Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

samedi 29 septembre 2018

Muguette est radieuse




Une semaine est passée depuis l’annonce fracassante de la grossesse de Muguette. Celle-ci installée au bureau de son agence sirotait un café en attendant son client qui se faisait attendre. Quand les clochettes de la porte retentirent, la jeune femme leva la tête. Surprise, elle se leva pour accueillir son ami Bob.
— Toi ici ? Que me vaut l’honneur de ta visite aussi matinale ?
Ils s’embrassèrent amicalement.
— Je ne peux pas rester longtemps, j’ai la voiture garée en double file. Je voulais te prévenir que ta copine, tu sais, celle que tu nous as fait embarquer, la blonde ravageuse, tu te rappelles ?
— Anabelle ? Comment pourrais-je l’oublier celle-là ? Qu’est ce qu’elle a encore fait ? Elle travaille dans le coin ?
— Tu ne crois pas si bien dire.  Je viens de la croiser avec le mari de ton amie.  Tu m’offres un café ?
— Je croyais que tu n’avais pas le temps, maugréa Muguette, tout en lui préparant son breuvage.
— Bah, pour toi tu sais bien que j’ai toujours le temps.
— Alors raconte, ils étaient ensemble ?
— Oui, enfin, ensemble, je ne peux pas l’affirmer. Je pencherais plutôt pour une réunion de travail, ils n’étaient pas seuls.
— Ah ça promet ça. Prune va encore se faire des nœuds au cerveau.
— Je la comprends quand même, la blonde, elle n’est pas moche.
— Tu venais uniquement pour ça ?
Il respira un bon coup et souffla.
— Je suis amoureux et je crois que c’est la bonne cette fois.
Muguette sourit.
— Je suis heureuse pour toi. Je la connais ?
— Je ne crois pas. Il y a un truc qui m’embête quand même …
Devant le silence de son ami, Muguette s’impatienta :
— Alors quoi ? Dépêche -toi, j’ai un client qui ne va pas tarder à arriver et…
— T’inquiète le client c’est moi !
— Pardon ?
— J’ai eu peur que tu ne veuilles pas me recevoir, tiens regarde la voilà. Je vais te la présenter.
Muguette se leva pour accueillir l’amie de Bob.
— Marlène voici Muguette.
Elles se serrèrent la main, toutes deux en réprimant un sourire. L’une pour le prénom de fleur de la jolie brune, l’autre pour l’association d’idée qu’elle fit aussitôt dans sa tête, Bob Marley et la chanson « Could you be loved » lui vint subitement sur les lèvres.
— En quoi puis-je vous aider ?
Muguette redevenait la professionnelle qu’elle adorait être.
— Bob et moi aimerions une grande maison avec au moins quatre chambres. Je suis la maman de 3 enfants, vous comprenez. Je suis veuve.
Muguette regarda son ami.
— Tu m’avais caché ton amour des enfants dis-donc petit cachottier. Je vais regarder ce que j’ai rentré comme biens. Vous avez quel budget ?
Pendant qu’elle faisait défiler ses pages sur son ordinateur, Marlène éluda la question.
— Vous vous connaissez depuis longtemps ?
— Avec Bob ?
Muguette leva la tête et regarda son pote.
— Pas mal de temps oui !
Elle reprit ses recherches.
— Alors vous saviez qu’il ne pouvait pas avoir d’enfants alors ! Du coup, 3 mioches d’un coup sans les avoir eu petits c’est top pour lui. Qu’en pensez-vous ?
— Mais t’es pas obligé de tout raconter comme ça Marlène !
— Elle est ton amie, elle savait.
Muguette lâcha son écran des yeux et fixa la jeune femme.
— Non, je n’étais pas au courant.
Bob, énervé, se leva brusquement en entraînant sa compagne avec lui.
— Nous reviendrons Muguette. Ce n’est pas urgent de toute façon. Je t’appellerai.
Il poussa Marlène hors de l’agence laissant Muguette un sourire radieux sur les lèvres.

Prune était au téléphone avec un client quand Anabelle poussa la porte accompagnée du maire de la commune. Elles se toisèrent du regard. Thomas sortait de son bureau au même moment. Il serra la main de l’Elu municipal et les invita à s’installer confortablement. Avant de refermer la porte, il fit un clin d’œil à sa femme en lui faisant signe de ne pas s’inquiéter. Précaution inutile, Prune était folle de rage. Elle ne les lâcherait dont jamais cette « Pouf ».

