Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

samedi 20 juin 2020

Voilà l'été ! Enfin...et ça se passe chez Muguette


C’est écrit sur le calendrier ! C’est l’été !
Muguette appelle aussitôt Félicie, sans penser une seconde qu’il est tôt et que peut-être son amie dort encore.
— Félicie ? Tu as vu c’est l’été !
Un grommellement lui répond.
— Je te réveille ?
— À ton avis !
— Désolée, mais j’étais trop heureuse et j’ai voulu partager ce moment avec toi. C’est la Plume qui m’a demandé de t’appeler. En fait, elle souhaiterait que…
— Tu dis que la Plume t’a demandé ça. C’est plutôt toi qui as eu envie de sortir de ton tiroir.
— Tu n’es pas drôle !
— Toi non plus ! Tu sais que l’été va durer trois mois, nous aurons le temps de le fêter.
— Tu es seule ?
— En voilà une question.
— Dis à Angelo de rappliquer aussi.
— Mais il travaille. Ce n’est pas parce que c’est l’été qu’il va fermer sa boutique.
— Tu as perdu ton sens de l’humour. Avant, tu accourais dès que je t’appelais, maintenant, il faut que tu réfléchisses.
Muguette raccrocha.

Elle se pencha à la fenêtre et respira à fond. Qu’est-ce qu’il y avait de changé depuis hier ? À minuit, le printemps s’était fait la malle et l’été s’est installé. Elle ne s’était rendu compte de rien. Les arbres remués par une légère brise se balançaient devant elle. La veille, elle les avait bien regardés, ils étaient couverts de feuilles de la même façon. Alors ?
La rue était déserte. Le parfum était le même. Pourquoi cette allégresse ? Juste parce qu’elle avait posé les yeux sur le calendrier et qu’elle avait constaté que c’était l’été ?
Elle descendit dans le jardin. Elle était seule. Quand son téléphone vibra dans la poche de son jeans et qu’elle comprit qui l’appelait, elle sourit.
— Bonjour ma chérie ? Déjà réveillée ?
Elle colla l’appareil contre son oreille et murmura à Jasmin de la Rochefleurie.
— Oui et… tu me manques.
— Ah bon ? Et pourquoi donc ?
— C’est l’été !
— Je le sais. J’ai voulu être le premier à te le souhaiter.
— Ce n’est pas ma fête.
— Si celle de la belle saison. Romantique comme tu l’es, je parie que tu as appelé Félicie. Tu as vu quand même qu’il n’est que six heures du matin.
Muguette sourit.
— Tu me connais bien.
— J’essaie. Tu as faim ?
— Oui et, tu sais… j’ai envie de boire mon café sur la terrasse avec un croissant et… toi. Mais tu n’es pas là !
— Ah ?

Elle se retourna. Il était devant elle, un bouquet de fleurs sauvages comme elle les aimait.
— Angelo a été formidable pour me dégoter ces fleurs rien que pour toi.
Elle entendit alors des bruits de portière. Surprise, elle découvrit ses amis qui débarquaient les uns après les autres.
Félicie en tête avec un air malicieux, suivie de près par Angelo qui bouscula en riant Jasmin. Elle amenait un panier dont dépassaient une pastèque, des melons, des pêches, des brugnons et des abricots. Tous les fruits de saison qu’adorait Muguette. Prune et Thomas, eux, portaient deux thermos et des poches de viennoiseries.
Muguette affichait un sourire radieux. Ses yeux brillaient. Elle ne pipait mot.

— On t’aime Muguette !
Ses amis rassemblés autour d’elle l’embrassaient, installaient une nappe rouge sur la table de la terrasse. Un joyeux brouhaha retentissait dans le jardin. Pénélope de la fenêtre de sa chambre contemplait tout ce petit monde avec bonheur, ravie pour sa fille.
— À toi Mug ! Et vive l’été !
Jasmin la serra contre lui.


— Alors, heureuse ?
— Merci La Plume… j’ai vraiment pensé que tu m’oubliais.
— Jamais ! J’ai fait venir tous ceux qui étaient là depuis le début.
— Oui et pas de problèmes à l’horizon. Tu as été géniale, la Plume.
— Bon… ça ne va pas durer, tu le sais… Ta vie n’est pas un long fleuve tranquille, tu en es bien consciente. 
— Bien sûr… mais nous serons toutes les deux. Tu ne me lâcheras pas hein La Plume ?
— Et toi tu guideras ma main ?


© Minibulle 20 juin 2020

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