Quand
Thomas vit revenir sa femme au bureau, elle était bouleversée. Elle se réfugia
aussitôt dans son bureau et referma la porte. Il était en rendez-vous, il ne
put aller la rejoindre.
La
jeune femme réfléchit à ce qu’elle venait d’apprendre. Elle décida d’appeler
ses parents. Sa maman Clémentine répondit aussitôt.
̶ Que
je suis heureuse de t’entendre ma chérie, quelle surprise !
̶ Maman…
Il est arrivé quelque chose de bizarre tout à l’heure, j’aimerais que tu m’expliques
quelque chose. Tu vas rire sans doute…
̶ Vas-y
chérie je t’écoute !
̶ J’ai
retrouvé une amie, tu sais, j’ai dû déjà t’en parler. Elle s’appelle Félicie.
̶ Peut-être…
̶ Tu
m’écoutes ?
̶ Oui,
bien sûr !
̶ Tu
te rappelles de ma chaîne autour du cou ?
̶ Oui,
mais dis-moi où tu veux en venir, tu m’inquiètes ma chérie.
̶ Félicie
a la même que moi.
Silence
au bout du fil. Clémentine se laissa tomber sur la première chaise à sa portée
et devint toute pâle. Olivier son mari leva la tête de son journal. Il venait
de finir son café et allait repartir à son cabinet. Il était médecin.
̶ Un
problème ? s’inquiéta-t-il
Elle
secoua la tête sans répondre.
̶ Maman,
tu es toujours là ?
̶ Oui,
je t’écoute.
̶ Je
te disais que Félicie avait la même que moi. Mais sur la sienne, c’est mon
prénom qui est écrit en tout petit. Moi j’ai vérifié. C’est le sien qui est
écrit. Maman ?
̶ Oui
ma chérie, c’est une drôle d’histoire !
̶ Tu
sais ce que pense Félicie ? Que je suis sa sœur jumelle. Ce n’est pas
possible hein maman ?
̶ Tu
vas me dire ce qu’il se passe, demanda Olivier à sa femme, tu es toute pâle.
Il saisit
le téléphone et demanda à sa fille :
̶ Qu’est-ce-que
tu racontes à ta mère pour la mettre dans cet état ? Elle est toute pâle …
̶ Tu
peux me la repasser s’il-te-plait papa ?
̶ Tu
vas me répondre d’abord, de quoi s’agit-il ?
̶ Laisse…
je vais répondre.
Clémentine
reprit l’appareil et répondit :
̶ Il
faut qu’on se parle Prune.
La
jeune femme n’apprécia pas du tout la réponse de sa maman. Elle avait cru qu’elle
allait rire, raconter que c’était bizarre en effet. Elle ne s’attendait pas à
cette réaction.
̶ Vous
voulez passer à la maison ce soir ?
Clémentine interrogea son mari du regard qui hocha la
tête.
Félicie et Muguette repartaient elles aussi au
travail. L’une au service des Impôts et l’autre à son agence immobilière dont
elle était la gérante.
̶ Tu
es devenue muette Félie ? C’est Prune qui t’a mise dans cet état ?
̶ Tu
as cinq minutes avant de reprendre ?
Elle
regarda sa montre.
̶ Une
demi-heure même, c’est royal ! Je t’invite à boire un café au bureau.
̶ Vas-y
raconte, je cherche les mugs.
̶ Non
merci, je ne veux rien. Je n’en ai pas pour longtemps de toute façon.
̶ Qu’est-ce
qu’il t’arrive Félie ?
̶ Je
ne suis pas amoureuse de Prune.
̶ C’est
une bonne nouvelle. Nous pourrons rester amies.
̶ Je
sais pourquoi j’aime bien Prune.
Muguette
ouvrit de grands yeux.
̶ Heu…
Tu m’expliques ?
̶ Je
crois qu’elle est ma sœur jumelle.
̶ Tu
dérailles là ma chérie… Comment veux-tu qu’elle soit ta sœur ? Tu m’as
toujours dit que tu avais été adoptée et…
̶ Regarde
ma chaîne. Tu vois ce qu’il est écrit là ?
̶ C’est
en tout petit, attends je mets mes lunettes. Mais tu ne dis rien à Prune hein ?
Félicie
sourit en pensant que cette dernière avait dit la même chose peu de temps auparavant.
̶ Fais
voir… 9 juillet 1983. C’est ta date de naissance non ?
̶ Oui,
mais regarde ce qui est écrit en plus petit là…
̶ Prune !
Mais ça ne veut rien dire.
̶ Tu
m’expliques pourquoi Prune a la même chaîne que moi avec la même date de
naissance et…
̶ Ah,
elle est née le même jour que toi, je ne le savais pas.
̶ Moi
non plus figure-toi ! Mais ce qui est écrit en plus petit au même endroit que
moi c’est « Félicie ».
Muguette
resta muette.
̶ Alors
tu en penses quoi ?
̶ Je
n’en sais rien.
̶ C’est
pour ça que je suis attirée par elle, j’en suis certaine, c’est ma sœur.
̶ Mais
elle n’a pas été adoptée elle ?
̶ Non.
̶ Qu’en
pense-t-elle ?
̶ Elle
était bouleversée.
̶ Ah
ça ne m’étonne pas, Prune, est toujours bouleversée pour rien.
̶ Ce
n’est pas le moment Mug. Il y a de quoi quand même non ? Ce n’est pas rien
de se retrouver avec une sœur jumelle, tu ne crois pas ?
̶ Evidemment
vu sous cet angle, bougonna Muguette.
̶ Elle
voulait appeler ses parents.
̶ Quelle
histoire dis-moi ! Mais et toi tes parents ? Tu vas leur demander
quoi ?
̶ Je
ne vais pas les ennuyer avec ça. Ils m’ont adoptée point !
̶ Ils
n’ont jamais su qu’il y avait des jumelles ? C’est bizarre quand même. Je
ne m’y connais pas trop en histoire d’adoption mais je n’ai pas l’impression qu’on
sépare les fratries.
̶ Ecoute
Mug je vais devoir y aller, je te tiens au courant.
̶ C’est
ça, tu n’as qu’à me laisser tomber comme une vieille chaussette !
̶ Je
travaille aussi et le chef est assez à cheval sur les horaires.
̶ Je
ne te le fais pas dire !
Les
deux jeunes femmes s’embrassèrent et Félicie la laissa.
A
suivre…
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