Et
si Muguette et Petit Paul se retrouvaient autour d’une galette… enfin presque…
Le portable de Muguette sonna. Quand
elle décrocha, elle eut l’heureuse surprise de reconnaître la voix de Petit
Paul.
— Comment vas-tu mon bonhomme ? Je
suis surprise de t’entendre.
— Je voulais savoir si tu voulais
bien être ma reine ?
Stupéfaite, Muguette resta muette.
— Tu es toujours là ?
Elle avait oublié que le petit garçon n’était
pas particulièrement patient.
— Oui, mais je n’ai pas compris ta
question.
— Ce n’est pourtant pas difficile.
J’ai mangé de la galette, j’ai eu la fève et je voulais que tu sois ma reine.
Ici, grand-Ma est trop vieille, et maman c’est maman, elle ne peut pas être
reine. Alors, j’ai pensé à toi.
Muguette sourit toute seule.
— Bien sûr que je suis d’accord.
— Tu en as mangé une ?
— Oui avec des fruits confits.
Elle ne vit pas que le petit garçon
faisait une horrible grimace, mais elle l’imagina quand elle entendit le cri d’horreur
dans le téléphone.
— Pouah ! j’aime pas ces machins
qui collent.
— Alors, elle était à quoi ta
galette ?
— Devine ?...
Il ne put tenir sa langue plus
longtemps ;
— Aux pépites de chocolat. Je me
suis mis sous la table et c’est moi qui ai désigné ceux qui avaient leur part.
— Ah bon ? Je suis surprise.
— Mais c’était pour me faire
plaisir. Grand-Pa dit que la vraie galette est à la frangipane.
— Il n’a pas tort.
— J’aime pas la frangipane. D’abord,
on n’est pas à Paris, et Grand-Pa raconte que c’est la galette parisienne. Pour
le faire changer d’avis, lui, c’est pas facile. Tu crois qu’il en existe une
qui s’appelle comme ma ville ?
Muguette sourit. Effectivement, le patriarche,
elle en gardait un sacré souvenir.
— Muguette ? Tu es toujours là ?
— Oui Petit Paul, je t’écoute.
Moi, ma galette était la couronne des rois briochée. C’est la question qui
revient souvent sur le tapis : dans le nord pâte feuilletée, dans le sud
pâte briochée.
— Je préfère la brioche, mais sans
les trucs dedans. Tu as été aussi sous la table ? Tu as eu la fève ?
Muguette éclata de rire.
– Une question à la fois si tu
veux bien ? Bien sûr que non, tu me vois à quatre pattes au sol ? Tu sais, j’étais
seule avec Pénélope, alors, cela n’a pas été difficile pour désigner les
personnes à qui distribuer les parts. N’étant que toutes les deux, il en reste
pour ce soir, donc il n’y a pas eu de fève. Les deux recettes sont bonnes. Ma
préférée, la briochée nature.
— Comment on fait pour la couronne ?
– Je vais mettre celle que j’ai
ici et je te poste la photo.
– J’ai pas de portable à moi tu es
au courant ? Je suis encore trop jeune. Ah, mais, t’as qu’à l’envoyer à mon
parrain.
Il éclata de rire et entraîna Muguette
avec lui.
— Si tu avais la fève, tu le
choisirais comme roi hein ?
Elle ne le voyait pas Petit Paul, mais
elle devinait son air malicieux, ses yeux plissés, et elle sut que Jasmin n’était
pas loin, quand elle l’entendit crier :
— Parrain, Muguette va t’envoyer
une photo sur ton téléphone et…
Petit Paul avait raccroché.
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