Jasmin entra dans l’agence immobilière. Aussitôt Muguette se leva et se jeta dans ses bras.
— Quel accueil !
Ils s’embrassèrent passionnément puis Jasmin la regardant en souriant lui murmura à l’oreille qu’il avait une surprise pour elle.
 — C’est quoi ?
— Si je te le dis ce ne sera plus une surprise. Tu as terminé ? Je peux t’enlever ?
Elle hocha la tête.

— Tu m’emmène où ?
Il ne répondit pas et posa sa main sur son genou.
— Patience !
Détendue, la jeune femme regardait défiler le paysage. Soudain, une bâtisse apparut et Jasmin s’engagea dans l’allée. Qu’elle ne fut pas sa surprise de voir surgir Félicie et Angelo de la maison. Muguette attendit à peine que la voiture se soit arrêtée pour sauter au bas du véhicule.
— Waouh ! C’est chez vous ?
Félicie embrassa son amie puis Jasmin.
— Bienvenue chez Angelo.
Le jeune homme la reprit en souriant.
— Bienvenue chez nous Félicie. Cette maison est à toi aussi, je te l’ai dit.
— C’est superbe !
Angelo se tourna vers Jasmin pour le serrer dans ses bras.
— Je suis content de te revoir ici, ça fait un bail dis donc.
— Je venais ici gamin, ma chérie !
Il saisit la main de Muguette et lui montra au loin les vignes et une autre grande bâtisse.
— Regarde, c’est chez moi là-bas ! Combien de fois l’avons-nous fait en vélo cette route, hein Angelo !
Muguette fut impressionnée par le panorama qui s’offrait à elle.
— C’est immense ! Et la maison, on dirait presqu’un château !
— Je loge dans l’aile droite. C’est là que nous dormirons ce week-end quand nous irons faire la connaissance de ma famille.
— Voyez-vous ça, dans l’aile droite !
Muguette se détourna et regarda son amie.
— Tu me fais visiter ?
— Avec plaisir !
Elles abandonnèrent leurs hommes et entrèrent dans la maison en bavardant. Restés seuls, ils restèrent silencieux un moment tout en contemplant les vignobles qui s’étendaient à perte de vue.
— Je ne suis pas rassuré de présenter Muguette.
Angelo envoya une bourrade à son ami et sourit.
— Il est certain qu’elle ne va pas se laisser faire par le patriarche.
— J’espère que tout se passera bien. Je suis fou de cette femme, je ne peux pas vivre sans elle.
— Alors tu sais ce qu’il te reste à faire mon vieux !
— Je ne sais pas comment expliquer que je veux quitter la maison et avoir la mienne.
— Rappelle-moi ton âge Jasmin ?
— Oh ça va !
Les deux jeunes femmes revenaient portant un plateau avec des boissons et des amuse-gueules.
— Vous vous chamaillez les hommes ? demanda en riant Muguette
— Pas du tout, répondit Jasmin.
Il saisit le plateau des mains de sa compagne et l’installa sur la table de jardin. La terrasse surplombait le paysage et partout où le regard se posait, on apercevait les vignes. Il ouvrit la bouteille de champagne et commença à remplir les flûtes quand Muguette stoppa son geste.
— Pas pour moi. Je prendrais bien un jus de fruit.
— Tu n’aimes pas le champagne ? demanda Jasmin surpris.
— Si, mais là il est un peu tôt pour moi.
Félicie lui versa ce qu’elle désirait et ils trinquèrent tous ensemble. Angelo heureux de les voir réunis demanda qu’on porte un toast.
— Je suis ravi de vous voir ici.
— Tu aimes ma surprise Muguette ?
Jasmin la regardait en souriant.
— J’adore ! De plus…
Elle interrogea Félicie du regard qui souriait puis se tourna vers son homme le cœur battant la chamade. Pourtant, elle aurait préféré être seule avec lui pour annoncer la bonne nouvelle mais l’ambiance aidant elle se lança.
— Je porte un toast… à notre bébé. Tu vas être papa mon chéri !
Jasmin lâcha son verre pour la saisir dans ses bras. Angelo applaudit et Félicie fit un clin d’œil à son amie.
— Qu’est-ce que je suis heureux !
Son regard se brouilla. Il essuya alors une larme discrètement. Angelo le serra dans ses bras
— Tu vois que c’était des bêtises ! lui murmura-t-il à l’oreille.


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