L’inventoire propose un atelier d’écriture
numérique.
Proposition
d'Alain André d'après le recueil de nouvelles de Jaume Cabré. Ecrire 3
monologues reliés par un enjeu qui ne se dévoilera qu'à la fin du 3ème.
Je suis seul à la terrasse de ce café et je sais qu’elle va sortir de
sa boutique et entrer chez le fleuriste. Quand elle en ressortira dix minutes
après, elle jettera un œil circulaire dans la rue et rentrera dans son magasin.
Son manège me fait rire. Le fleuriste n’en peut plus, je suis certain qu’il
craque pour elle lui aussi. Je voudrais bien savoir lequel elle va choisir. Cette
femme me plait. Ce qui m’a attiré en
premier chez elle, c’est son parfum. Un sillage discret que j’ai suivi.
Qu’elle m’agace à venir tous les jours. Je lui ai dit que ça allait
finir mal mais c’est une tête de mule. Ça l’amuse, moi pas ! Il est là-bas
à sa terrasse et il attend. J’ai envie d’aller lui mettre mon poing dans la
gueule oui ! Mais bon, gentleman je suis, gentleman je reste, ça ne se
fait pas dans la famille qu’elle dit ! N’empêche, il est temps que cette
histoire se termine. C’est aujourd’hui
qu’elle va lui parler. Je voudrais bien voir sa tête. Bon sang, ça y est, elle
y part au pas de charge.
Il croit que je ne l’ai pas vu assis sur sa terrasse à faire le malin.
Cette fois, je ferme la boutique et j’y vais. N’empêche, pensa-t-elle, c’était
quand même agréable de recevoir une rose tous les jours. Elle traversa la route faisant fi des coups
de klaxon furieux des automobilistes. Son cœur à lui s’emballa. Il aperçut le
fleuriste qui la suivait le sourire aux lèvres. Quand elle lui présenta son
mari, il n’écouta plus ce qu’elle racontait. Ses rêves s’envolaient et il put
compter les morceaux de son cœur brisé.
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