—
Coucou les filles !
Muguette
arrivait, tout sourire, l’œil taquin, le visage bronzé, et embrassait ses amies
Prune et Félicie.
—
Alors prêtes ?
Prune
et Félicie hochèrent la tête en même temps. Elles se tapèrent dans la main et
éclatèrent de rire. Elles s’étaient donné rendez-vous à la terrasse d’un café.
Il faisait beau. L’été n’était pas tout à fait fini.
—
Ta nouvelle couleur te va bien Prune, remarqua Muguette en saisissant une mèche
auburn de son amie.
—
Oui, j’avais envie de changer un peu.
—
Alors racontez un peu ce que vous avez fait pendant ces vacances !
—
C’est moi qui commence, dit Félicie.
—
Rien qu’à voir ta tête, tu vas avoir une superbe nouvelle à nous annoncer.
Muguette
regarda son amie en souriant.
—
Allez vas-y…
—
Je vais emménager avec Angelo.
—
Tu parles d’un scoop, soupira Prune
—
Tu étais au courant ?
Muguette
était surprise. D’ordinaire, c’était elle qui était au courant de tout concernant
sa meilleure amie, mais depuis que celle-ci avait découvert sa sœur jumelle
(voir épisodes précédents), il était évident que la donne avait changé.
—
Mais non, reprit Prune, nous ne nous sommes pas beaucoup vues ne sois pas
jalouse Muguette !
—
Mais je ne suis pas jalouse, se rebiffa celle-ci.
—
Ah vous n’allez pas recommencer toutes les deux, les interrompit Félicie. Donc,
je disais que je vais habiter avec Angelo et… je vais travailler avec lui.
—
Quoi ?
Prune
et Muguette avaient réagi de concert. La première ouvrait de grands yeux et la
seconde l’interpellait vertement :
—
Mais tu es folle, tu vas quitter ton boulot de fonctionnaire pour … vendre des
fleurs ? Tu as perdu la tête ma parole !
—
Oh ça va ! C’est ma vie après tout, non ? Puis, ce n’est pas encore
fait, mais c’est ma grande idée.
—
Pourquoi pas je travaille bien avec Thomas moi !
—
Mais ce n’est pas pareil, tu es mariée avec lui depuis 17 ans. Félicie ne
connait Angelo que depuis 2 mois.
—
Et alors ? Tu ne crois pas au coup de foudre toi ?
Félicie
regardait Muguette en souriant. Celle-ci baissa la tête.
—
Ah tu vois ! D’ailleurs où en es-tu avec Jasmin ?
—
D’abord Prune, je raconterai après !
—
C’est si long que ça ce que tu as à raconter ? Ou tu veux encore avoir la
vedette ? demanda Prune
—
Mais … Tu me cherches là Prune ? Il y a un problème ?
La
jeune femme profita de la venue du serveur pour prendre leur commande pour
éviter de répondre. Elles commandèrent toutes les trois une pression.
—
Tu bois de la bière maintenant Prune ?
Décidément
Muguette n’en revenait pas du changement de son amie.
—
J’ai décidé de changer un peu oui, de profiter un peu plus de la vie, c’est pas
mal si ?
Ses
deux amies se récrièrent en même temps ;
—
Tu as bien raison, je suis d’accord, tu as le droit de profiter …
—
Et Thomas ? Il aime ce changement ? demanda Muguette qui avait le don
de titiller son amie, là où ça piquait un peu.
—
Il est un peu surpris, mais ça va !
Sa
jumelle et Muguette la regardèrent mieux. La jeune femme buvait sa bière d’un
trait, les yeux perdus dans le vague.
—
Tu racontes ? osa insister Muguette
—
Il n’y a rien de spécial à raconter. Thomas et moi sommes partis quelques jours
à la plage avec Fred et son amie Pétunia. C’était bien.
—
C’est tout ?
—
Oui nous sommes un vieux couple !
—
C’est l’histoire d’Anabelle (voir épisodes précédents) qui te perturbe encore ?
