Une maman qui prend soin d'elle. Qui aime écrire, lire et faire de la musique.

jeudi 20 avril 2017

Clin d'oeil

- N’ayez pas peur !
- Je n’ai pas peur, je suis surprise ! Quelle idée de surgir comme ça devant moi, vous sortez d’où ?
- Pour vous !
Il lui tendait une rose rouge.
- Pourquoi ?
- Comment ça pourquoi ? Quand un homme offre une rose à une dame, on ne lui demande pas pourquoi, on le remercie !
- Désolée, je n’ai pas l’habitude qu’on m’offre des fleurs.
- Pourquoi ?
- Comment ça pourquoi ? Vous êtes bien curieux ! Laissez-moi passer, je suis pressée !
- Vous n’en aviez pas l’air, vous flâniez oui !
- Mais de quoi je me mêle !
Il insista.
- Pour vous ! Prenez là, elle vous ressemble : rouge comme votre bouche, douce comme votre regard…
- Vous êtes lourd là !
- Vous me trouvez gros ?
Elle éclata de rire.
- Non, je veux dire, vous en faites trop !
- Je ne trouve pas, vous êtes la femme de ma vie ! C’est votre parfum qui m’a cueilli au détour de la rue, et j’ai cherché d’où il venait, c’est lui qui m’a conduit jusqu’à vous.
- Vous êtes très fort !
- Oui, je savais bien que la musculation me ferait du bien.
Elle riait franchement.
- Vous le faites exprès ?
- Quoi ? j’ai dit quelque chose de mal ?
- Laissez tomber !
- Ah non, si je laisse tomber la rose, vous voyez tous ces passants ? Ils vont l’écraser, la ratatiner. Une rose, c’est délicat et ça a besoin de soins. Vous n’êtes pas d’accord ? Mais vous pleurez ?
- De rire oui ! Il y avait longtemps que je n’avais pas ri autant, vous êtes toujours comme ça ?
- Comme ça comment ?
- Vous comprenez tout de travers…

- Mais je me tiens droit, je ne suis pas de travers.
- Vous interprétez mal mes propos.
- Expliquez-moi, j’ai tout mon temps.
- Moi pas.
- Pour vous, la rose, prenez-là, je vous ai dit que vous étiez la femme de ma vie, je promets de vous en offrir une chaque jour que je passerai à vos côtés.
- Même en hiver ?
- Evidemment, vous ne croyez quand même pas que je vais vivre avec vous que les trois saisons, il y a quatre saisons madame !
Elle saisit la rose qu’il lui tendait. Son parfum délicat la transporta dans un autre lieu, jamais oublié, le jardin de son enfance.
- Merci !
- Vous voyez quand vous voulez ! Ce n’était pas compliqué de dire merci.
- Et maintenant ?
- Oui ?
- On fait quoi ?


- Chérie ? Désolé, je ne trouvais pas de place pour me garer. Tu n’as pas trop attendu ?

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