C’est
le matin. Comme tous les matins, Héloïse et Stefano s’adonnent à leurs potins.
— Tu
crois qu’il va y avoir du raisin dans le jardin ?
— Non,
Héloïse, ce n’est pas la saison du vin.
Joe
qui comme chaque matin, ramenait son butin intervint :
— Le
vin ? Qui parle de vin ? Pas vous, petits coquins ! J’ai une surprise pour
vous, les gamins.
Il
les embrassa d’un tournemain. Il adorait faire le plaisantin.
— Oh,
papa Joe, toujours le même refrain !
— Tu
fais ton malin et tu vas encore nous faire le coup du clapier et des lapins.
Charlie
arrivait à son tour et les saluait d’un « coucou mes poussins ».
— Qui
a envie pour ce midi d’un gâteau napolitain ?
— Moi,
et j’en mangerai plein.
— C’est
ça, et après bonjour le médecin.
Joe
reprit mi-figue, mi-raisin :
— J’ai
rencontré Mathurin.
— C’est
le voisin qui a un jardin rempli de lupins ?
— Oui,
tu le connais Stefano. Il m’a demandé si vous vouliez venir découvrir son
poulain.
— Je
pourrais être son parrain ?
Aussitôt,
Héloïse se mit à danser avec entrain.
— Je
pourrais le baptiser Célestin ?
— Il
faudra voir avec Mathurin. Il l’a trouvé ce matin dans le foin.
Charlie
saisit sa fille par la main et embrassa son visage poupin.
— Du
coup plus envie de mon napolitain ?
— Mais
si, mais je veux caresser le poulain. Viens, ce n’est pas loin.
Ils
partirent tous les quatre et en profitèrent en passant pour saluer les lapins,
les poules et les poussins. Les deux gamins gambadaient et sautaient comme des
pantins.
Arrivés
chez le voisin Mathurin, ils furent accueillis par Groseille le félin.
— Alors,
les bambins, venez donc découvrir ce que j’ai trouvé dans le foin ce matin.
— Oh !
il est encore tout mouillé, il a pris un bain ?
Ils
éclatèrent de rire, Héloïse les regarda de son air mutin.
— Pourquoi
vous riez ? Je peux lui faire un câlin ?
Joe
demanda à Mathurin :
— La
petite veut le baptiser Célestin !
— Pourquoi
pas, ce n’est pas un prénom vilain. Il te plaît à toi aussi gamin ?
— Oui
c’est bien.
— Oh !
il se dirige avec sa mère vers le bassin.
Mathurin
surveillait le poulain afin qu’il ne lui arrive pas de pépins. Il ne se
débrouillait pas encore comme un humain, mais avec son petit air hautain, il ne
patientera pas jusqu’à la Saint Glinglin pour aller grignoter le pain.
— Tendez
vos mains, dit le gentil voisin.
Héloïse
et Stefano ramassaient l’herbe et en proposaient des brins.
— Tiens
Célestin !
— Là,
vous êtes un peu radin ! Attendez quand même qu’il ait faim. Seul le lait de sa
mère convient à ses intestins.
— Bon
les enfants, on retourne faire le napolitain ? Vous reviendrez une autre fois
chez Mathurin.
— Vous
verrez que Célestin aura bien grandi grâce à ma poudre de Perlimpinpin.
— Quel plaisantin
ce Mathurin ! Un brin coquin !
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