Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

lundi 14 mai 2018

Prune - Muguette - Félicie - Jasmin - Thomas - Angelo


Chez Thomas et Prune 

̶         Je n’ai pas revu ma sœur depuis l’entrevue avec mes parents et elle m’invite pour rencontrer son copain. Tu trouves ça normal toi ?
̶         Je ne sais pas ma chérie, elle avait sans doute envie de te le présenter et inconsciemment avoir ton avis.
̶         En tout cas toi qui croyais qu’elle était amoureuse de moi tu t’es bien trompé !
̶         Finalement j’avais bien senti qu’il y avait quelque chose entre vous non ?
̶         Pour le coup … murmura Prune, en se regardant dans son miroir.
Elle avait hésité longtemps avant de choisir cette tenue. Thomas lui avait quand même fait remarquer que ce n’était pas un repas dans un quatre étoiles, juste dans une pizzéria. Félicie souhaitait que tout le monde se retrouve dans la simplicité, comme des amis. Mais Prune toujours inquiète, ne semblait pas satisfaite.
̶         Ah non, s’écria Thomas, tu ne vas pas encore te changer. De toute façon, nous ne sommes pas très en avance, allez viens. Tu es jolie, tu me plais à moi, n’est-ce-pas le principal ?
Il en profita pour lui glisser un petit bisou dans le cou. Un dernier regard dans le miroir, un « pschitt » de son parfum habituel et Prune suivit son mari.

Chez Muguette

Jasmin venait d’arriver pour emmener la jeune femme dans sa voiture. Ils n’avaient pas reparlé de leur dernière dispute et Muguette était heureuse qu’il ait accepté de venir se joindre à leur groupe sans rechigner. Quand elle lui ouvrit la porte, elle ne put s’empêcher de le trouver beau comme à chaque fois qu’elle le voyait. Elle sentait bien qu’elle était amoureuse de cet homme. Alors pourquoi fallait-il qu’ils se prennent la tête à chaque fois qu’ils se voyaient. Il s’approcha pour l’embrasser et elle respira avec délice son parfum. Il lui sourit. Cette femme lui avait ravi le cœur, il en était bien conscient, mais il ne comprenait pas pourquoi ils se chamaillaient sans cesse. Il ne pouvait plus se passer d’elle. Mais comment lui dire ?
̶         Tu es prête ? demanda-t-il en la contemplant avec admiration.
̶         Je n’ai plus qu’à prendre mon manteau.
̶         Tu as l’adresse ?
̶         Oui.
̶         Tu connais cet Angelo ?
Muguette sourit :
̶         Oui et tu vas rire, notre rencontre n’a pas été terrible. Je l’ai pris pour un SDF et je voulais lui donner une pièce.
Jasmin ne sut quoi répondre. Devant son manque de réaction, la jeune femme reprit :
̶         Il est tombé de son escabeau. Il faisait les carreaux de sa vitrine.
̶         C’est comme ça que Félicie l’a rencontré ?
̶         Oui mais elle l’a revu le jour où elle a découvert que Prune était sa jumelle. Quand elle est partie en pleurant, elle s’est arrêtée dans un parc. Il y était avec son chien. C’est lui qui est venu vers elle.
̶         J’espère qu’il ne va pas venir avec son chien, je n’aime pas trop ces bestioles.
̶       Je crois en plus que c’est un bouvier bernois ! Mais tu n’aimes pas les chiens ? Tu n’en voudras pas alors si nous habitons ensemble ?
Jasmin sentit le vent tourner, il biaisa en souriant :
̶         Je n’ai pas réfléchi à la question. Si tu es prête nous pouvons y aller, j’aime bien être ponctuel.
Muguette décida de ne pas répondre. Elle prit son manteau, son sac, n’oublia pas de fermer sa porte et suivit Jasmin vers sa voiture.

Félicie et Angelo étaient déjà assis à la pizzeria dont ils avaient retenu la table pour six personnes. La jeune femme avait essayé de retracer le portrait de ses amies. Un peu anxieuse, elle surveillait la porte.  Prune et Thomas arrivèrent les premiers. Félicie regarda sa sœur. Elles se sourirent et s’embrassèrent. Les deux hommes se serrèrent la main en se présentant. Le courant passa aussitôt entre eux. Quelques minutes s’étaient à peine écoulées que Muguette et Jasmin firent leur entrée à leur tour. Angelo reconnut aussitôt la brune qui accompagnait …
̶         Alors si je m’attendais à te voir ?
L’accolade entre Jasmin et Angelo ne faisait aucun doute sur leur complicité de longue date.
̶         Vous vous connaissez ? demanda Félicie
̶         On peut dire ça oui !
Les deux hommes éclatèrent de rire.
̶         On vous racontera plus tard c’est une longue histoire, reprit Angelo. Jasmin et moi étions voisins et avons grandi ensemble.
̶         Décidément le monde est petit, murmura Muguette.
Le serveur s’approchant de leur table, ils n’hésitèrent pas à prendre un cocktail pour célébrer leur rencontre à tous. Félicie était aux anges. Elle avait sa sœur assise près d’elle et Angelo qui la couvait des yeux.
̶         Alors comme ça tu es fleuriste ? demanda Muguette
Le tutoiement entre eux était venu spontanément.
̶         Décidément nous sommes entourés par les fleurs, dit en souriant Prune.
̶         Oui, mais je ne m’appelle pas Jasmin…
Il éclata de rire.
̶         Qu’est-ce qu’on a pu rire avec cette histoire quand nous étions gamins, reprit Angelo. Avoue que Jasmin De La Rochefleurie ce n’est pas courant.
̶          Tu sais que cette charmante femme qui m’accompagne s’appelle Muguette ?
̶         Non ?
Angelo la regarda et se dit que son physique ne correspondait pas vraiment aux frêles clochettes de la fleur.  Muguette était tout sauf frêle. Prune ajouta :
̶         Leur histoire a commencé comme ça. Muguette a pensé qu’un homme qui s’appelait Jasmin ne pouvait être que pour elle. Moi c’est Prune et mon homme Thomas. Normal quoi ! Mais nous habitons rue des Bananiers.
̶         Moi c’est rue des Mimosas.  Et toi rien de particulier à signaler, pas de prénom qui pourrait nous amuser ? demanda innocemment Muguette.
̶         Non je ne pense pas. Angelo Rossi. Je suis Italien.
Prune regarda alors sa sœur et éclata de rire.
̶         Pourquoi ris-tu ? demanda Félicie, il n’y a rien de drôle.
̶         Quand même !
̶         Quoi ? Angelo Rossi, je ne vois pas ce qui te fait rire.
Muguette à son tour éclata de rire et répliqua :
̶         Félicie Rossi… on n’est pas loin de Félicie Aussi non ?  Comme dans la chanson.
Ils éclatèrent tous de rire sauf Félicie qui ne trouvait pas ça drôle du tout surtout que :
̶         Ah mais on ne pourra pas se marier Angelo…
Le silence se fit autour de la table. Le jeune homme répliqua aussitôt :
̶         Nous n’en sommes pas encore là quand même et de toute façon, tu pourras toujours garder ton nom de jeune fille si mon nom te pose problème.
̶         Mais c’est pire … Grâce à mon père je porte le nom de GNOLE. Tu imagines nos deux noms accolés ?  ROSSI - GNOLE. Ah c’est bien ma veine, tu ne pouvais pas porter un autre nom ?
Elle repoussa sa chaise et quitta la pizzéria devant le serveur qui apportait les apéros.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire