Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

samedi 19 octobre 2019

Marie-Sophie (MarieSophe pour les intimes)



Vous ne vous êtes jamais demandé « qu’est-ce que je vais bien écrire aujourd’hui ? »
Moi, si ! Je m’appelle Marie-Sophie (MarieSophe pour les intimes et ne rajoutez pas sauf quoi, ça m’agace !) et je ne peux m’empêcher de poser des mots les uns derrière les autres. Je me suis rendu compte qu’une fois mis bout à bout dans le bon ordre, ces mots faisaient des phrases. Ce qui est génial, c’est que ces phrases reliées entre elles, elles racontaient une histoire.
 J’ai toujours un carnet sur moi, un crayon. Enfin, quand je dis un carnet, je dirais plutôt, un cahier. Mais pas n’importe lequel, le cahier, non, un de collection. Vous savez, celui avec une belle illustration dessus. Lorsque je vais dans une librairie-papeterie, oui parce que dans une librairie je n’y trouverais que des livres, même s’ils font mon bonheur, j’ai l’envie qui me démange d’aller fureter au rayon des crayons et des cahiers. J’en ai toute une collection, des petits, des grands, à petits et grands carreaux, à spirale, de couleurs.
J’ai la vingtaine et… bon OK, je frôle la trentaine, et il faut toujours que je la ramène. Je bosse dans un bureau. Je suis assistante de direction. J’assiste la direction. C’est quoi encore cette expression ? La direction n’a pas besoin d’être assistée vu qu’elle a toujours raison. Mais c’est écrit sur ma fiche de paie, assistante de direction. Donc j’assiste aux réunions, je planifie des rendez-vous, je fais marcher la machine à café pour le directeur (ça oui, je l’assiste), je fais tampon entre lui et… bref je suis entre le marteau et l’enclume, entre l’arbre et l’écorce ou assise entre deux chaises, vous avez compris ? Heureusement, je ne me laisse pas faire. Je ne suis pas une assistée moi !
J’adore regarder les collègues et n’en faire qu’une bouchée… sur mon papier. J’ai des carnets de notes sur eux et croyez-moi, ça vaut de l’or, si j’insiste.

Ce matin, je regardais par la fenêtre, c’est samedi, je n’assiste personne.
Ciel bleu, quelques nuages…

— Tu ne peux pas me prêter tes pinces ?
Je me penche. J’essaie d’être discrète ! C’est Charles, le voisin. C’est vrai qu’il est toujours mal coiffé et j’imagine qu’il a laissé ses doigts dans une prise encore ce matin. Ses cheveux sont dressés, je ne vous dis pas comment. Soit, il a mis une tonne de gel pour qu’ils tiennent ainsi, ou je ne sais pas qui lui a prêté des pinces pour que ça tienne. En tout cas, elles sont bien invisibles ces barrettes, je voudrais les mêmes.
— Alors, c’est oui ou non ?
Apparemment, il n’a pas eu ses pinces. Alors comment tiennent ses cheveux gris comme ça ! C’est du grand art. Je ne peux m’empêcher de le prendre en photo avec mon téléphone pour zoomer et bien regarder comment il fait. Mon Dieu qu’il est moche, vu de si près. J’efface en vitesse. Vous ne voyez pas qu’après on imagine que c’est mon mec. Parce que les copines pour ça, elles sont trop fortes. Mine de rien, elles zieutent ton portable et paf, elles découvrent une photo et ça y est c’est parti, elles se montent le scénario.
— T’es allé les acheter ou quoi ?
Le père Charles s’énerve. Mais qu’est-ce qu’il veut encore ? Elle est top ta coiffure, pépé, ne la ramène pas.
— J’arrive !
Là, je m’écarte vivement de la fenêtre. C’est Florent, celui dont la fenêtre donne sur ma chambre. Pas de toison grise, lui ! Plutôt noire comme le corbeau. Et des yeux à tomber par terre. Je les ais vus sur son compte Instagram. À chaque fois que je le croise, je n’ose même pas le regarder. Lui, il ne me calcule même pas.
— Tiens prends les ! C’est encore ta voiture qui fait des siennes ?
Qu’est-ce que la vieille Peugeot de Charles vient faire là-dedans. Je ne vous ai pas dit, je suis aussi très curieuse !
— Je n’arrive pas à la faire démarrer, je ne voudrais pas en changer, je n’ai pas les sous.
Tu parles Charles ! Bien sûr qu’il a de l’argent, mais ça, il n’y a que moi qui le sais. Bon alors, ces pinces ?
— Tu branches ?
— Je démarre !
Non ? Des pinces pour la batterie ? Il ne pouvait pas parler de câble comme tout le monde ?
Quand je vous disais que les mots c’était important ! 


2 commentaires:

  1. Coucou Isabelle ! Tu m'as bien fait rire, pour commencer la soirée, c'est au top !!! Bisous gentille copinette 😘😘😘

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  2. Coucou Agnès, merci pour ton commentaire. Heureuse de t'avoir fait sourire. Bisous ❤😊😘

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