Muguette
se tourna alors vers Thomas et lui dit en souriant :
̶ Je
crois qu’il vaut mieux les laisser.
̶ Tu
le penses vraiment ?
Thomas
regardait sa femme qui tenait ses yeux baissés.
̶ Fais-moi
confiance !
̶ Je
dois repartir au bureau, j’ai un rendez-vous, mais je n’aime pas ça du tout. Tu
es certaine que ta copine ne va pas sauter sur ma femme ?
̶ Comme
tu y vas là ! En plein jardin public ? Félicie est plus discrète !
Thomas
fit demi-tour furieux.
̶ C’était
une blague !
Elle
désigna du doigt son amie qui parlait à Prune.
̶ Tu
vois, ta femme n’est pas en danger !
Il
se laissa entraîner.
̶ Je
n’aime pas les femmes ! Je suis amoureuse de mon mari, et je ne comprends
pas ce que tu me veux !
Félicie
éclata de rire. C’était bien Prune !
̶ Prune,
il faut que je te parle.
̶ Thomas
m’a dit que tu me regardais bizarrement. Il s’est imaginé que tu avais flashé
sur moi.
̶ Il
n’a pas tort, mais c’est pour une autre raison.
̶ Vas-y
je t’écoute !
Félicie
regarda la jeune femme et toucha la chaîne qu’elle avait autour du cou. Prune
fit un geste en arrière, surprise par son geste.
̶ Regarde !
A
la grande surprise de Prune, Félicie dégagea la sienne qui était cachée sous
son pull.
̶ C’est
bizarre, commenta Prune, Maman m’a dit qu’il était de famille.
̶ Je
peux voir si tu as aussi une inscription à l’intérieur ?
La
jeune femme souleva ses cheveux et détacha la chaîne qu’elle montra à son amie.
Celle-ci déchiffra la date de naissance : 9 juillet 1983.
Elle
pâlit.
̶ Alors ?
s’impatientait Prune, il y a ma date de naissance avec mon prénom. Et sur la
tienne ?
Devant
le silence de la jeune femme, elle s’empara de l’autre chaîne et découvrit qu’il
y avait la même date de naissance avec le prénom de Félicie.
̶ Qu’est-ce
que ça veut dire ? Tu es née le même jour que moi, la belle affaire !
Nous avons le même âge.
̶ Regarde
mieux tu veux bien, il y a une autre inscription plus petite.
Prune
dut fouiller dans son sac pour trouver ses lunettes qu’elle chaussa aussitôt
sur son nez.
̶ Je
n’aime pas quand je les mets, tu ne le diras pas à Muguette. Je trouve que ça
fait vieux !
̶ Il
y a beaucoup de personnes vieilles alors, soupira Félicie, devant la
coquetterie de son amie.
̶ Oh
ça va ! Bon, alors fais voir, où tu vois qu’il y a quelque chose d’écrit ?
̶ Là
… regarde.
Prune
se pencha et avec difficulté réussit à déchiffrer sur sa chaîne : Félicie
̶ Regarde
la mienne, maintenant !
La
jeune femme lut : Prune
Elles
se regardèrent toutes les deux ne sachant que dire ni quoi penser.
̶ Je
vais parler à maman. Il y a certainement une explication. Tu demanderas à la
tienne, dit Prune.
̶ J’ai
été adoptée !
Prune
qui s’était levée, se laissa tomber sur le banc.
̶ Tu
ne l’as jamais dit.
̶ Tu
ne l’as jamais demandé.
̶ Tu
me vois en train de te poser la question comme ça : Au fait, tu as été
adoptée ?
Prune
soupira.
̶ Excuse-moi
Félicie, je dis n’importe quoi. En plus, on ne se connaît pas depuis si
longtemps que ça. Muguette est au courant ?
̶ Que
j’ai été adoptée ? Mug fait partie
de ma vie.
̶ Elle
sait pour la chaîne ?
̶ Non,
elle croit que je suis amoureuse de toi !
Prune
sursauta et rougit :
̶ Tu
aimes les femmes ?
̶ Je
n’en sais plus rien ! Je n’arrive pas à m’attacher à quelqu'un sauf à
Muguette. J’ai toujours eu l’impression qu’il me manquait quelque chose… Quand
je t’ai vue la première fois, j’ai été toute drôle… J’ai cru que c’était un
coup de foudre… C’est ce que j’ai dit à Muguette.
̶
Pourquoi ?
̶ Tu
me vois en train de lui raconter que tu es peut-être ma sœur jumelle ?
A suivre ...
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