoi Prune ?
̶
Tu ne l’invites pas ?
̶
Il ne la connaît pas.
̶
Ah parce que moi il me connait peut-être ?
̶
Ben oui et crois moi il se rappelle de
toi.
Elles éclatèrent
de rire.
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