Fée
vrillée était folle de joie. Cette année, elle avait un jour de plus à son
compteur. Une bonne raison de faire la fête. Elle n’allait pas s’en priver.
Elle comptait sur ses doigts les amies qu’elle avait invitées.
Elle
préparait les petits gâteaux en survolant et en surveillant du coin de l’œil la
nature. Janvier avait fait son boulot comme toujours : de la neige, de la
pluie, du vent, du froid. Rien de spécial à signaler. Les arbres n’étaient pas
encore réveillés et prêts à se couvrir de feuilles, tout se déroulait
normalement.
Elle
alla chercher de l’eau fraîche à la source qui coulait toujours quoiqu’il
arrive. Il allait être difficile de trouver du nectar de fleurs pour les jus de
fruits, même si quelques jonquilles pointaient le bout de leur nez, tout comme
les jacinthes.
Elle
commença à accueillir ses amies avec un petit mot pour chacune.
— Bienvenue chez moi Fée Tiche.
Que m’as-tu encore rapporté ?
Spécialiste des objets qu’elle
récupérait au gré de ses voyages, qu’elle vénérait pendant un temps puis
abandonnait pour un autre, elle se présentait aujourd’hui tout habillée de
bracelets multicolores. Elles se saluèrent puis la Fée Vrillée l’invita à
rejoindre le buffet qui était sous la Féé Rule qui le surveillait d’une main de
maître.
Des miaulements discrets attirèrent la
Féé Vrillée qui reconnut rapidement la Fée Line qui arrivait accompagnée de ses
chats persans. La Fée Roce la contemplait d’un drôle de regard, car elle
n’aimait pas ces animaux, mais ne fit aucun commentaire alors que la Fée Lonne la
titillait au contraire pour attaquer.
Heureusement que la fée Ria et la Fée
Licité mirent aussitôt de l’ambiance, au grand dam de la Fée Vrillée, qui
aurait voulu que toutes ses invitées soient présentes pour débuter la fête. Elle
surveillait l’entrée avec impatience, la Fée Conde qui inlassablement veillait
à ce que toutes les demandes de naissances soient respectées ne devrait plus
tarder.
Quand la Fée Brile arrive toute chose,
elle ne put que lui proposer d’aller se reposer près du buffet. Son amie la Fée
Mur, la plus grande de toutes, l’y attendait déjà prête à la rassurer. En
effet, elle craignait de rencontrer la Fée Dérer. Celle-ci était toujours
accompagnée d’une énorme raquette qui lui faisait peur. Mais, la Fée Vrillée
connaissant son angoisse ne l’avait pas invitée.
Ses comparses commençaient à s’amuser
autour du buffet surtout la Fée Culent qui n’était pas en reste pour grignoter.
Un grand silence se fit soudain. La Fée
Odal et la Fée Déral s’avançaient en grande tenue.
— Merci d’être venues, leur
dit-elle en s’inclinant.
La Fée Vrillée remarqua qu’elles n’étaient
pas seules. Un coup d’œil sur la Fée Brile la renseigna aussitôt.
— Nous ne pouvions concevoir que
vous fassiez une fête sans notre amie la Fée Dérer.
C’était bien là le problème avec la Fée
Odal et la Fée Déral. Très collet monté, elles n’acceptaient aucune entorse au
règlement. Un divertissement a lieu, toutes les fées doivent être présentes.
La Fée Lure en savait quelque chose.
Elle avait toujours gardé en elle, cette blessure qui datait depuis des
lustres.
La Fée Vrillée surveillait l’entrée.
Comment ? Elle n’était pas venue ? Elle voleta jusqu’à son bureau et vérifia
d’un coup d’aile que l’invitation avait été envoyée. Mais des applaudissements
la firent rapidement retourner à la fête. La Fée Erique saluait toutes ses
comparses qui s’inclinaient devant elles. De sa baguette argentée, elle parsemait
sur elles de la poussière d’or qui les aiderait pendant tout ce mois qui
comptait un jour de plus à faire correctement leur travail. Il y en avait
énormément pour éveiller la nature et elles n’étaient pas solides au point de
tenir 29 jours.
Elles crièrent toutes en même
temps :
— Vive Fée Vrillée !
©
Minibulle 1er février 2020
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