—
On parle d’autre chose, tu veux bien ?
Elle
posa son verre et voulut en recommander un autre. Félicie posa sa main sur son
bras.
—
Ce n’est peut-être pas une bonne idée Prune.
Sa
sœur la regarda, lui sourit et se tourna vers Muguette.
—
Alors et toi ?
—
Je crois que je vais m’installer avec Jasmin !
—
Enfin !
Ses
deux amies applaudirent ensemble et l’embrassèrent.
—
C’est formidable ça ! Et vous allez emménager dans la maison que vous avez
visitée ? demanda Prune
—
Oui… je pense !
Félicie
qui connaissait bien son amie l’interrogea du regard :
—
Vous allez l’acheter cette maison ?
Muguette
ne répondit pas immédiatement à la question. Elle hésita puis répondit :
—
Il y a quelque chose qui m’intrigue… J’ai appris que Jasmin habitait toujours chez ses parents…
Félicie
baissa la tête. Elle était au courant par Angelo qui connaissait le jeune homme
depuis longtemps. Prune curieuse demanda :
—
Mais … Il n’a pas son appartement à lui ?
Muguette
secoua sa crinière.
—
C’est une grande maison près des vignes, ses grands-parents vivent aussi
là-bas.
—
Whaouah, une maison familiale, où chacun a ses appartements comme dans « Dallas »
soupira Prune, j’aurais aimé ça moi, tu en as de la chance !
—
De la chance ? Tu ne crois pas que je vais accepter d’aller vivre avec
papa maman et papy mamy…
Muguette
secoua à nouveau sa crinière.
—
Alors ? Tu vas faire quoi ?
—
Je n’en sais rien. Pour vivre avec Jasmin … Vous n’allez pas le croire,
les filles, je dois rencontrer la belle-famille et passer un test de passage.
Elles
éclatèrent toutes de rire.
—
Vous me voyez moi passer un test ?
—
Et si tu le rates ? demanda en riant Félicie
— Je ne pourrais pas habiter avec Jasmin, je suppose, mais j’avoue ne pas y avoir
pensé.
—
Que dit ton homme ?
—
Je crois qu’il n’a pas le choix !
—
C’est quand même terrible à son âge de devoir demander la permission à ses
parents…
—
Et ses grands-parents…
Elles
éclatèrent à nouveau de rire faisant se retourner les passants amusés de voir
ces trois jolies femmes qui riaient de bon cœur.
—
Au fait, reprit Muguette, je ne vous ai pas dit … Là par contre, vous allez m’envier
les filles … Je suis ménopausée…
Les
rires des deux amies stoppèrent net.
—
Ohé, ne faites pas cette tête, ce n’est pas la fin du monde ! De plus, j’ai
de la chance, pas de bouffées de chaleur, je me sens en pleine forme. Un peu
fatiguée, mais il parait que c’est normal. Par contre, je ne savais pas que ça
donnait des nausées …
Elle
regarda ses amies qui partaient dans un fou rire. Prune saisit son mouchoir
pour s’essuyer les yeux et Félicie attrapa les mains de son amie. Muguette se
méprit sur ce geste :
—
Félie, ça va, je ne suis pas vieille quand même ! Mais qu’est-ce que vous
avez à rire comme ça ? Vous êtes jalouse ou quoi ?
Félicie
reprit peu à peu son souffle, fit à clin d’œil à Prune :
—
On lui dit ?
—
Me dire quoi ? s’impatienta Muguette.
—
Félicitations ma belle ! dit Prune en l’embrassant
—
Allez tu nous fais une blague, j’ai failli marcher, c’était ça que tu voulais
nous dire en dernier ? C’est ça ? Tu as gagné, nous ne nous y
attendions pas du tout ! répondit Félicie.
—
Mais de quoi vous parlez ? Je ne comprends rien à votre charabia.
—
Mais tu es enceinte Mug ! cria Félicie. C’est pour quand ?
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